Que le match commence

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Point de vue : Oikawa 

Le bus s'arrête faisant sursauter près de la moitié de l'équipe encore quelque peu endormie. Le trajet n'était pas si long, mais il est tôt et beaucoup en ont profité pour terminer leur nuit.

Le sommeil ne m'a pas guetté, je suis bien trop concentré sur le match à venir. 

Je connais le jeu de chaque joueur, leurs faiblesses et leurs forces. Je sais de quoi il faut se méfier - comme de la tendue du petit roux - et sur quelles failles appuyer.

Je me sens prêt.

Devant nous se dresse le gymnase de Karasuno, il est plus modeste que le nôtre mais bien assez grand pour s'entraîner comme il se doit. Les 12 corbeaux nous attendent, eux aussi déjà en tenue.

Visiblement, Tobio est stressé, il remue sa lèvre supérieure, mais son attaquant lui se tient bien droit - ce qui ne l'empêche pas de paraître ridiculement petit à côté de l'asperge à lunettes.

On s'avance d'un pas déterminé tandis que nos coachs échangent quelques banalités.

- Bonjour Daichi, quel bel accueil vous nous avez réservé, dis-je faussement amical.

- Bonjour Oikawa, c'est avec plaisir. Nous sommes heureux de pouvoir apprendre en se confrontant à une équipe comme la vôtre, me répond-il simplement.

Je déteste ce capitaine. 

Il est ennuyeux, insipide et lisse. 

Il n'y a rien d'amusant à en tirer ; néanmoins si je suis tout à fait honnête, je dois reconnaître que c'est le capitaine dont Karasuno a besoin, avec ses personnalités plus fortes les unes que les autres. Je pense que c'est d'ailleurs ça le plus irritant.

Mon cadet s'approche, avec une hargne brûlante dans ses yeux. Il s'agit peut-être là de notre seul point commun : cette volonté de vaincre et d'abattre quiconque menacera cet objectif.

- Oikawa-san, je commence-t-il maladroitement.

Son manque d'assurance est désormais évident. Il sait qu'on a vaincu Shiratorizawa, j'imagine. Ou peut-être doute-t-il encore suite aux événements du collège : revoir Kindaichi impacte son humeur j'en ai conscience - et pour être franc je compte bien en jouer s'il le faut.

Avant qu'il n'ait pu terminer sa phrase, Hinata s'avance en hurlant :

- Grand roooooi

Ai-je déjà dit à quel point ce petit est insupportable ? Et encore, nous ne sommes pas sur le terrain... cette façon qu'il a de répondre aux exigences de Tobio me laisse perplexe. Enfin, c'est peut-être plutôt l'inverse...

- On va vous battre, on va rester sur le terrain ! poursuit-il avec la même ardeur.

J'esquisse un demi-sourire. Si tout se passe bien - et tout se passera bien - il sera dans quelques heures dévasté, à regarder la balle rebondir lourdement de leur côté du filet. Son passeur comprendra que jamais il ne pourra m'égaler que son génie n'est pas suffisant. 

Ah quelle image satisfaisante !

- Tu peux toujours sauter, le contre sera là pour te bloquer. Quant à toi, dis-je en pointant Tobio du doigt, tes passes ne seront jamais à ma hauteur.

Ma voix s'est faite plus amère que je ne le voulais, mais peu importe. Personne ne peut comprendre cette envie, non... cette avidité qui me consume. Je travaille plus que quiconque, mais mon corps manque de force et je n'ai rien d'un génie. 

Je ne peux pas gagner contre ma génétique ou ma nature.

Mais je peux l'aiguiser pour les rendre plus robustes et tranchants et me permettre de gagner.

Après un court échauffement, l'arbitre désigné siffle pour déclarer le début du match.

C'est le grand barbu qui commence à l'arrière chez eux et il nous envoie un service bien changé depuis notre dernière rencontre alliant puissance et précision. Mais ce n'est pas assez bon pour perturber Watari qui le renvoie parfaitement vers moi en une superbe cloche me laissant le temps de juger de mes différentes options afin d'opter pour la meilleure.

Et la meilleure, c'est de perturber leurs éléments les plus dangereux - ici le duo improbable. 

Or je connais un des points faibles de Kageyama : il n'accepte toujours pas que Yutaro n'ait pas réceptionné sa tendue.

J'étire ma passe forçant Kindaichi à se rapprocher du filet de l'autre côté du terrain, l'obligeant à saisir toute la largueur du terrain. La passe exacte qu'il avait rejeté lorsque mon cadet lui avait envoyée.

Je connais son potentiel mieux que lui, mais c'est surtout la récompense de plusieurs heures de travail qui m'encourage à agir ainsi.

La scène se déroule en moi avant même de se réaliser, comme une prophétie édictée : le bloc sera en retard ce qui nous dégagera le passage pour une ligne bien droite.

Il frappe et marque sans encombres, comme je l'avais prévu, nous offrant le premier point de ce match amical en 2 sets gagnants.

La couleur est annoncée, la victoire sera à nous.

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Game on !

Coucou la petite team des corbeaux :) 


Oikawa is an omega (IWAOI)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant