Errances.

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Avertissement : Présence d'une scène pouvant heurter les âmes sensibles et pudibondes. Cette scène est signalée par le premier et le dernier mot en gras.

Bonne Lecture !

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La porte s'ouvrit laissant entrer Sasuke, éreinté par la longue marche qu'il venait d'effectuer et les combats qu'il avait menés au pays du Fer. Le jeune homme referma le battant avant d'appuyer son dos sur le bois sombre, satisfait d'être enfin arrivé à bon port. Rejetant la tête en arrière, il fixa un regard las sur le plafond inégal du réduit qui lui servait de chambre, faisant jouer avec précaution les muscles noués de ses épaules.

Il se dirigea finalement vers sa couche, sortant le lit escamotable du mur. C'était un simple futon posé sur une planche, une couverture grise et râpeuse soigneusement pliée en quatre dessus. Il s'allongea sur le matelas dur aux draps rêches qui sentait le renfermé, ne prenant même pas la peine d'allumer la chandelle posée non loin de là sur un vieux tabouret, préférant rester dans la pénombre.

Ses pensées dérivèrent vers ses anciens compagnons de route, qu'il n'avait pas hésité à abandonner à leur triste sort. Il fit un simple constat : les geôles du pays du Fer devaient sûrement être plus confortables que cette misérable chambre, quand à Karin, et bien... qu'elle repose en paix. Elle avait été au mauvais endroit au mauvais moment et avait eu son utilité. Un soupir s'échappa des lèvres fines du nukenin, qui regretta l'absence d'un minimum de confort.

Depuis quand n'avait-il pas sentit sous son corps un bon matelas bien épais et des couvertures chaudes dignes de ce nom ? D'aussi loin qu'il puisse s'en souvenir, ça n'avait pas été le cas depuis son départ de Konoha. Par un tour perfide de son esprit, lui revinrent en mémoire les moments passés dans le village au sein de l'équipe sept. Leurs bons et leurs mauvais moments, mais surtout... Naruto.

Naruto... et le démon qu'il abritait. A l'époque, il ne voyait que le blond, cet idiot de blond bruyant et remuant, toujours volontaire, déterminé et fidèle à ses propres principes, et qui passait son temps à vouloir le défier. Il n'avait découvert l'origine de la puissance phénoménale de celui-ci que lors de leur affrontement dans la Vallée de la Fin. C'était à ce moment là qu'il avait réalisé d'où venait la solitude du jeune genin turbulent. Il avait alors mieux compris pourquoi les villageois méprisaient autant son meilleur ami.

Les mots de celui-ci résonnèrent encore à ses oreilles, cette promesse d'emporter sa haine avec lui l'avait troublé plus qu'il ne voulait bien l'admettre. Ce fut sur ces réflexions que le sommeil l'emporta.

                                                            ~oOo~

Un mois s'était écoulé depuis son combat contre Danzo, et depuis toutes les journées se ressemblaient. Matinal, Sasuke se levait de bonne heure, aimant profiter de la fraîcheur du jour levant pour s'entraîner. Après un petit déjeuner peu copieux, il se détendait sous une douche bien chaude avant de s'isoler sous un arbre pour méditer. Il passait son après-midi à éplucher des parchemins de techniques de combats qu'il n'hésitait pas à tester immédiatement quand elles retenaient son intérêt. Le repas du soir était souvent l'occasion pour lui d'échanger quelques mots avec Madara, puis il s'enfermait dans sa chambre. Bref, Sasuke s'ennuyait.

Quelques grains de sable venaient parfois troubler sa routine bien huilée. Il était de temps en temps tiré du lit par des maux de ventre qui se transformaient en nausées, l'obligeant à courir vers les toilettes qu'il n'atteignait pas toujours à temps, contrariant son souci de la propreté et du rangement. Il faut dire que la cuisine de l'Akatsuki n'était pas de première qualité et les ingrédients certainement pas toujours très frais.

Chemins de traverses. (Par Yzanmyo et LiliCatAll)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant