Oikawa is an omega (IWAOI)

Chapitre 27 : Flashback #1

Point de vue : Iwaizumi 

La nuit était déjà tombée quand nous sommes rentrés de l'hôpital. Une lueur de fierté brûlait dans le regard de mon père qui m'avait ébouriffé les cheveux après l'annonce du médecin en me disant qu'il était certain que j'étais un alpha comme lui.

Apparemment, 10 ans c'était un peu tôt pour que son type soit déclaré, mais ça pouvait arriver dans des cas où on rencontrait "son oméga prédestiné". Quoique cela veuille dire...

D'après les explications du médecin, très peu d'alphas avaient leur oméga et réciproquement. Mes parents l'étaient donc j'avais déjà entendu des bribes sur le fait d'être liés, la marque, les phéromones, etc. Cependant, à 10 ans, tout ça me passait un peu au-dessus de la tête et je préférais les discussions centrées sur le volley ou le dernier manga publié.

Une fois à la maison, ma mère avait insisté pour avoir "la" conversation, ce qui semblait mettre mon père légèrement mal à l'aise quoique qu'il était d'accord avec elle. Personnellement j'avais juste compris que ce soir, je n'allais pas pouvoir m'entraîner au volley dans le jardin. Je me donnais beaucoup de mal pour être certain de savoir attaquer chacune des passes d'Oikawa, alors ça me paraissait juste être une perte de temps.

- Hajime, commença ma mère d'une voix douce, tu sais d'après le médecin, tu as sûrement déjà rencontré un oméga qui ne te sera... comment dire... jamais indifférent. Tu voudras être près de lui, lui tenir la main, l'embrasser même. Parfois, tu voudras mordre sa nuque et... Tu m'écoutes ?

Mon visage se tordait de dégoût. Pourquoi parlait-on de ça ? 

- Hajime, reprit mon père d'une voix ferme, le monde n'est pas toujours simple pour les omégas et nous, alphas, leur causons beaucoup de tort. Le plus souvent, sans le vouloir. Mais notre nature peut leur être... très violente. 

Je me rappelle encore du regard qu'il lança vers ma mère qui semblait soudain si triste. Elle lui prit la main dans un geste tendre et son alpha se tourna à nouveau vers moi, quelque peu apaisé, un livre à la main.

- Nous reparlerons de tout ça plus tard, quand tu auras un peu grandit, mais tu ne peux pas te laisser gouverner par tes phéromones ou ton instinct. Nous nous devons de bien agir et de protéger ceux qu'on aime. Jamais ton type alpha ne sera une excuse pour ton comportement, tu comprends ?

Je hoche la tête, incrédule. Pourquoi maman a-t-elle l'air si triste et papa si... coupable ? 

Je saisis le livre qu'il me tend, intitulé "Comprendre la relation alpha-oméga", et file dans ma chambre. 

Assis sur mon lit, j'hésite à l'ouvrir, à me lancer dans tous ces textes qui transformeront à coup sûr ma vision du monde.

Et puis d'abord, pourquoi voudrais-je d'un oméga ? Une terrible sensation s'empare de mon cœur, appelant un constat sans appel : Tooru lui est un bêta. 

J'ai toujours su son type, mais pour une raison que j'ignore, ça commence seulement à me tourmenter. Je repense à son visage, son expression de joie cette après-midi au parc, aux fleurs de cerisiers, aux nuances de rose sur les arbres, à la légère brise... mes yeux se gonflent de larmes. Je suis envahi, non, noyé, par un chagrin et une angoisse dont la raison m'échappe complètement. Je m'endors finalement sans lire le contenu du bouquin.

Après quelques jours, je me décide à parcourir le livre offert par mes parents. Les phéromones sont expliquées, les chaleurs, les relations explicites entre alphas et omégas et un chapitre est dédié aux conjoints prédestinés ou âmes sœurs comme le disent les bêtas.

"Ce lien est compliqué à décrire et comprendre, mais visiblement, il n'est pas inné. Il se crée et se nourrit de l'alchimie entre l'apha et l'oméga et empêche toute relation hors lien. Généralement, il apparaît après un rapport sexuel, mais il peut arriver que le lien apparaisse sans historique de ce genre. C'est notamment le cas chez les enfants. Aujourd'hui, on estime que 25% des alphas ont un conjoint prédestiné."

Ça ressemble à un tas de stupidités...je continue néanmoins ma lecture et un passage m'interpelle, il s'agit d'un témoignage. 

"La prédestination est souvent quelque chose de compliquée, surtout en tant qu'oméga. Notre corps nous échappe en quelque sorte, pour appartenir à un autre. Il paraît que c'est difficile aussi pour les alphas, mais entre les chaleurs, les hormones, les phéromones et la maladie c'est nettement pire pour un oméga. À tel point que beaucoup d'entre eux se suicident ou refusent tout contact avec leur partenaire prédestiné ou au contraire deviennent fou s'ils sont séparés de lui. C'est un lien chaotique, ça n'a rien de beau ou pur."

Je repense aux regards entre ma mère et mon père.

- Hajime, Oikawa est là, m'interpelle une voix féminine depuis l'entrée.

Je sursaute, cache maladroitement le livre sous mon lit et rejoins le salon où se sont installés Tooru et ma mère. 

Mon ami n'a jamais été gêné avec mes parents, bien au contraire, il adore discuter avec eux. C'est dingue comme cet idiot arrive à passer n'importe où avec sa tête d'ange et sa pseudo-politesse. Mais bon... je mentirai si je disais que ça me gêne.

- Ah, Iwa-chan ! J'ai ramené mon ballon, tu veux t'entraîner dehors ?

- Mhh, oui d'accord, grommelai-je

J'aperçois soudain les yeux de ma mère, habités d'une émotion que je ne parviens pas à décrypter, se poser sur Oikawa. Sa main effleure, comme malgré elle, ses cheveux châtains et il reste interdit. Lui non plus ne semble par vraiment comprendre ce qui se passe. Puis l'attention de ma mère se reporte sur moi et un sourire peu heureux lui étire timidement les lèvres.

- Soyez sages et amusez-vous bien, les enfants, dit-elle calmement.

On quitte la maison, l'air de rien, mais en refermant la porte, il me semble voir ma mère pleurer.

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Petit zoom sur le passé d'Iwaizumi !

Si vous saviez comme j'avais hâte, petit à petit on va mieux comprendre ses réactions ! ;)

Par contre : big up aux parents d'Iwa-chan, et je vais reformuler leurs paroles pour notre monde à nous : "Jamais ton genre d'homme ne sera une excuse pour ton comportement" = la tenue, le comportement, le ressenti, bref RIEN, ne justifiera un comportement déplacé !