DEUX | LE MONSTRE DANS LE MIROIR

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VENDREDI
11:02 am

DES RÊVES ÉTRANGES, Elias en a fait une grande quantité

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DES RÊVES ÉTRANGES, Elias en a fait une grande quantité. Longtemps traumatisé par le couple instable qu'a toujours formé ses parents lors de son enfance, son sommeil a toujours été rythmé par des licornes carnivores, des livres avaleurs de mondes et des arrivées à l'école en pyjama.

Mais cette nuit-là, l'adolescent rêve d'une large pièce noire, dont on ne distingue ni les murs, ni le plafond, et dont le sol semble remuer sous ses pieds, comme s'il était vivant, lui laissant une sensation de pure malaise.

« Bonjour Elias. »

L'adolescent ouvre les yeux brusquement, en prenant une profonde inspiration. Haletant, il prend quelques secondes à respirer normalement et pose une main sur son cœur, qu'il entend battre rapidement.

Il met plusieurs secondes à réaliser qu'il est assis sur le carrelage froid des toilettes et gémit. Ses cheveux sombres sont collés à sa nuque et ses mains moites tremblent légèrement. Le jeune brun passe l'une d'entre elles sur son front pâle recouvert de sueur et grimace en sentant une envie de vomir lui serrer les tripes.

La porte des toilettes s'ouvre sur Peter Parker. Les joues légèrement rougies par le cours de sport en cours, il asperge rapidement son visage d'eau fraîche et lance un regard inquiet à Elias, au sol à quelques mètres seulement.

— Tu t'étais endormi ? S'étonne-t-il en fronçant les sourcils.

— Chh, souffle l'adolescent en posant un doigt sur sa bouche pâteuse, les yeux entrouverts.

Peter esquisse un sourire devant l'attitude désinvolte d'Elias mais fronce légèrement les sourcils en remarquant l'air profondément fatigué de l'adolescent.

— Tout va bien ? Finit-il par oser demander après quelques secondes de silence.

Elias grimace et appuie son dos mouillé par la sueur sur le mur froid.

— Tu me donnes des cours particuliers en sciences, Parker. Ça ne veut pas dire qu'on est amis, répond-t-il avec un faux sourire.

Peter hausse les épaules, habitué depuis longtemps aux réponses fières et distantes avec lesquelles Elias communique avec lui.

— Tu n'as pas l'air bien, insiste-il en se lavant les mains. Ça serait dommage que tu sois malade pour ce soir.

— Ce soir ?

— Pour le bal d'automne.

— Merde, soupire Elias en fermant les yeux.

Une douleur sourde fait souffrir sa tête quelques secondes, et le jeune brun se masse les tempes en grimaçant.

— Tu avais prévu d'y aller ?

— Hein ?

— Le bal d'automne, tu avais une cavalière ?

Elias émet un petit rire.

— Non, pas vraiment. Et toi, Parker ?

Peter rougit, mal à l'aise par sa question.

— Non-plus, avoue-t-il presque à voix basse. Je ne comptais pas y aller.

Elias observe quelques secondes le visage de l'adolescent devant lui, qui semble perdu dans ses pensées. Peter se mord légèrement la lèvre et tripotant ses mains, la tête basse.

— Tu sais quoi ? Demande Elias avec un grand sourire. On devrait y aller ensemble, et tout faire pour ruiner le bal.

— Pardon ? Pou-pourquoi est-ce que je voudrais ruiner le bal ?

Le jeune brun émet un petit rire devant l'innocence présente sur le visage de Peter et hausse les épaules. En poussant un long gémissent, il se hisse sur ses maigres jambes tremblantes et s'appuie sur le lavabo.

Elias observe longuement le reflet de son visage dans le miroir. De grandes cernes soulignent ses yeux fatigués, ses lèvres sont gercées et gonflées et des boutons couvrent son front. De larges auréoles salissent sa veste bleue marine sous ses épaules et aux niveaux de son cou. Il affiche une grimace dégoûtée.

— Tu es répugnant, mon pauvre gars, constate-t-il dans un soupir en ouvrant le robinet.

— Tu es sûr que ça va ? S'inquiète Peter. Tu veux que j'appelle un professeur ?

L'adolescent asperge son visage d'eau froide. Un frisson parcourt son dos, qu'il ignore en frottant rapidement ses joues et ses yeux. En se redressant, il aperçoit dans le miroir son teint encore plus pâle que d'habitude.

— J'emmerde tous les professeurs de ce bahut, Parker, grogne Elias en essuyant son visage.

Peter hausse les épaules, pousse un léger soupir et quitte les toilettes après un dernier regard vers Elias. Ce dernier ne quitte pas son reflet des yeux, désolé par ce qu'il voit.

Soudain, l'espace d'une seconde, le jeune brun voit dans le reflet du miroir ses yeux s'agrandirent et noircirent de manière anormale. Il sent une force puissante et sombre s'emparer de son corps au même moment qu'une voix dans sa tête, grave et forte, semblant provenir du plus profond de son esprit, jusqu'ici tapie dans l'ombre, l'appelle.

« Elias. »

L'adolescent pousse un cri aigüe de surprise et recule rapidement en arrière. Son dos heurte la porte d'un cabinet et il se fige, la bouche entrouverte paniqué et haletant.

— Elias ? Qu'est-ce qui se passe ? S'inquiète Peter en faisant demi-tour pour accourir vers lui.

L'adolescent fronce les sourcils en voyant le visage perdu d'Elias et s'approche de lui.

— Elias, qu'est-ce qu'il y a ?

— Le miroir... Parvient à articuler le jeune brun en s'y reprenant à plusieurs fois. Le miroir, mes... Mes yeux...

Peter le regarde sans comprendre. Elias avale plusieurs fois et prend de grandes respirations pour se calmer. Il risque un coup d'œil dans le miroir et soupire de soulagement en apercevant son visage fatigué, mais humain.

— Parker ?

— Oui ?

L'adolescent ouvre la bouche pour dire quelque chose mais pousse Peter sur le côté pour se jeter au-dessus des toilettes derrière lui où son estomac y déverse son contenu en un gargouillis écœurant. Peter fait un pas en arrière, la paume de sa main devant la bouche, avant de s'approcher de son ami pour poser une main timide sur son épaule..

— Ça va aller, soupire-t-il en retenant une grimace écœurée.

— T'es pas ma mère, Parker, parvient à lancer Elias entre deux vomissements. J'ai pas besoin... Qu'on me tienne les cheveux...

Peter soupire et lève les yeux au ciel devant l'attitude constamment défensive du jeune brun.

— Tu peux... Tu peux partir, Parker, assure Elias.

— Est-ce que tu es sûr que tu ne veux pas que je prévienne un professeur ?

— Plutôt... Plutôt crever.

Peter lève les yeux au ciel et s'éloigne de quelques pas. Elias, une fois son estomac vide, se retourne péniblement, assis sur le sol, contre les toilettes.

— T'as l'air malade, constate Peter.

— Quel génie tu fais, raille le jeune brun.


NOTE DE L'AUTEUR

Elias, c'est mon bébé, je l'aime beaucoup trop hihi

vous avez aimé cette première interaction entre Peter & Elias ?

est-ce que mes descriptions de l'état d'Elias étaient assez bien ?

VENOM ⊳ P. ParkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant