Les tourments d'un alpha

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Point de vue : Iwaizumi

Je suis abasourdi. 

La nouvelle semble ravir Kindaichi. Évidemment, il n'est pas au courant de ce qu'il s'est passé il y a 5 ans. Quand cette ordure d'Ushijima a osé poser ses sales pattes sur... Je sens monter la colère en moi. Je suis pourtant quelqu'un de plutôt mesuré, calme, presque ennuyeux je dirais pour un alpha. 

Mais quand il s'agit de lui...

- Iwa-chan ça ne va pas ? Déjà, quelques instants sans moi et ton monde vacille ?

Cette voix insupportable ; je vous assure qu'il mérite amplement son surnom de Shittykawa. Ma mâchoire se contracte, j'essaye de ravaler la rage qui commence déjà me ronger.

- Le coach a demandé à nous voir. Demain, on a un match d'entraînement.

J'articule péniblement chaque syllabe comme si dire les choses à voix haute rendait ce qui va suivre plus réel, comme si, si je me taisais, rien de tout cela n'allait arriver.

Cet idiot de passeur à l'air ravi lui aussi, presque inquiet de voir que je ne suis pas satisfait de la situation. Attendez que je lui dise... attendez qu'il comprenne.

- Contre Shiratorizawa.

Il se fige. Je me demande s'il appréhende ou s'il est excité à l'idée de revoir ce putain d'alpha dominant. Alpha dominant... quelles conneries. En gros si on en croit les livres, ce sont des alphas avec des phéromones plus fortes, une condition physique inégalée et une capacité à satisfaire les omégas sans pareille.

- Euh... les gars, commença Kindaichi, c'est une bonne nouvelle non ? Je veux dire, on peut prendre notre revanche et s'entraîner pour le tournoi de printemps.

J'avais oublié la présence de tête de poireau. En temps habituel, je l'aime plutôt bien, mais là j'ai juste envie de lui dire de dégager. Je détester devenir comme ça à cause de ce stupide oméga.

- Mais oui enfin Iwa-chan, on va prendre notre revanche voyons. Ne me dis pas que tu as peur hum ?

Il gazouille, comme si j'exagérais. On a jamais reparlé de la scène d'il y a 5 ans, en même temps alors j'ignore son avis sur le sujet. Peut-être qu'il m'en veut d'avoir interrompu son acoquinage avec l'attaquant gaucher. 

J'ai envie de hurler.

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Sur le chemin du retour, j'écoute à peine Oikawa. Je n'arrive pas à apaiser la fureur qui se répand en moi à chaque battement de cœur. 

Il s'arrête ; on est devant chez lui. Il faut que je lui dise quelque chose sinon je vais exploser.

- Ne le laisse pas t'atteindre demain.

Je n'ose pas me retourner. Je ne veux pas qu'il me voie comme ça. Tout mon visage exprime une haine féroce. Je ne veux pas qu'il pense que cette haine lui est déstinée.

- Bien sûr que non, Iwaizumi.

Sa voix est forte, claire et certaine. Je suis tellement surpris que je me retourne pour l'observer. Il est en contre-jour, le soleil caresse sa clavicule pâle et révèle les reflets légèrement dorés de sa chevelure châtain. Je peux lire la malice dans son sourire et l'espièglerie dans son regard obscure. Ah, je pourrais me perdre dans ses yeux... 

Je m'y suis déjà tant de fois perdu.

- Alors à demain, Shittikawa.

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La nuit est longue. Très longue. 

Trop longue

Je me tords suffocant au fur et à mesure que je libère mes phéromones. 

Je revois Tooru sous le coucher de soleil, je revois Ushijima qui ose le toucher, je revois ses larmes, je le revois lors de mon anniversaire pour mes 10 ans, je le revois encore et encore.

C'est la première fois que je suis déréglé, mais j'en suis certain : j'entre en rut. J'en connais la cause, elle est la même depuis mes premiers ruts. 

Lui.

Je jouis une fois, deux fois et puis je perds le compte. Ce n'est pas assez. Je le veux, je le veux tout de suite, je veux être en lui, je veux le posséder, je veux tout. Je déteste qu'un autre ait pu le toucher avant moi, je détester qu'il ne porte pas ma marque, je déteste qu'il sente si bon mais par-dessus tout je me déteste de penser ainsi.

Mon père m'avait dit qu'on pouvait devenir fou quand il s'agissait d'un oméga. Ma mère l'avait tendrement prise dans ses bras. Ça semblait beau et pure à l'époque. Comme un mystère que seuls les gens de types alpha ou oméga pouvaient comprendre.

Je sais maintenant que la réalité est tout autre. 

Je sais aussi que je refuse de faire du mal à Tooru, mais que pourtant ma nature ne pourra que le faire souffrir.

L'aube arrive enfin. Je suis épuisé et en retard.

J'arrive devant chez Oikawa. Il sort, il semble inquiet, mais j'ignore pourquoi. 

"Ah, il doit être en retard".

Qu'importe, je n'ai aucune envie d'aller au lycée. Je veux le prendre ici et maintenant, le mordre, le faire mien à tout jamais. Je sens que mon contrôle sur mes phéromones s'affaiblit.

J'ai mis un masque pour sentir le moins possible son odeur. Elle est douce et fleurie comme un matin de printemps quand les cerisiers sont en fleurs.

Il s'approche ; je panique ; j'exige :

- Reste à distance.

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Bon je vais pas vous le cacher j'avais hâte de vous partager l'état d'esprit d'Iwaizumi. 

J'espère que ça vous plait de pouvoir avoir les 2 PDV ! Du coup on a pas trop avancé dans l'histoire mais ça permet de cerner la psychologie d'un des principaux protagonistes. 

Merci encore à tous pour votre temps à lire cette fan fiction !


Oikawa is an omega (IWAOI)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant