Chemins de traverses. (Par Yzanmyo et LiliCatAll)

Perdre sa route...

Les yeux grands ouverts dans la pénombre de la chambre, Naruto essayait tant bien que mal de se concentrer sur tout autre chose que son environnement. Un peu plus tôt, il avait été tiré de son sommeil par un gémissement près de son oreille, réagissant instinctivement il avait resserré son étreinte sur le corps chaud blotti contre lui, persuadé que Sasuke faisait un cauchemar. Il lui caressait les cheveux quand un nouveau gémissement lui avait fait froncer les sourcils. Quelque chose n'était pas comme d'habitude... mais quoi ?

Toujours les yeux fermés Naruto avait tenté d'analyser la situation. Sasuke était lové contre lui, sa tête nichée dans son cou, un de ses bras lui barrant le torse et une de ses jambes passée par dessus les siennes. Jusque là rien d'anormal, c'était la position bébé-koala-moule-sur-son-rocher habituelle. Le brun gémissait doucement, se frottant à lui, comme à chaque fois qu'il faisait un cauchemar.

Deux secondes ! Se frottant à lui ? Non, ça n'allait pas ! Sasuke ne se frottait pas à lui d'habitude, il s'agrippait, se tortillait contre lui, parfois même le frappait, mais il ne se frottait pas à lui ! Un gémissement plus fort résonna dans la pièce, faisant définitivement ouvrir les yeux au blond. Bordel de merde ! C'était quoi ça ! Baissant le regard, il scruta attentivement le visage endormi de celui qu'il aimait.

La bouche légèrement entrouverte, les joues un peu plus rouges que la normale, le souffle court entrecoupé de gémissements lascifs finirent de renseigner le jinchuriki sur la nature exacte de ce qui se passait... Sasuke faisait un rêve... érotique... Naruto senti sa gorge s'assécher alors qu'il déglutissait difficilement. Bordel ! Mais que quelqu'un l'assomme ! Non parce qu'avoir l'homme dont on est éperdument amoureux dans ses bras toutes les nuits, ce n'était déjà pas simple à gérer alors si en plus celui-ci se mettait à faire des rêves érotiques !!

La jambe du brun remonta légèrement, menaçant de rencontrer une certaine partie de l'anatomie du blond qui semblait plus qu'apprécier la situation. En même temps on ne pouvait pas lui en vouloir, non ? Il avait dix-sept ans, et était en pleine possession de ses moyens. Et partager sa couche avec un brun magnifique, et qu'il aimait plus que tout, ne l'aidait pas à garder son calme.

Naruto se concentra sur sa respiration, essayant de s'imaginer sous une douche froide et d'oublier que tout contre lui le plus beau spécimen mâle de Konoha faisait un rêve réservé sinon au plus de dix-huit ans, au moins au plus de seize ans.

- ... Hmm... Naruto... Han...

Putain ! Kamisama voulait sa mort ! Cet enfoiré trop bandant pour son propre bien venait de susurrer son prénom d'une manière tellement lascive que son petit problème, qui était en cours de résolution, revint en force.

Se mordant les lèvres pour ne pas gémir à son tour, Naruto adressa une prière à qui de droit pour faire cesser cet enfer ! Mais que ça s'arrête bordel ! Les mouvements du brun s'étaient fait plus prononcés et ses gémissements avaient augmenté en intensité, le pire étant la jambe fine qui allait et venait tout près, trop près de son entrejambe. Pourquoi ? Qu'avait-il fait au ciel pour mériter ça ?

Tout cessa soudainement, le corps de Sasuke se détendit d'un coup, les gémissements cessèrent en un dernier soupir et le brun relâcha son étreinte sur le blond avant de se retourner sans plus de cérémonie, tout ceci sans même entrouvrir ne serai ce qu'un œil. De son côté, le jinchuriki maudissait un certain héritier d'un clan à la pupille légendaire, dire qu'il le croyait sinon totalement asexué au moins suffisamment traumatisé par une rencontre avec un foutu démon renard pour avoir la moindre pulsion sexuelle. Visiblement, il s'était trompé.

Le blond se retrouvait de nouveau assis dans la cuisine de son tuteur, de nouveau pour parler de Sasuke, avec le seul qui l'écouterait sans le juger, le seul à qui il oserait parler de ses tourments, celui qui était pour lui comme un père, Iruka. Le chunin leur servit un verre de jus de fruit et s'assit face à son ancien élève, attendant que celui-ci se décide à parler, se doutant qu'un certain brun devait être la cause de la mine embarrassée du blond.