The Frost Wall : Livre I, La pâle lumière des étoiles

Chapitre 22

La neige recommençait à tomber au-dessus de Frost, de lourds flocons ensevelissait petit à petit l'immense structure de métal d'Arctis. Cependant près de la sortie 314, un dernier groupe était attendu, des éclaireurs de la compagnie de la colonelle Dystra, partis depuis une dizaine d'heures. Mais en raison des récents événements tragiques, la forteresse devait être close la nuit. Il ne restait que quelques minutes avant que le commandement central ordonne la fermeture nocturne définitive, si les agents du murs n'étaient pas rentrés avant celle-ci, ils étaient contraints de passer la nuit à l'extérieur.

Les auxiliaires devaient assurer la protection des entrées secondaires, la sortie 314 menant vers le mont Axjor, était surveillée à ce moment par la 7ème section d'auxiliaires.

Le capitaine Ryden était assis dans la neige, mouillant au fur et à mesure du temps, tout son postérieur. Le froid l'engourdissait de plus en plus. Son dos reposait sur la porte de la sortie 314, ses jambes étaient écartées et perpendiculaires au sol. L'homme profitait de cette position pour manipuler une petite plaque métallique où il était inscrit " GELERNT Thomas, 1906". Les yeux marrons du soldat analysaient chaque détail de la plaque d'identification. L'homme caressa lentement la petite lamelle de métal jusqu'à que des gouttes d'eau surgissent du coin des yeux du capitaine. L'homme plissa ses yeux remplis de douleur et passa sa main dans ses longs cheveux bruns légèrement crépus avant de jeter la plaquette dans une autre petite boîte métallique remplie de 112 autres matricules d'identification semblable à celle qui l'avait dans les mains. Le capitaine, gardant ses yeux humides fermés, refit son chignon avant de se relever. La neige continuait de tomber sur les cheveux et la légère barbe de l'auxiliaire, alors que celui-ci, dans sa plus tendre solitude, se baissa pour prendre la petite boîte afin de la cacher dans sa besace. Mais alors que l'homme songeait à ses remords, un soldat quasiment chauve retira Ryden de ses pensées en toquant à la porte de la sortie 314.

- Capitaine ! Capitaine ! S'écria-t-il de l'autre côté du hublot.

- Ah, Arlen c'est toi, affirma le capitaine sans exprimer le moindre sentiment. 

Le capitaine ouvrit la lourde porte. L'auxiliaire Arlen en sortit.

- Capitaine ! Trois personnes se dirigent droit vers cette sortie !

Ryden reprit ses esprits.

- Ok ! Arlen, prévient Myna et le commandant Lockart ! On a pas le droit à l'erreur !

Le commandant Lockart attendait de pieds fermes les trois visiteurs. Normalement la section devait attendre une escouade de soldats partis en reconnaissance dans la montagne. Maix ceux-ci étaient anormalement en retard. Lockart était figé dans la neige, son regard strict scruta les environs lugubres de la sortie 314. Rien n'était à signaler pour le moment. Le capitaine Ryden ainsi que les auxiliaires Myna, Kira et Arlen patientaient aux côtés de Lockart, leur fusils chargés. Le vent soufflait de plus en plus, malmenant la direction des flocons qui ne savaient plus dans quelle direction tomber. Les spot de lumière tentait d'éclairer le chemin qui était censé se dessiner devant eux. Mais les ténèbres de la nuit l'emportaient. Lockart serra les poings, quelque chose approchait. Les soldats, crispèrent de plus en plus leur mains sur leur fusil. Ils pointaient en direction de la pénombre. Mais personne n'apparaissait. Soudain, des bruits de pas vinrent briser le silence insupportable de la scène. Trois personnes approchaient du sas 314. Le commandant Lockart sortit instantanément son pistolet.

- Soldats ! Cria-t-il.

Les auxiliaires se mirent en position pour tirer. La forme des trois silhouettes commençait à se distinguer dans la lumière des spots. Au vu de leurs uniformes, c'était trois soldats de Arctis, complètement frigorifiés et recouverts de neiges. Les soldats n'avaient même plus d'armes, sauf un, qui serrait une sorte de grand fusil emballé dans du tissu contre son corps. Les visiteurs cachaient tant bien que mal leur corps avec leur bras en les croisant devant eux. Leurs visages étaient cachés par leurs masques qui étaient eux-même recouverts de neige.