Chemins de traverses. (Par Yzanmyo et LiliCatAll)

Prologue. Un Noël à Konoha. Chaussée enneigée.

Assis dans le canapé chocolat, Sasuke bien emmitouflé dans une couette aux multiples couleurs vives, s'abrutissait devant la télévision. Le programme télévisuel ne tournait qu'autour d'un évènement prochain : Noël. Depuis le début de la matinée s'enchaînaient films, plus ou moins féeriques bourrés de bons sentiments où le héros découvrait l'esprit de Noël, publicités pour des jouets et bien sûr des chocolats.

Il y en avait tant qu'il n'était pas certain de ne pas devoir piquer un sprint jusqu'aux toilettes à la prochaine page de pub. Déjà qu'en temps normal il n'était pas fan de chocolat mais là pour le coup, il en avait la nausée. Bon il l'avait constamment en ce moment, mais cet étalage de sucreries grasses et sucrées n'arrangeait rien à cet état de fait. Comment pouvait on se gaver de ces trucs indigestes à s'en rendre malade ? Leur simple vue lui suffisait amplement.

Depuis combien de temps n'avait il pas fêté Noël ? La dernière fois c'était avec ses parents et son frère, il y avait des années, avant le massacre qui l'avait privé de toute sa famille. Les années suivantes, à cette période, il fuyait les lieux publics; et le soir du réveillon, il le passait seul, à lire des parchemins de techniques, coupé du monde extérieur qui fêtait un évènement qui n'avait plus de sens pour lui.

Un bruit attira son attention sur son colocataire qui s'évertuait à installer dans un coin du salon un sapin de belle taille qu'il venait d'acheter. Son regard s'abaissa vers le sol où un tas de décorations brillantes était déversé. Visiblement son "gardien" avait l'intention de fêter l'évènement comme il se devait. Tout y était : guirlandes, boules, lumières, et l'incontournable étoile pour le sommet de l'arbre. Vu la quantité d'ornements prévus, il n'était même pas sûr que le conifère suffise à tout supporter malgré sa taille impressionnante. Le blond aurait il également prévu de décorer tous les arbres du jardin ?

Après une bataille acharnée contre le résineux, Naruto réussit enfin à le faire tenir debout à côté de la cheminée. Fier de son œuvre, il se tourna vers celui qui partageait depuis peu son quotidien, Sasuke. A sa grande déception, le brun vautré dans le canapé semblait trouver plus d'intérêt à l'écran cathodique qu'à son activité festive. Étouffant un soupir et se penchant, il ramassa une guirlande rouge et or et la lança sur le squatteur de sofa en l'interpellant :

- Oh Teme ! T'en penses quoi ?

L'objet mou et brillant toucha la joue de Sasuke, s'écrasant avec un bruissement doux dans son giron, attirant enfin l'attention du descendant du clan décimé sur sa modeste personne inanimée. Ses orbes sombres naviguèrent du chapelet rougeoyant et doré à son lanceur avec placidité. Il n'attendait pas sérieusement de lui qu'il lui donne un avis, si ? Fronçant un sourcil, il dévisagea le jinchuriki qui se tenait fièrement devant l'épineux verdoyant.

- ... Et tu vas la mettre comment ton étoile... ça touche déjà le plafond... baka... répondit-il finalement.

Son regard revint vers le téléviseur, sans même prendre la peine de retourner à l'envoyeur la décoration brillante qu'il se mit à machinalement triturer entre ses doigts. Ah, cette fois c'était une page de publicité sur les parfums... Une boule couleur or vint frapper sa nuque, ses yeux courroucés cette fois, épinglèrent Naruto qui semblait bien décidé à lui casser les pieds.

- Non mais tu crois pas que je vais tout me taper tout seul ! Bouge-toi et viens m'aider ! Tu vas te lobotomiser le cerveau à regarder toutes ces conneries ! lui lança le blond, sans une once de remords.

Voyant que le brun ne semblait pas décidé à ne serait ce que lever le petit doigt, le ninja le plus imprévisible de Konoha se planta devant lui et le menaça d'un ton malicieux :

- A force de rester dans ce canapé, tu vas y prendre racine ! Remarque je te décorerai comme le sapin, ça ira très bien avec ta couette !

Devant l'air décidé de son colocataire, le jeune Uchiwa soupira et consentit, enfin, à s'extraire du sofa, conscient que celui-ci n'hésiterait pas à mettre sa menace à exécution.