«𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 26» : 𝖼𝗁𝖺𝗇𝖼𝖾𝗌 𝗆𝗂𝗇𝗂𝗆𝖾𝗌

404 23 17
                                    

Point de vue Shoto :

Ce jour d'école était comme tous les autres, c'est-à-dire : ennuyeux. J'essaie toujours de suivre les cours donnés par mon professeur, mais étant donné mon problème de concentration, ce n'est pas gagné.

Psychologiquement, rien ne va depuis que maman n'est plus là. Une haine que je n'arrive pas à décrire et une colère sans pareil, brûlent dans mes veines. Parfois, elles émergent jusqu'à ma gorge, c'est alors que des larmes de frustration viennent se loger dans mes yeux duochromes.

Pendant les pauses, je ne parle pas. Je reste assis tout simplement, las du monde qui m'entoure, sur ma chaise, les bras croisés sur mon cahier ouvert et la tête baissée. Je tends parfois l'oreille pour écouter les quelques bavardages de mes camarades, souvent, c'est vraiment très inutile et peu intéressant, alors je retourne rapidement dans mes pensées pour oublier.

Je ne les comprendrais jamais, comment peuvent-ils rire et s'amuser de cette manière ? Ne sont-ils pas triste quelques fois ? Je ne connais rien de tout cela, et ce n'est pas ça qui va me freiner ou me perturber. Je suis différent des autres, on ne vit pas dans le même monde, et ça, je l'ai compris depuis bien longtemps.

Peu importe, je deviendrais le numéro un des super-héros avec l'alter de maman. Les cours terminés, je vois la voiture noire qui a pour habitude de venir me chercher garée devant mon école. Je regarde les autres enfants, ils affichent de grands sourires en voyant leur parent. Quand je vois cet enfant serré sa mère dans ses bras, je n'ai pas pu m'empêcher de l'envier, c'était juste pendant une seconde, mais ça ne m'a pas empêcher d'avoir mal.

Les entraînements avec celui qui me sert de père ne cessent pas, il me force, il m'étouffe, la pression qu'il me met sur le dos est telle que des fois, je ne peux m'empêcher de vomir sur le tatami, il me dégoûte, me répugne, m'énerve. Je n'utiliserai pas son alter, quoiqu'il m'en coûte.

— Montez monsieur Shoto. M'invite le chauffeur en m'ouvrant la portière.

Je m'affale sur le siège, épuisé de cette journée pleine de cohues. Je retire le sac de mes épaules et le pose sur le siège d'à côté. Je mets ma ceinture, puis la voiture se met en route, j'écrase ma tête contre la vitre.

Dans ces moments-là, je trouve en moi un peu plus de repos. Le calme et le silence du trajet me donnent très souvent envie de m'assoupir pendant un petit instant, mais cette fois-ci, je suis plus d'humeur à regarder par la fenêtre les yeux grands ouverts.

Je regarde mon visage, et surtout, ma brûlure foncée qui entoure mon œil bleu. C'est ma mère qui me l'a faite, mon côté gauche la répugne et moi aussi, il me dégoûte, il est imparfait, il lui ressemble, il fait tâche.

Je ne veux plus réfléchir à ce qui m'attend à la maison, je ne veux plus penser aux cours et aux examens qui arrivent bientôt. Je ne veux plus penser à rien, je veux juste regarder le paysage, et peut-être, fermer les yeux pendant un instant.

— Il y a des embouteillages ?! KEEEH ! Ça doit être à cause d'un super-vilain ! Il décide de se ramener au mauvais moment celui-là ! Rouspète le chauffeur en tapant son poing sur le volant, le bruit strident du klaxon me pète les tympans.

Je souffle, super, on est bloqués dans cette rue remplie d'autres voitures de différentes couleurs. Sur les trottoirs passent plusieurs passagers, eux au moins auront de l'avance pour rentrer chez eux.

Quoique, ça me convient finalement. Plus on aura du retard, plus c'est mieux. Si on arrive le soir, j'irai dormir, et mon père n'aura pas son mot à dire. Le sommeil est plus important que l'entraînement, donc pour aujourd'hui, pas d'entraînements et pas de coups sous la colère de mon géniteur.

Ma ceinture se serre entre mes doigts alors que je regarde les gens marcher. Mon école termine ses heures avant toutes les autres, ce qui arrange bien mon père, pour lui, plus j'aurais d'heures de plus pour m'entraîner, plus je deviendrais plus fort. Mais il ne comprend pas que je deviendrai fort sans son aide ni son foutu alter.

Alors que je suis perdu dans mes obscures pensées, j'aperçois une petite fille tomber sur le trottoir. Sa tête a heurté le sol, et fit un bruit sec. Je sursaute puis colle mon nez contre la vitre, elle va bien ? Le petit garçon qui l'accompagne se baisse rapidement à sa hauteur et il l'aide à se relever.

La petite fille commence à rigoler très fort, je peux l'entendre malgré la vitre fermée. Son rire est joli à entendre, mais je ne comprends pas la raison de celui-ci. Pourquoi rit-elle ? Ce n'est pourtant pas drôle, sa chute était violente, ça doit encore lui faire mal.

Le petit garçon qui l'accompagne, rit aussi avec elle. Il a les cheveux verts ébouriffés et ses joues sont remplies de tâches de rousseurs, il a des grands yeux verts émeraudes. Pour la fille, elle porte une robe d'un blanc un peu fatigué, elle a des chaussures abîmées aux lacets défaits.

Ce genre de personne, c'est celles que mon père ne veut pas que je fréquente. Mais pourtant, l'ambiance entre eux est paisible, chaleureuse et d'une douceur inexplicable. Je ne fais que les voir, mais c'est comme s'ils sont dans une bulle de joie et de bonheur.

Ça ne me laisse pas indifférent, pendant un court instant. J'ai tout oublié, même quand la voiture s'est avancée, mes pupilles sont restées pétrifiées sur eux.

J'aurais bien voulu leur parler, mais même si j'en avais l'occasion. Je n'oserais jamais, je suis beaucoup trop réservé. Et puis, j'ai mieux à faire. Mais quand même, ça aurait pu être chouette, non ?

Des secondes, des minutes, des heures, des jours. Ce fut extrêmement long, plus long que d'habitude, plus pesant sur mon cœur.

Mes pensées et mes rêves sont basés sur ce que j'avais pu voir il y a plusieurs jours, quand j'étais dans la voiture pour rentrer chez moi. J'ai appris que la cause de l'embouteillage ce jour-là était l'apparition de super-vilains, mon chauffeur avait raison.

Aujourd'hui, c'est le week-end. Mon père a une urgence pour son travail, il est donc sorti. J'imagine qu'il ne va pas revenir avant très tard le soir, ça avait l'air grave. La voie est donc libre, je peux sortir. Je veux vraiment les revoir une dernière fois, leur visage m'a marqué, je dirais presque qu'il m'a manqué, mais c'était trop rapide pour être le cas, enfin, je crois.

C'est juste pour cette fois, juste pour assouvir mon désir et de pouvoir me concentrer à nouveau sur ce que je dois faire. J'enfile rapidement mes chaussures et je sors à la hâte de mon immense maison.

Pas de panique, j'ai retenu le chemin qui mène à mon école. Je n'ai qu'à le suivre, peut-être que, sur la route, je pourrai les revoir.

Ce n'est qu'après de longues minutes de course que je me rends compte que c'est n'importe quoi. Les chances sont vraiment minimes, et puis, ce ne sont que de simples inconnus. Pourquoi je m'acharne autant ?

Une goutte tombe sur mon épaule comme le son d'une alarme, puis, c'est comme un seau rempli d'eau glacée qui se déverse sur ma tête. Ma bouche est grande ouverte, ce n'est pas vrai !

Au loin, j'entends les exclamations de plusieurs passants. Je vois des enfants rentrés à la hâte pour se mettre à l'abri avec leurs tuteurs. Je devrai faire comme eux, je me mets aloès devant la porte d'un magasin, le toit est abrité.

Après de longues minutes à regarder les grandes télés devant moi. La pluie cessa spontanément, j'ai appris que Endeavor avait arrêté un gang criminel qui voulait profiter de la pluie pour commettre un crime. C'est eux qui ont causé l'embouteillage de ce jour-là, ils ont commis une inondation très grave et ne se sont pas arrêtés à ce résultat. Heureusement, ils sont derrière les barreaux maintenant.

On apprend aussi que l'un d'eux possède l'alter des saisons, ça explique alors la pluie qui est arrivée spontanément dans notre ville. Mais lui n'a pas été arrêté, l'agence de Endeavor est toujours sur l'enquête.

Je serre la mâchoire, il ne mérite pas toutes ces félicitations. Il ne les a jamais méritées, sale hypocrite.

— Woaah ! J'avais l'impression d'être sous un seau d'eau ! J'entends ricaner tout prêt de moi.

Moi aussi ! Je me retourne pour voir d'où vient cette voix, mais ce sont...

— J'ai ressenti la même chose, T/p. Dit le garçon aux cheveux verts.

Sérieux ? Et les chances minimes ?

Gardienne ⁱᶻᵘᵏᵘ ˣ ʳᵉᵃᵈᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant