Au début du chemin.

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Avertissement : Attention, ce chapitre est particulièrement corsé ! Présence de non-con, violence, sang, scènes glauques, etc. Les autres chapitres n'auront (heureusement) pas la même teinte. La scène de non-con est signalée par le premier et le dernier mot en gras. Et pour ceux qui n'auraient pas compris : non-con = non consenti et on parle bien de sexe !

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Le scalpel brilla un bref instant d'un éclat d'acier avant de s'enfoncer dans la chair froide du corps étendu sur la table d'autopsie. Une traînée rouge se forma et des gouttes de sang coulèrent le long de la plaie sur la peau glaciale et blafarde. Le scalpel poursuivit son œuvre, dessinant sur l'abdomen du cadavre un large rectangle sanglant. Les lueurs tremblotantes des flammes des bougies disséminées dans la pièce se reflétèrent un instant sur les lunettes qui furent redressées d'un geste précis sur le nez droit de celui qui opérait.

Le bruit métallique du scalpel tombant dans le plateau posé à côté de la table résonna dans la salle, avant que des pinces ne viennent écarter la peau précédemment découpée, dévoilant les organes internes encore gorgés de sang du cadavre. L'homme observa les éléments mis à nus et fronça légèrement ses sourcils, étudiant ce qu'il avait sous les yeux.

Il plongea une pince dans les chairs visqueuses, poussant, écartant les différentes pièces qui composaient l'anatomie pour voir si tout était aussi normal qu'à première vue, mais mis à part un foie légèrement plus gros que la norme il ne notait rien d'étrange. Un soupir désabusé lui échappa, il était pourtant sûr et certain de ses conclusions, il avait refait les tests un nombre incalculable de fois pour toujours arriver au même résultat.

Il décida de prélever le foie qu'il découpa avec méticulosité pour effectuer de nouveaux tests et d'autres prélèvements. Poussant son investigation plus loin, il se servit de pinces pour sortir également les boyaux de la cavité. Le fait que l'homme qui avait rendu son dernier soupir et qui maintenant était disséqué par ses soins avait été un jour son amant ne le troubla point.

Il n'hésita pas un instant à découper le pancréas, l'estomac et l'œsophage faisant ainsi place nette dans ce corps qu'il avait exploré d'une bien autre manière peu de temps auparavant. De toute façon, celui qui avait agréablement pimenté certaines de ses nuits n'était plus d'aucune utilité pour son maître. L'homme qui continuait à opérer n'eut aucune once de culpabilité ou de pitié pour le cadavre qu'il malmenait et vidait, l'étudiant avec soin.

Il travaillait méticuleusement comme à son habitude, découpant avec soin les organes qu'il mettait soigneusement de côté. Pas une fois son regard ne s'attarda sur les traits de son ancien amant. Les bougies qui éclairaient la pièce lugubre et fraîche se consumaient doucement, leur éclairage vacillant, faisant se mouvoir les ombres sur les murs. La forme du cadavre se découpait en ombres chinoises, ses cheveux blancs accrochant encore quelques étincelles de lumière aux fades reflets.

L'homme aux lunettes se pencha sur son travail, bien décidé à ne pas s'arrêter en si bon chemin. Il glissa sa main gantée sous la vessie et la découpa soigneusement avant de la poser à côté des autres organes précédemment prélevés. Ses doigts frôlèrent ensuite une grosseur étrange qui n'avait rien à faire là.

Surpris et curieux, il se pencha davantage sur le corps ouvert devant lui, et caressa du bout des doigts cette présence incongrue avant de la découper à son tour, prenant particulièrement soin de ne pas l'abîmer malgré tout le sang qui suintait à profusion au fil de son dépeçage. Plaçant l'objet de toute son attention dans un bol en acier, il le rapprocha d'une bougie pour mieux l'observer.

L'agglomérat d'un peu plus de cinq centimètres de diamètre était légèrement translucide. Il regarda, fasciné, les couleurs et les formes qui se dévoilaient en fonction de la lumière, faisant aller et venir une bougie à l'arrière de cette étrangeté qu'il tenait à présent précautionneusement entre ses doigts. Posant finalement la bougie, il saisit le scalpel encore souillé de sang et ouvrit délicatement l'objet de toute son attention.

Chemins de traverses. (Par Yzanmyo et LiliCatAll)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant