Gardienne ⁱᶻᵘᵏᵘ ˣ ʳᵉᵃᵈᵉʳ

«𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 7» : 𝗂𝗅 𝗒 𝖺 𝗎𝗇𝖾 𝖿𝗂𝗅𝗅𝖾 𝖼𝗁𝖾𝗓 𝗆𝗈𝗂

Ça veut dire que depuis bébé elle me suit partout. Ça veut donc dire qu'elle connaît ma vie privée par cœur, dans tous les détails. Est-ce qu'elle m'a déjà vue tout nu ? Je tremble en rougissant violemment à cette pensée.

— Qu'est-ce qui se passe Izuku ? Me demande-t-elle, en clignant plusieurs fois des yeux. Tu sais... Elle reprend après avoir marqué un silence. Je perds la possibilité que tu me communiques à 100% tes émotions et tes pensées maintenant que tu me vois. Alors il faudrait parler, c'est ce qu'on appelle la communication !

— C... c'est juste que... Je me demandais... Je commence en balbutiant le regard fuyant tout en écrasant mes deux index entre eux. Tu m'as déjà vue... Tout nu ?

Le visage de T/p devient tout rose, elle ouvre la bouche et elle fuit mon regard. Ce n'est pas bon signe !

— B...bien sûr que non ! C'est vrai que quand on était bébé je voyais tranquillement ton bio, mais tu as grandi maintenant et je respecte ton intimité ! Elle s'exclame très rapidement.

Mon bio ?

Un blanc gênant s'installe entre nous, T/p le rompe en tapant ses deux mains entre elles.

— Du coup, il faut que tu continues ton entraînement pour être en forme au championnat !

Je hoche la tête en signe d'affirmation, déterminé à montrer au Japon que je suis là. Je commence à courir tout en souriant, le vent frais de la nuit caresse mes joues. Attends, on est déjà la nuit ?!

Je m'arrête net, le temps est passé trop vite, je ne l'ai même pas vu défiler ! Ma mère doit être morte d'inquiétude ! Je me retourne pour prendre mon sac où se trouve ma gourde et me précipite vers chez moi. Arrivé devant mon bâtiment, je remarque que T/p est là, je l'avais oubliée.

— Qu'est-ce que je vais dire à ma mère ? Je me murmure à moi-même, un pouce contre ma lèvre inférieure.

— Qu'est-ce qu'il y a Izuku ? Me demande la concernée, je lève la tête et la regarde.

— Je me demandais ce que je vais dire à ma mère quand elle te verra, mais j'imagine qu'elle ne te voit pas, parce que tu es mon ange gardien, et que seul moi peut te voir. Ça se passe généralement comme ça dans les histoires... Je dis ma dernière phrase dans un murmure inaudible.

— Tu comprends vite ma feuille ! Tu es vraiment intelligent !

Je rougis légèrement, et je me gratte l'arrière de la tête.

— Hé hé...

On arrive devant la porte de chez moi, je souffle un bon coup et sonne non sans trembler. Elle ne la voit pas, mais comment me comporter normalement en connaissant sa présence ? Et si elle me surprenait à parler seul ? Que devrais-je lui dire comme excuse ?

La porte d'entrée s'ouvre sur ma mère au visage inquiet, je souris pour la rassurer.

— Bonsoir maman. Je lui dis.

— Izuku ! Tu m'avais dit que tu rentrerais pour le dîner... Me dit-elle d'un ton plein d'inquiétude.

Le dîner est déjà passé ? On a donc beaucoup parlé, enfin, elle, puisqu'elle m'expliquait sa raison d'être là. Pour me protéger, c'est ma gardienne depuis que je suis bébé. C'est donc bien elle avec l'épisode de mes chaussures, de mon cahier numéro un et du drap du lit sur mes épaules.

— Entre entre ! S'exclame ma mère remarquant qu'elle m'avait laissé planter devant le seuil de la porte.

Je rentre, je me déchausse et mets mes chaussons. Je pose le pied sur le plancher du salon. Ma mère est derrière moi, et T/p aussi.

— Désolé maman, j'étais occupé et je n'avais pas vu le temps passé. Je sors comme excuse, qui n'est pas totalement fausse.

— Je comprends... Son regard est dirigé vers le sol, elle a les mains liées. Tu veux toujours dîner ? Elle lève ses pupilles pour me regarder.

— Bien sûr.

Je vais d'abord poser mes affaires dans ma chambre, je me douche. Je me suis assuré de fermer la porte à clefs, et de vérifier qu'elle n'était pas dans la pièce. Bien sûr qu'elle n'y est pas, mais j'ai peur. Quand je suis seul dans la salle de bain, les mains plaquées sur ma bouche je pense tout en rougissant : Oh my God, il y a une fille chez moi !!!

Après m'être lavé, je m'installe à table. Ma mère me pose mon plat, et s'en va dans sa chambre pour dormir. Je regarde l'heure sur l'horloge murale de la cuisine, il est très tard et minuit ne va pas tarder.

Je suis donc seul, avec elle. Je commence à manger après avoir récité une petite prière, elle ne mange pas.

— Tu ne veux pas manger ? Je demande tout en chuchotant pour ne pas que ma mère entende.

— Non ce n'est pas vital pour moi. Elle me répond en s'asseyant sur le sol.

Pourquoi elle ne s'assoit pas sur une chaise ?

— Si tu veux, il y a une chaise.

— J'ai pris l'habitude, et puis une chaise qui bouge toute seule, ce n'est pas fameux comme scène. Alors je me contente de m'asseoir par terre.

Il y a encore tant de choses que je dois apprendre sur elle, je réserve mes questions pour après. Pour l'instant, j'engloutis mon plat puis fait ma vaisselle, et je rentre dans ma chambre en refermant la porte derrière moi tout en douceur pour ne pas réveiller ma mère.

Je prends mon cahier numéro treize, et je réalise quelque chose. Je ne peux pas écrire sur celui-ci, si quelqu'un tombe dessus je ne pourrais pas m'expliquer.

J'ai sûrement un cahier en plus prévu pour quand je finirais celui-ci, oui voilà ! Il est là !

Je dois bien ça à ma gardienne, elle mérite un cahier unique tout comme elle. 

Même si elle n'a pas pu me protéger quand on m'embêtait, en soit, elle n'aurait rien pu y faire. Elle a fait le nécessaire, en restant à mes côtés même si je ne la voyais pas jusqu'à présent. Elle a pris soin de moi, m'aidant à aller mieux en dessinant une fleur puis en la mettant sur mon bureau quand j'étais encore en primaire. 

Même si je ne savais pas de qui ça venait à l'époque, sur le moment, j'ai souri. Et c'est le plus important.