Le Sort Du Destin

Chapitre 3

Nalia était maintenant couchée sur son lit. Le corps en feu, elle avait pris plus de temps qu'elle ne le pensait à se laver et à appliquer de la pommade sur toutes ses anciennes et nouvelles blessures.

Elle attendait patiemment que son père rentre pour qu'elle puisse mettre son plan à exécution.

Consciente du risque auquel elle sera confrontée, elle se dit qu'elle n'a rien à perdre d'essayer de s'enfuir lorsqu'il rentrera bourré.

C'est donc le corps tremblant qu'elle attendait ce moment avec impatience mais aussi avec une certaine crainte logée au creux de son ventre.

Elle avait pris un sac où elle avait fourré quelques affaires importantes. Dont sa carte d'identité, son passeport, ses pansements, ses pommades, son inhalateur et sa bombe lacrymogène. Elle devait se préparer à affronter le monde avec cette bombe comme seule arme.

N'ayant pas énormément d'affaires, elle prit un simple jean, un pull et des sous vêtements de rechange. Ce ne sera pas suffisant, remarqua-t-elle. Mais avait-elle le choix? Son père ne lui a jamais rien acheté. Ni vêtements, ni nourriture.

Elle se raidit de la tête aux pieds lorsqu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir laissant place à la voix d'un homme complètement ivre. Nalia osa à peine bouger. Elle attendait patiemment que son père rentre dans sa chambre pour qu'elle puisse sortir. Elle retint sa respiration lorsqu'elle l'entendait monter les escaliers tout en parlant seul. Signe évident qu'il était bourré. Il passa devant sa porte et elle commença à trembler de la tête aux pieds.

Heureusement, elle l'entendait continuer à marcher vers sa chambre. Et lorsqu'elle fut sûre qu'il était bel et bien rentré dans sa chambre, elle ouvrit la porte doucement sans faire le moindre bruit. Elle prit son sac et sort de sa chambre dans un silence de mort. Elle se dirigea rapidement vers les escaliers et les descendit lentement, non seulement pour éviter de faire du bruit, mais également parce que son corps la faisait encore souffrir.

Arrivée en bas des escaliers, la jeune femme enfila rapidement ses baskets et ouvrit la porte avant de s'engager dans les rues vides de Catane. Elle commença à marcher lentement et réalisa petit à petit qu'elle avait enfin réussi à s'échapper de cette prison. Ce fait gonfla son cœur de soulagement.

Elle était enfin libre.

"Libre"

Ce mot résonnait dans ses oreilles comme si c'était un piège auquel elle ne s'y était pas attendue.

Car en effet, elle s'était libérée de son père.

Mais..

Où aller maintenant?

Elle n'avait ni famille, ni amis. Sur qui pouvait-elle compter pour qu'on la prenne sous son aile?

Elle continua de marcher dans les rues, s'enfoncant dans d'autres qui lui étaient jusque là méconnues.

Les jambes en côton après deux bonnes heures de marche, Nalia se laissa tomber sur le banc d'un parc.

Elle balança sa tête en arrière et ferma les yeux tout en lâchant un soupir tremblant.

Les yeux fermés, elle savourait silencieusement cette tranquillité. Le vent froid du soir vient fouetter son corps frêle ce qui lui provoque un frisson.

À bout de force, sans argent ni toit, Nalia se couche sur le banc froid de ce parc et tenta de dormir ne serait-ce que quelques minutes pour essayer d'économiser des forces.

Bombe lacrymogène serrée contre sa poitrine, elle sombra dans un sommeil non sans craindre que son père la retrouve.

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