Chapitre 40 Eli

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Après le lac, le soir arrive rapidement, et on décide d'aller se poser chez elle. Ça me rappelle notre première nuit. J'ai toujours envie d'elle, mais après tout ce qu'elle vient de traverser, elle a besoin de dormir et d'oublier toute cette merde. Je l'aide à se débarrasser de ses affaires et me dirige vers la cuisine pour lui servir un verre d'eau. Lentement, elle me rejoint, mais reste silencieuse. Mes mains se crispent autour de l'évier et mon regard se perd dans le vide. J'essaie de chasser la douleur que j'ai ressenti dans la cellule. Lara en train de fondre en larme quand je lui ai tout dit, elle en train de se débattre contre les officiers... Je roule mes épaules pour me calmer les nerfs. Tout va bien. Elle est là. Je suis là. On est ensemble, tout va bien. Comme si elle avait senti ma détresse, elle se colle à mon dos et ses mains se plaquent sur mon torse. Je lève la tête, fixe le plafond et à cet instant précis, une clarté soudaine m'envahit et mes paupières se ferment.

— Je t'aime. Je murmure.

Voila. Je l'ai dis. Je la sens se figer, un ange passe. Délicatement, elle m'oblige à lui faire face. Et à cet instant, les mots ne sont plus suffisants et encore moins utile. Je n'en peux plus. Cette putain de retenue entre nous, c'est insupportable. Elle se recule, abasourdie.

— Dis quelque chose, putain...

Ma voix est trop rauque, tremblante presque. Je me hais de la supplier comme ça, mais j'ai besoin qu'elle réagisse. Qu'elle fasse exploser cette tension qui me ronge, qu'elle me secoue, qu'elle me cogne s'il le faut, mais qu'elle me prouve qu'elle est encore là.

— Mon cœur, prends-le. Frappe-le. Mais si t'en veux pas, autant me mettre KO de suite.

Lara cligne des yeux et avance d'un pas. Puis un autre. Son souffle s'accélère, sa poitrine se soulève violemment sous l'émotion et, en une fraction de seconde, elle me percute.

Elle s'écrase contre moi, ses mains se referment brutalement autour de mon visage, et elle m'embrasse comme si elle voulait me bouffer, comme si elle pouvait me réparer en me brisant encore plus. Ses doigts s'enfoncent dans mes cheveux, s'agrippent à ma nuque, et je n'ai pas le temps de réagir qu'elle me pousse en arrière, nous faisant trébucher contre le canapé.

— Bébé... T'as besoin de...

Elle se met à califourchon sur moi et enlève son T shirt, ce qui me coupe le souffle. Je ne l'ai jamais vu comme ça. Elle tremble et me fait taire, ses lèvres pressées contre les miennes, mordantes, exigeantes, affamées. Elle ne cherche pas la douceur, ni la tendresse. Elle cherche à se perdre. À se raccrocher à moi comme à une foutue de bouée de sauvetage.

Et moi ? Je suis à bout. Un putain d'orage qui attendait juste d'éclater.

Je dis adieu à mon pseudo comportement de "mec bien", et la soulève pour la plaquer contre le dossier du canapé et m'empare de sa bouche avec violence. Nos souffles se mélangent, mon cœur bat trop vite. Mes mains glissent sur sa peau brûlante et frissonnante. J'en veux plus. Tout de suite. Maintenant.

— Dis que t'es à moi, craché-je contre ses lèvres.

Lara entrouvre les yeux, sa respiration haletante, son regard ancré au mien comme une lame qui s'enfonce droit dans ma poitrine.

— Je suis à toi... Depuis le premier jour.

Sa voix n'est plus qu'un souffle. Une vérité murmurée entre deux baisers qui nous achèvent.

Je la soulève d'un geste brutal, ses jambes s'accrochent à ma taille et je la porte jusqu'à la table sans la lâcher. Son dos heurte le bois avec un bruit sourd et je la surplombe, mes mains s'égarant sur chaque parcelle de sa peau. Elle arque le dos sous la morsure de mes lèvres contre sa clavicule.

BOXING HEARTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant