UN | ELIAS FAIT DES BETISES

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JEUDI
11:12 pm

ELIAS NEWTON N'EST pas une mauvaise personne

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ELIAS NEWTON N'EST pas une mauvaise personne. C'est un enfant irresponsable qui à la regrettable habitude de s'attirer de nombreux ennuis, certes, mais ce n'est pas une mauvaise personne.

C'est par pure curiosité que l'adolescent a décidé de s'introduire dans le laboratoire de son père. Depuis quelques semaines déjà, ce dernier, souvent comparé à un brillant savant fou, garde un mystère complet sur ses recherches, ne laissant traîner aucun dossier, aucun résultat, constituant un exploit pour quelqu'un d'aussi désorganisé que lui et réveillant l'éternelle source de curiosité de son fils.

Ainsi, habillée d'un sweat-shirt foncé et coiffé de la casquette officielle de son lycée, Elias s'est rendu à l'hôpital dans lequel travaille son père. Sans grandes difficultés, il s'est introduit dans le sous-sol l'hôpital où il s'est faufilé dans les toilettes et a patiemment attendu que tout le personnel parte, confortablement assis en tailleur sur la cuvette des WC.

Dans la poche de son sweat, son téléphone vibre.

« De Peter : Je ne t'ai pas vu en sciences aujourd'hui, tout va bien ? »

Elias esquisse un sourire devant l'inquiétude naïve de l'un de ses rares véritables amis et éteint son téléphone sans répondre. Le plus silencieusement possible, il déverrouille la porte de son cabinet et après avoir vérifié que le couloir était vide, se glisse en dehors des toilettes.

L'adolescent jette un coup d'œil derrière lui, quelque mèches de cheveux sombres tombant devant ses yeux, et avance d'un pas décidé vers le laboratoire au bout du couloir à peine éclairé.  Sur le panneau de verre le séparant du mystérieux laboratoire, il lit « LABORATOIRE NEWTON » écrit en lettres rouges.

— Toujours aussi discret, papa, commente Elias à voix basse.

Il sort de la poche arrière de son jean le badge d'entrée subtilisé à son père plus tôt dans la journée et le passe devant le scanner. L'adolescent pousse un petit cri de joie lorsque la porte s'ouvre.

Les yeux grands ouverts, Elias s'avance lentement dans le laboratoire. Il passe devant des tableaux couverts de calculs qu'il ne comprend pas et pense à prendre des photos pour que Peter les lui explique avant de se rappeler avoir éteint son téléphone.

Son regard est attiré par une pièce entourée de panneaux transparents et visiblement confinée. Elias s'y approche, intrigué, et fronce les sourcils en remarquant les symboles vitaux humains indiqués.

— Pouls stable, organes vitaux fonctionnels, lit-il presque à voix basse sans comprendre. « Symbiose presque réussie » ?

Le bruit sourd d'un coup sur la vitre le fait sursauter. Elias fait un bond en arrière et affiche un grimace horrifiée en voyant un homme d'une trentaine d'années, une lueur folle dans les yeux, frapper frénétiquement la paume de sa main contre la vitre, son front collé à la paroi transparente.

— Fait-moi sortir, supplie-t-il d'une voix rauque. Fait-moi sortir.

Elias fait un pas en arrière.

— Fait-moi sortir, répète-t-il en écarquillant les yeux, la respiration sifflante, sans cesser de frapper la vitre.

L'adolescent voit le pouls de l'homme s'accélérer sur les panneaux et déglutit bruyamment. Il continue de reculer, troublé et inquiet.

— C'est dans ma tête, gémit l'homme. C'est dans ma tête. Je t'en supplie, gamin, fait-moi sortir.

Elias se retrouve dos au mur, littéralement, tandis que l'homme frappe la vitre plus fort, en s'agitant.

— Fait-moi sortir ! Hurle-t-il, mi-colérique, mi-suppliant.

L'homme pousse un hurlement de douleur et recule. Il prend sa tête entre ses mains avant de se tordre, le torse en avant, la tête en arrière, la bouche grande ouverte et son visage figé en une expression d'horreur. Il reste immobile dans cette position quelques secondes avant de se mettre à trembler. Ses bras et jambes se disloquent dans un bruit épouvantable et une plainte longue et douloureuse sort de la bouche de l'homme. Ses veines se colorent de noir et, enfin, il tombe au sol, immobile.

Profondément choqué par cette vision d'horreur, Elias se laisse glisser sur le sol, une main sur sa bouche grande ouverte en un cri silencieux, osant à peine respirer.

— Bordel de merde, souffle-t-il après plusieurs secondes d'immobilité en fixant le corps inerte et déformé.

La gorge serrée et la peur lui broyant les tripes, il se force à avaler et à contrôler sa respiration. Les jambes tremblantes, il parvient à se relever en s'appuyant sur la vitre derrière lui.

— Respire, bredouille-t-il détournant le regard du cadavre, réprimant une grimace. Respire, Elias.

Derrière lui, un bruit sourd se fait entendre, répétitif. Si l'adolescent sursaute à chacun, il ferme les yeux, tremblant, et n'ose pas regarder. Devant ses yeux fermés dansent l'image hideuse et traumatisante du corps déformé de l'homme.

Lentement, ses dents claquant les unes contre les autres, Elias fait un pas devant lui, puis un autre, et un autre. Le bruit sourd continue de le faire sursauter et une larme coule sur sa joue d'enfant désespéré et terrifié. Devant lui, l'adolescent aperçoit la porte du laboratoire : une simple double vitre la séparant du reste de l'hôpital.

S'imaginant de l'autre côté, Elias grimace en poussant sur jambes tremblantes comme des feuilles sous le vent de l'automne et s'apprête à rejoindre la porte. Près de lui, au niveau de son oreille, un claquement étouffé par l'épaisseur de la vitre retentit, lui glaçant le sang.

La suite se passe très rapidement. Le jeune brun s'élance vers la porte, l'adrénaline pulsant dans ses veines. Porté par son élan, il heurte une table sur laquelle sont posés de nombreux tubes à essais, table qu'il repousse derrière lui grossièrement, pressé de quitter le laboratoire. La table se renverse sur le sol, les tubes s'entrechoquent entre eux, leurs contenus se mélangent sur le sol.

Une alarme se déclenche soudainement, et le laboratoire se retrouve illuminé d'une lumière rouge clignotante. Sans comprendre ce qu'il se passe, Elias s'arrête et lève la tête vers le plafond.

Derrière lui, un hurlement de douleur se fait entendre. L'adolescent s'immobilise, ses cheveux dressés sur sa nuque, les points serrés et ferme les yeux. Il reste quelques secondes là, sans bouger, tremblant.

Tout à coup, une explosion éclate dans son dos. Un souffle d'air anormalement puissant suivie de la chaleur étouffante du feu le propulse au sol. Autour de lui, des morceaux de verres volent. La tête d'Elias heurte un mur de plein fouet et le jeune brun perd connaissance.


NOTE DE L'AUTEUR

premier chapitre hihi

très très contente de pouvoir enfin publier cette fanfic', qui n'a pas grand chose d'original en soit, mais qui est la première fiction que je publie sur ce compte depuis deux ans alors j'espère que ce premier chapitre vous a plu

(:

VENOM ⊳ P. ParkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant