Chapitre 1

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- Tu te caches où encore!?

Nalia tremblait de la tête aux pieds en entendant les pieds de son géniteur monter les escaliers rapidement.

Les genoux contre elle, les mains serrées contre sa bouche pour éviter de sortir le moindre bruit, elle était étroitement cachée dans l'armoire de son père..

Ce n'est pas la meilleure des cachettes, songea-t-elle. Mais elle avait longtemps réfléchi et se rendit compte que son père la cherchait partout dans la maison mais jamais dans sa propre chambre.

Qui serait à ce point suicidaire pour aller se réfugier dans la chambre de son bourreau?

Tétanisée, Nalia priait intérieurement pour qu'il se lasse de la chercher et qu'il sorte comme il a l'habitude de le faire chaque soir.

Mais elle comprit que la chance ne semblait pas être de son côté lorsque les pas de son père se font de plus en plus rapides et de plus en plus fort, ce qui accentue sa peur car cela veut dire qu'il se rapproche.

La jeune femme sursauta lorsque la porte de la chambre s'ouvre dans un fracas sourd la faisant rebondir violemment contre le mur. Nalia n'osait plus bouger, les yeux écarquillés de peur elle espérait qu'il ne la trouve pas.

Elle entendit son père se jeter sur son lit dans le plus grand silence.

Les minutes passaient jusqu'à ce qu'elle l'entende ronfler.

Impossible! Il n'allait pas dormir?!

Nalia avait l'impression de suffoquer dans cette petite armoire. Ses jambes pliées la faisait souffrir à force d'être dans cette position. Quant à sa respiration, elle devenait de plus en plus irrégulière.

Elle était épuisée, elle n'a pas réussi à fermer l'œil depuis 5 jours craignant qu'il la retrouve pour qu'il deverse toute sa haine sur elle. Son corps meurtri a perdu quasi toutes les forces qu'il lui restait.

Également privée d'argent, elle réussissait à peine à se nourrir correctement. Ne trouvant aucun moyen de se procurer de la nourriture, elle devait attendre que son père sorte chaque soir pour qu'elle puisse sortir rapidement à la supérette au coin de la rue qui, quand le caissier la voyait dans cet état, lui donnait une pomme et une bouteille d'eau en la prenant en pitié.

Elle détestait ça mais se disait que c'était mieux que de mourir de faim.

Une toux grasse la sortit de sa rêverie et elle serra ses genoux plus fort contre elle. Elle resta dans cette position pendant de longues minutes qui se transformèrent en heures.

Elle ne sentait plus ses jambes, ses mains était gelées et elle tombait de sommeil. N'y tenant plus, elle ouvrit l'armoire sans le moindre bruit et se glissa à l'extérieur de celle-ci lentement pour éviter de réveiller son père.

Il était hors de question de subir ses coups et Dieu seul sait à quel point il n'y allait pas de main morte.

Son bras gauche peut en témoigner.

***

Après 20 minutes d'hésitation, Nalia descend prudemment les escaliers après avoir entendu la porte de la maison se fermer.

Son père était sorti, en déduit-elle. Elle se pencha par dessus la rambarde pour être sûr qu'il était bien parti. Malheureusement, de là où elle était, elle ne voyait que le haul d'entrée.

Le Sort Du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant