❝ PARKER ? JE CROIS QUE QUELQUE CHOSE CLOCHE AVEC MOI...❞
Elias Newton s'est toujours retrouvé dans les pires emmerdes possibles. Depuis le moment où il a su marcher, il a toujours mis les pieds là où il ne fallait pas. C'en était presque tragique.
...
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AVANT QUE LES AUTRES ne se réveillent, Elias s'était éclipsé de l'appartement. Encore habillé des vêtements trop grands appartenant au père de Gwen, il avait rabattu la capuche du sweat-shirt et s'était rendu au métro jusqu'à la carcasse de la tour Osborn.
Les mains dans les poches, chaque pas pour s'ancrer plus dans le sol que le précédent, il se fraie un passage dans la foule de passant venu contempler le spectacle.
Le bâtiment fume encore un peu, un camion de pompiers s'affaire sur le côté et une voiture de police garde les civils à distance. La vertigineuse ascension de verre est brisée, affaissée sur elle-même. Le grand hall disparait sous les décombres et les étages supérieurs tenaient en équilibre par un assemblage bancal et fragile. Une équipe de journaliste se tient en première ligne, braillant haut et fort des informations vagues en utilisant des expressions affolantes.
— C'est toujours aussi impressionnant.
Elias tourne la tête. Un homme âgé au crâne dégarni et aux lunettes tintées se tient à côté de lui, le regard braqué sur la tour.
— Je n'ai jamais aimé voir l'être humain échouer, continue-t-il sans faire attention à lui. Mais il faut admettre qu'il a toujours tendance à voir trop grand, ou trop haut.
— Vous pensez qu'ils apprendront un jour ? Demande Elias sans réfléchir.
L'homme baisse son regard vers lui et sourit lentement.
— Eux, non. Mais vous, oui.
« Elias. »
L'adolescent tourne la tête, son attention attirée par Venom. De l'autre côté du trottoir, un groupe de sans-abris s'est regroupé autour de déchets chimiques mis de côté par les pompiers, sans doute à la recherche d'une quelconque drogue. Parmi les cheveux sales et les chaussures trouées, le regard d'Elias se fige instantanément sur une silhouette qu'il aurait pu reconnaitre entre mille.
Sa mère ne le voit pas, bien sûr. Trop occupée à fouiller frénétiquement, elle ne remarque même pas qu'une fiole s'est vidée sur son pied. Elle donne des coups de coude secs à ceux qui tentent de se faire une place. Dans un de ses mouvements, Elias parvient à voir son visage, encore plus livide que la veille, une lueur folle et impitoyable dans les yeux.
Il reste immobile sur son côté du trottoir, la route barrée les séparant. Son regard s'attarde quelques secondes de plus avant qu'il ne l'arrache de force. Il se racle la gorge.
— Tu les sens ? Demande-t-il à voix basse. Les autres symbiotes ?
« Non. Plus maintenant. »
Le brun jette un coup d'œil méfiant à la tour.
— Alors, c'est vraiment fini ?
« A gauche. »
Norman Osborn s'avance désormais vers les journalistes. Habillé d'un costume aux reflets verts, le visage grave barré d'un pansement sur le front, il ose un sourire faussement fatigué. Elias baisse la tête, par crainte d'être reconnu, et fait un pas en arrière pour se cacher derrière les passants.
— Je suis, évidemment, le plus affecté dans ce tragique accident qui a eu lieu la nuit dernière, commence Osborn en s'adressant à la voix à la caméra devant lui, au journaliste à ses côtés et à la foule autour. Des années de recherche, les travaux de plusieurs vies ont disparu dans un incendie qui a bien failli coûter la vie à plusieurs de mes employés, moi y compris.
— Monsieur Osborn, appelle un passant, calpin à la main, avant de se présenter. Eddie Brock pour le Daily Globe. De quel origine était l'incendie ? Était-ce criminel ?
— La police vient tout juste de commencer son enquête. Pour le moment, il semblerait que ce soit le résultat de produits chimiques entrés en collision. Quelque chose de tout à fait commun dans des laboratoires, pas la peine de vous inquiéter.
— Pourtant, insiste le jeune homme en s'avançant, certains témoins affirment avoir vu Spider-Man sauté d'un des étages affectés par l'incendie. Une vidéo montre même le super-héros sur les murs de la tour, suivi par une sorte de monstre noir. Un commentaire là-dessus ?
« On a un fan, je crois. »
— Je ne suis pas sûr d'aimer ça, grommelle Elias.
« Tu vas encore moins aimer ce qui arrive, alors. »
Une seconde silhouette fait son apparition pour rejoindre les rangs de Osborn. Elias serre les dents en voyant son père, le visage tuméfié et le bras en écharpe. La présence de sa mère quelques mètres sur sa droite lui paraît tout de suite étouffante. Son sang pulse dans ses oreilles, ses épaules tendues par la tentation de se jeter sur lui, devant tout le monde.
— C'est quoi cette réunion de famille pourrie...
— De nouvelles informations apparaissent à chaque seconde, monsieur Brock, intervient-il avec un sourire apaisé. La police n'exclue aucune piste, mais il est tout autant probable que ce tragique accident ait été provoqué... par accident. Notre très cher héros s'est peut-être, lui-aussi, inquiété pour rien.
Son père passe légèrement devant Osborn, attirant alors l'attention encore plus sur lui.
— Mais dans le cas où ce "monstre noir", comme vous l'avez décrit, serait à l'origine de l'explosion, vous pouvez être sûr et certain que les autorités ne s'arrêteront devant rien pour le retrouver et le mettre hors d'état de nuire. J'ai moi-même des comptes personnels à régler avec lui, plaisante-t-il.
— Le docteur Newton est un médecin de l'hôpital nous assistant sur certaines études, le présente Osborn. Certaines d'entre elles étaient conservées dans la tour, mais ont été détruite dans l'explosion ou endommagées dans l'incendie.
Elias savait que c'était impossible, mais il avait l'impression que son père le voyait, caché au milieu de la foule. Bien sûr, il ne pouvait pas se douter qu'il était aussi près et envoyait un message via la télévision pour être sûr qu'il l'aurait, mais ça ne changeait rien. Son père le menaçait. Ni lui, ni Osborn n'arrêterait de rechercher Elias et Venom.
Sans un mot, il tourne les talons et repart par où il est arrivé.
« Et maintenant ? »
— On a un dernier arrêt à faire.
NOTE DE L'AUTEUR
il y a deux caméos dans ce chapitre, vous les avez reconnus ?
