Notes :
Que restait-il des années de terreur ?
Nous sommes en 1938, pendant plus de mille ans la famille impériale dirigea l'immense territoire de Nérobastal. Mille ans pendant lesquelles, riches, bourgeois et noble n'ont cessé de s'enrichir, mille ans de privilèges accordés qu'aux enfants de majestueuses familles. Or, pendant qu'une minorité brillait sous les feux du firmament, une écrasante majorité croulait dans la boue et la poussière des mégacités de l'Empire : Le peuple. Un peuple affamé, apeuré, éreinté, fatigué, exploité. Un peuple gelé durant les longs hivers et brûlé durant les asséchants étés. Un peuple tiraillé et terrifié par les incessantes guerres. Pendant mille ans l'Empire n'a cessé de s'agrandir. Annexant les uns après les autres ses voisins les plus proches. De nations aux républiques, des plus petits duchés aux immenses royaumes, des pires ennemis aux plus proches alliés. En mille ans l'Empire a quadruplé de taille et a réuni plusieurs centaines de peuples sous la seule bannière de la tyrannie Nerobastienne.
Mais toute gloire a une fin. Enchaînant défaites et campagnes accablantes, une ultime alliance des derniers pays libres du continent porta le coup de grâce à l'armée déjà exténuée de l'Empereur. Les conséquences de cette défaite furent catastrophiques. A la fin de la guerre, une partie du territoire de Nérobastal fût partagé entre les pays vainqueurs et de lourdes dettes durent être payées. Mais la pire de toutes fût la destitution de la lignée impériale qui fût remplacée par une autre maison moins influente. Sans ce prestige la nouvelle maison impériale ne sût maintenir l'ordre imposé par l'ancienne lignée. Petit à petit, les différents états annexés retrouvèrent leur indépendance. Seuls quelques-uns d'entre eux furent gardés sous l'autorité impériale sous le nom de colonies. Dans les villes, la colère monta très vite, poussée à bout par les famines, les injustices et les guerres, le peuple, oublié depuis de tout ce temps, se révolta. Chaos, haine et souffrance décrivirent ces cinq années de révolution. Au bout de cinq ans, le soutien miraculeux de l'Armée permit de renverser les dernières forces pro-impériales.
Les forces républicaines et militaires, main dans la main, avaient triomphé. Mais le temps de la paix était venu. Qui de l'armée ou des républicains allaient réussir à imposer leur vision ? Après plusieurs négociations un accord fût signé et une parfaite cohabitation entre pouvoirs militaires et républicains fût créée. Le Concordat de Nérobastal était né. Mais cette décision polarisa la population et la politique entre militaristes conservateurs et libéraux républicains. Dans toutes les catégories de la population cette division se sentait. Enfants et adultes, hommes et femmes, Eromars et Traréins. Tous étaient divisés à propos de la question.
Mais les cicatrices prérévolutionnaires demeuraient encore. Les différentes colonies encore sous contrôle Nérobastien revendiquaient elles aussi leur indépendance. Le territoire de Frost, petite enclave au sein du territoire Kazhan, entourée de montagnes, perdue dans les monts glacés du Haut-Sarava, désirait sa liberté. Exploité pour ses mines, le territoire était vital au concordat. Sa population, asservie, vivait dans la plus grande misère des rues gelées de FrostTown. Entouré de montagnes, le territoire n'avait qu'une seule entrée et sortie : Le mur d'Arctis.
Un gigantesque mur séparant les plaines glacées de FrostTown des montagnes de la chaîne de Rava. Construit à la fois pour protéger la colonie face à l'éternel ennemi Kazhan mais surtout pour contrôler tout débordement de la part des Frostiens. Perdre le territoire de Frost amputerait le concordat de sa principale ressource économique.
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The Frost Wall : Livre I, La pâle lumière des étoiles
AcciónQu'est-ce que Jasper devait faire désormais ? Seul au milieu des plaines glacées du Haut-Saravah, il attend, assis dans la neige. Il l'observe. Cette grande structure de métal qui désormais fait partie intégrante de ce que l'on nomme le territoire...