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—𝖇𝖆𝖌𝖌𝖞 𝖑𝖊 𝖈𝖑𝖔𝖜𝖓𝚄𝙽𝙸𝚅𝙴𝚁𝚂 𝙰𝙻𝚃𝙴𝚁𝙽𝙰𝚃𝙸𝙵

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𝖇𝖆𝖌𝖌𝖞 𝖑𝖊 𝖈𝖑𝖔𝖜𝖓
𝚄𝙽𝙸𝚅𝙴𝚁𝚂 𝙰𝙻𝚃𝙴𝚁𝙽𝙰𝚃𝙸𝙵

    LE RESTE DE LA JOURNÉE se déroula normalement, si ce n'est que le petit groupe de trois était dorénavant cinq

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LE RESTE DE LA JOURNÉE se déroula normalement, si ce n'est que le petit groupe de trois était dorénavant cinq. A présent dehors, Alvida était suspendue au bras de Ben, battant innocemment des cils. Baggy gloussa presque mais déchanta bien vite en sentant un bras trop musclé pour appartenir à Galdino passer sur ses épaules. Il reconnut cette odeur singulière qui n'appartenait qu'à Shanks. Il ne portait pas d'eau de Cologne ou quoi que ce soit, il ne puait pas pour autant. Il y avait simplement une imperceptible odeur de saké, prouvant ce que Baggy imaginait déjà sans grand mal. Shanks avait sûrement dû être alcoolique dans sa vie, au point que l'odeur de la boisson s'était inscrite dans sa chair.

Mais on avait tous nos problèmes dans cette ville, non ?

— Eh bien Baggy, moi qui t'imaginais casanier au point d'être devenu totalement asocial avec ton caractère de cochon, je suis surpris !, rigola Shanks.

Casanier ? Asocial ? Caractère de cochon ? Une ride de colère se dessina sur son front. Mais pour qui il se prenait ce tocard ? Baggy avait conscience qu'il n'était pas des plus tendres, avec son impassibilité à toute épreuve, ses piques acerbes et son caractère peu amical. Mais de là à ce que un clodo qu'il connaissait à peine lui fasse la remarque, il n'apprécia pas du tout. Il retint difficilement la crise de colère qui menaçait d'émerger. Ce roux avait comme un don pour faire ressortir son « ancien soi ». Baggy soupira simplement.

— Comme quoi, ça prouve que l'on ne se connaît pas.

— Comme quoi, ça prouve qu'il faut apprendre à se connaître.

     Sa réponse fit s'arrêter Baggy. C'était quoi ça ?

— Non je crois pas.

    Et il reprit sa marche, laissant un Shanks immobile derrière lui. Après quelques secondes, il le rattrapa. Quelque chose avait changé dans sa voix.

— Pourquoi t'obstines-tu tant à me repousser ?

     Pourquoi ? C'était assez simple à vrai dire.

— Tu n'es pas le genre de personne que je fréquente habituellement.

    Un léger rire froid s'échappa des lèvres fines de Shanks, sonnant comme une désagréable caresse aux oreilles du bleu. Non, il n'aimait pas ce rire.

— On se ne connaît pas, comment peux-tu savoir que je ne suis pas ce genre de personne ? Il y a beaucoup de chose sur moi que tu ignores.

    Ce fut autour de Baggy de rire, non mais sérieusement, on pouvait lire le caractère de Shanks sur son visage. Toujours souriant, les yeux brillants, un ton candide malgré sa voix caverneuse. Sa façon de penser, bien trop différente de la sienne. Il suffisait de repenser à la discussion qu'ils avaient eut il y a deux semaines. Shanks était un être qui se berçait dans sa fantasmagorie.

    Également sa façon de se comporter avec lui, cette insouciance qui l'irritait au plus au point, cet air qu'il avait de croquer la vie à pleines dents. Baggy se sentait tout simplement dépassé par le personnage. Bien sûr, il ne le connaissait pas pour pouvoir affirmer que tout avait toujours été joyeux dans sa vie, tout rose. Mais l'homme qu'il était aujourd'hui laissait apparaître une joie de vivre que le bleu n'avait plus. Ils étaient...trop différents.

— Shanks. C'est moi. Juste moi qui suis trop différent de toi. N'insiste pas.

Mais demander ça, c'était comme le sous-estimer.

— Ça ce voit que t'as pas eu une vie facile Baggy, mais moi, je veux vraiment être ton ami et je suis prêt à briser cette barrière que tu sembles vouloir dresser autour de toi.

Baggy n'insista pas plus, fatigué par l'obstination du Roux. Qu'il essaye, il n'y arrivera pas.

    Il regarda du coin de l'œil Alvida qui roucoulait avec Ben. En voilà une qui passerait une bonne nuit ! Il trouva ensuite le regard de Galdino qui semblait râler contre la chaleur presque étouffante. Ce dernier s'approcha, replaçant sur son nez ses lunettes de soleil qui pendaient autrefois contre son t-shirt.

— Shanks, j'ai été ravi de faire ta connaissance ainsi que celle de ton ami, mais nous avons à faire Baggy et moi.

    Baggy aimait beaucoup Galdino, c'était un vrai ami sur qui on pouvait compter. L'avait-il déjà dit ? Voyant la mine intriguée de Shanks, il sourit tristement.

— Vois-tu je...traverse une période assez compliquée avec le décès de mon grand-père. Baggy m'avait promis qu'il m'accompagnerait voir sa tombe.

    Décès ? Grand-père ? Fleurs ? Tombe ? C'était quoi encore ces conneries ? Galdino avait du voir son inconfort et trouvé une excuse totalement bidon auquel personne ne croirait, dans la précipitation. C'était encore plus cramé lorsque l'on savait que Galdino n'avait aucune famille en ce bas-monde. Il était comme lui, un enfant que l'on avait abandonné dans la rue. De plus, il était si mauvais acteur que tout le monde douterait de la sincérité de ces paroles. Baggy se souvint brusquement de pourquoi il se considérait comme la personne la plus intelligente de ce trio. Alvida et Galdino avaient vraiment des idées de merde. Difficile à croire venant d'un homme d'affaire.

— Oh.. Mes plus sincères condoléances ! , s'exclama Shanks, semblant réellement désolé pour l'homme.

    Parce que cet idiot y croyait en plus ?

Il retint un soupire d'exaspération. Bon. Ok. Tant que cela l'éloignait de lui. Une fois tous à la même auteur, Baggy déposa un rapide baiser sur le front chaud de son amie pour la saluer avant de partir accompagné du brun. On dirait bien que Shanks devra tenir la chandelle. Les deux amis s'éloignèrent et pour la dernière fois de cette journée, les orbes bleus de Baggy croisèrent une nouvelle fois celle de Shanks. Et il y lut comme une promesse.

Le Roux était déterminé.

— Ça va ? , demanda Galdino, les mains dans les poches.

— Oui, simplement fatigué.

— Shanks n'est ce pas ?, rigola-t-il doucement.

Un profond soupir échappa au bleu. Encore lui. Toujours lui.

— Ouais, ce gars est fatiguant, pire qu'un pot de glue et veut à tout prix être ami avec moi.

La mine désolée, le brun hocha simplement la tête.

— C'est Eddy qui te bloque comme ça ?

Baggy garda le silence, réfléchissant à la question. Eddy n'était peut-être pas l'entière raison de son refus mais il y jouait grandement. Ce connard avait littéralement brisé toute once de confiance en lui.

— Honnêtement je comprends, ce gars est une ordure et c'est toujours difficile de faire confiance après ce genre d'événement. Mais tu ne penses pas que tu pourrais...essayer ?

— Essayer quoi ?

— D'arrêter...d'être aussi renfermé et de donner un peu plus ta confiance. Tout le monde n'est pas comme Eddy.

Bien-sûr que tout le monde n'était pas comme lui, et heureusement. Mais Baggy savait que les gens à qui il daignait accorder sa confiance finissait toujours par lui planter un couteau dans le dos. Que ce soit une question d'argent ou de réputation. Pourquoi devrait-il encore une fois souffrir ?

AMOKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant