BOXING HEART

Chapitre 31 Lara

Cette semaine, j'ai essayé de moins voir Eli, de me plonger dans mon travail, la boxe, mes projets. Bref, j'ai tenté de m'éloigner de lui. Tout ce que j'y ai gagné, c'est une boule au ventre chaque jour. C'est ridicule, mais je n'arrive pas à me passer de lui. Je suis terrifiée par cette réalité et quand je pense à ce qui s'est passé dernièrement avec Laetitia, j'ai envie de frapper le premier truc qui me tombe sous la main.

J'ignore ce qu'ils se sont dits, mais je sens que quelque chose a changé en lui, même s'il prétend que tout va bien, et le fait qu'il ne m'en parle pas me ronge de l'intérieur.

J'enfonce mes pieds dans le sable et l'observe nager dans l'océan. Il est beau comme un dieu sous le soleil. Son corps sculpté tranche avec les vagues et chaque mouvement semble parfaitement chorégraphié. Quand nous sommes arrivés hier soir, j'ai cru rêver en découvrant la maison. Pendant un instant, j'ai oublié toutes les merdes de ma vie. C'était parfait. Tellement parfait que j'ai failli lâcher une larme. Cet endroit, il l'a choisi pour moi. Et je dois admettre qu'il a du goût, sous ses airs de gros dur. Je glousse dans ma barbe.

Il revient vers le rivage en contrant les vagues avec assurance et je ne peux m'empêcher de rouler des yeux en souriant. On dirait une pub. Il est ridiculement beau.

Plus loin, j'entends des filles s'extasier devant lui. Je fronce les sourcils. Elles ont raison. Il donne très chaud. Il trottine jusqu'à moi, encore ruisselant, lève un sourcil amusé en captant mon regard sur lui. Il se penche et m'embrasse avant de m'aider à me relever. Il me fixe quelques secondes, mais ses yeux de renard ne m'inspirent rien de bon. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il me soulève et en quelques secondes, on se retrouve dans l'eau..

— Allez, c'est bon ! Repose-moi ! Grogné-je en me débattant. Amène une de tes groupies à la place !

À ces mots, un rire éclatant lui échappe. Il me fait descendre en vitesse, mais ses bras restent fermement ancrés autour de ma taille.

— Jalouse ?

Je le fixe avec sérieux.

— Non. Je te fais entièrement confiance et je sais que tu ne veux pas ces petites minettes qui te matent depuis qu'on est arrivés.

Il ricane.

— T'avais repéré quand même.

— Évidemment. Je ne vais pas faire semblant d'être aveugle, Eli. Je vois très bien que tu plais aux filles. Je peux choisir de l'ignorer, mais ça ne change rien au fait que ce sera toujours comme ça. Tu es magnifique. Il y a des avantages et des inconvénients. Je prends les deux.

Eli me dévisage avec une telle intensité que j'ai peur d'avoir dit une connerie. D'un coup, il saisit ma nuque, mon visage et s'empare de mes lèvres. Fiévreux, incontrôlable. Sa langue s'impose, ravageuse, me faisant vivre un putain de tourbillon de sensations. Ses mains s'accrochent à moi avec une force désespérée, comme si elles voulaient se fondre dans mon corps tellement elles s'agrippent à mes hanches. Il me veut. Et je le laisse faire, car je suis déjà en train de me consumer sous ses doigts. Je caresse son visage quand on se sépare et je suis déconnectée de la réalité. Ma tête tourne. Mon cœur cogne. Je ne m'y attendais pas. Nous sommes seuls au monde. Comment je vais m'en sortir quand il va partir ?

— Putain, Eli... murmuré-je en fermant les yeux, le souffle court.

Il pose son front contre le mien. Son soufflé chaud s'entremêle au mien.

— Qu'est-ce qu'on est en train de faire...

Son murmure me fait écho. Son départ. Le sujet tabou. La foutue ombre qui plane au-dessus de nous.