Point de vue : Oikawa
La journée se déroule bien.
Je passe mon samedi à regarder des matches de volley en prenant des notes sur mes adversaires. Sur le lit, trône le pull d'Ushijima, son odeur me fait légèrement tourner la tête, mais c'est un bon entraînement pour renforcer ma résistance aux phéromones d'alphas.
Ma mère m'annonce sortir ce soir. Je suis content qu'elle puisse profiter ; la vie n'a pas toujours été facile pour elle depuis le divorce. Les heures passent et vers vingt heures elle vient me faire signe avant son départ.
- J'ai préparé du curry, il est dans le frigo. Tu as bien mon numéro s'il arrive quoi que ce soit hein ? Et puis si tu veux que je reste, je peux aussi !
Elle culpabilise. C'est tellement injuste, elle a l'habitude de consacrer toutes ses journées au bon fonctionnement de cette famille. Je refuse qu'elle se prive de quoi que ce soit par ma faute.
- Tout va bien maman. Je vais m'en sortir.
- C'est que..., commence-t-elle, tu es un peu pâle alors je m'inquiète un peu.
Ah... ça commence à se voir. Peut-être même à se sentir - même si en tant que bêta ce n'est pas quelque chose qu'elle pourrait encore percevoir. Mes chaleurs devraient démarrer cette nuit si j'en crois être ma température corporelle. En fin de compte, elle me rend un grand service en partant ce soir.
- Tout va bien ! J'ai simplement un peu faim, je vais me prendre une double ration de curry !
Après un hochement de tête qui me semble témoigner de son soulagement, elle quitte notre petit pavillon me laissant seul.
La solitude s'empare de moi ; sa sensation familière fait presque d'elle une vieille amie que j'aurais appris à connaître avec le temps. Comme si désormais je comprenais sa richesse, son utilité et ses bienfaits.
Je me concentre sur ma respiration, j'essaye de contrôler ce corps qui va bientôt m'abandonner. Soudain, l'effluve du tissu d'Ushijima me parait bien plus forte et bien plus sensuelle. Je sens que je vais craquer. Je...
La sonnette retentit ; j'ignore qui se tient devant chez moi mais je lui dois une fière chandelle. Mes esprits me reviennent assez vite et je descends. J'imagine dans un premier temps que ma mère a dû oublier quelque chose et j'ouvre automatiquement la porte avant de me figer.
Devant moi se tient Iwaizumi, en vêtement de ville. Il flanque ses mains dans les poches, me regardant à peine.
- Ta mère m'a demandé de passer te voir. Tu ne semblais pas en grande forme visiblement.
Je l'observe, impassible, essayant de savoir ce qui relève de la réalité ou d'un vilain fantasme qui m'aurait emporté. Après quelques secondes de silence je soupire.
- Reste pas planté ici, entre.
Note à moi-même : en vouloir à ma mère quand elle rentrera. Me mettre un Iwaizumi entre les pattes à quelques heures (peut-être minutes !) de mes chaleurs... c'est bien une idée de bêta.
- Tu as mangé ? Ma mère a fait du curry.
Mais pourquoi je me comporte poliment ? Je suis vraiment irrécupérable !
Il me fait non de la tête et monte dans ma chambre sans y avoir été autorisé.
Non mais pour qui il se prend lui aussi ?
Iwaizumi entre dans la pièce, ça doit commencer à sentir...
- Tu es pâle. Ta mère avait raison. Tu ne digères pas notre dispute ?
Anh ? Annh ?
AAAANNH ?
C'est quoi cet air arrogant ? Je mets ma tête sur le côté en soufflant d'un air arrogant ce qui étire ses lèvres en un délicieux sourire.
- Oikiwa écoute je...
Sa voix est douce, presque tendre. Je le regarde, le cœur plein d'espoirs. Mais son expression se transforme, se raidit pour devenir un masque de colère. J'essaye de comprendre où son attention s'est portée, ce que j'aurais pu dire ou n'importe quoi qui justifierait cette attitude soudaine.
- Que fait le pull d'Ushijima dans ta chambre, Oikawa ?
Il a articulé chaque syllabe. Je le sens devenir fou. Je le sens tout court en fait.
Il libère des phéromones.
Je sais que c'est malgré lui, les fortes émotions amènent souvent les alphas à relâcher leurs phéromones, mais son comportement m'exaspère : de sa question à sa gestion d'hormones. Je crache :
- Ça ne te regarde pas.
- Ah. Aha, je vois.
Il rit d'un rire amer et froid et s me transperce de ses iris verts.
- Tu es certain que ça ne me concerne pas ?
Un frisson me parcourt, est-ce qu'il me met en garde ? C'en est trop.
- Si ça ne te concernait pas il y a 5 ans ou encore il y a deux jours, ça ne te concerne pas plus aujourd'hui non ?
Il s'approche, la mine grave. Chaque pas semble plus lourd que le précédent. Le temps est à l'arrêt.
Une fois à ma hauteur, il me caresse la joue d'un geste possessif. Je crois qu'il vient d'essuyer une larme sur ma joue. Je n'en reviens pas que mon corps trahisse mes sentiments. C'est vraiment injuste.
- Oika... Tooru. Et si je faisais en sorte que ça me concerne à tout jamais ?
Mes yeux rencontrent les siens, pleins de désespoir et de ressentiment. Mais je n'y lis aucune haine à mon égard, simplement une nostalgie que j'avais déjà pu rencontrer. Ses pupilles se dilatent cachant la jade qui les entoure.
Il sait.
Il sait que mes chaleurs sont là, il s'ennivre de mon odeur et du pouvoir que lui confère la situation.
Je le déteste, mais je le veux tellement.
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Game on aha !
Un chapitre un peu plus long cette fois héhé !
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Oikawa is an omega (IWAOI)
FanfictionLorsqu'Oikawa, capitaine de l'équipe d'Aoba Johsai réalise qu'il est un oméga, sa vie se complique. Entouré d'Alpha il doit désormais se battre pour assurer sa progression au volley et comprendre les attirances qu'il éprouve pour certains joueurs. ...