BOXING HEART

Chapitre 41 Lara

Je n'aurais jamais imaginé que sa mère refuse de revoir son propre fils de 17 ans livré à lui-même et sous la coupe d'un monstre. Je n'ai rien dit, mais mon expression devait tout dire. Je sais que cette femme a dû souffrir, mais Eli aussi. Et je n'arrive pas à lui pardonner. Lui n'a pas eu le luxe de fuir. Il n'a pas eu le choix. Il est resté, à encaisser, à survivre. Il fait semblant d'être détaché, mais je sais qu'au fond, il est en train d'exploser.

Je le force à reculer et l'entraîne sur mon lit où il tombe et je n'attends pas une seconde de plus pour me mettre à califourchon sur lui. Je sens déjà son sexe se dresser et m'inviter. Un frisson le traverse sous mes doigts. Son regard s'accroche au mien, avide, mais il tente de lutter.

— Non, attends...

— J'ai pas envie d'attendre, là...

Ma voix est rauque, basse, presque un ordre.

Il sourit, mais attrape mes poignets pour m'empêcher d'aller plus loin.

— Avec tout ça... Tu as besoin de repos.

Je me stoppe et le fixe.

— Crois-moi ce n'est pas de repos dont j'ai besoin.

J'approche lentement ma bouche de son oreille et laisse échapper un souffle chaud contre sa peau. Je le sens frémir. Il prend une grande inspiration en fermant ses yeux, comme pour garder le contrôle. Un contrôle qui vole en éclats l'instant d'après. Il se redresse brutalement, me retourne et me plaque sous lui. Son corps s'écrase contre le mien avec une force désespérée, comme s'il cherchait à s'ancrer en moi pour ne pas sombrer. Ses mains parcourent mon corps avec une fébrilité brute, presque douloureuse. Il me serre comme s'il voulait s'assurer que je suis réel. Son grognement promet déjà tout ce que je désire. Je sens qu'il essaie de se contenir pour ne pas me faire mal, alors, je le rassure.

— Eli, je vais bien, j'ai besoin de toi. J'ai... S'il te plaît...

— T'as pas intérêt à te plaindre...

Je déglutis et il ne me laisse pas répondre. Ses lèvres capturent les miennes, avides, fiévreuses et il me déshabille furieusement. Je sens mon entre-jambe picoter, c'en est douloureux. Ses mains s'accrochent à mes hanches, les écartent avec une autorité désarmante. Je n'ai pas le temps de réagir que déjà sa bouche glisse sur ma peau, m'arrache un frisson, me consomme tout entière. Puis je sens sa langue s'insérer en moi.

Son souffle est brûlant, sa langue impitoyable. Mon dos se cambre sous l'assaut, et je perds pied. Au bout de quelques instants, j'ai l'impression d'être propulsée dans une autre dimension. Plus rien n'existe à part Eli et ce qu'il me fait.

— Putain... Éli...

Un grondement rauque vibre contre ma peau. Je sens mon corps se contracter, se détendre, se contacter, et se détendre. Je vais imploser. Il se redresse, son regard verrouillé sur le mien, le torse soulevé par une respiration erratique.

— Quoi ?

Il sourit. Il est terriblement beau.

— Tu mériterais que je ne vienne pas.

Je serre les poings.

— S'il te plaît...

Sa main effleure l'intérieur de ma cuisse, mon corps réagit de suite et se cambre. S'il ne vient pas, je risque de ne pas m'en remettre. Je place mon bras devant mes yeux, j'ai l'impression de devenir folle.

— Eli...

— Je ne sais pas... tu n'as pas été très sage.

Un sourire narquois étire ses lèvres, tandis que je me sens piégée dans ses putains de filets. Mais je ne vais pas me laisser faire. Je le fixe et je souris à mon tour.