Chapitre 2 : La Soirée

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Les vibrations de mon cellulaire me font sursauter lorsque je constate qu'il est déjà dix-huit heures. Mettre une alarme sur mon téléphone, c'est une habitude que j'ai mis en place depuis près d'un an maintenant. Pour mon bien être personnel et mental, je m'oblige à ne plus passer des soirées entières au bureau lorsque je n'ai pas de réunion programmée. Si non je ne fais plus rien de mes soirées si ce n'est que dormir. C'est aussi un moyen efficace de couper court lorsque l'on me réquisitionne sans arrêt pour divers sujets. Néanmoins ma place l'exige et j'en suis parfaitement consciente, quand il y a urgence, je décroche le téléphone sans hésiter. Selon la sortie des projets, les exigences des plus hauts placés, les retards de conception et de production, je suis la personne de référence vers qui on se tourne. En tout cas, pour l'heure, je tiens à rappeler que j'ai un petit animal de compagnie à nourrir qui doit attendre avec impatience que je ravitaille sa gamelle comme s'il n'avait plus mangé depuis une éternité. Et en ce qui concerne mes projets pour la soirée, j'ai des amies à rejoindre. De temps en temps, je m'accorde des sorties entre copines, cela fait partie de ma vie sociale qui est quasiment vide en dehors d'elles. Mon père revient rarement d'Allemagne et au sujet de ma mère et mon frère, j'ai tellement désiré mon indépendance, qu'à présent, je prends rarement le temps de leur rendre visite. Si Dieu existe, il me jugerait et me punirait pour mes crimes. Mais pour ce soir, j'ai vraiment un besoin de sortir m'amuser et oublier ma semaine de boulot. Après trois semaines d'abstinence de sortie, je le mérite bien.

Finalement, c'est depuis que j'ai engagé ce très cher « Will Solice ». Il fait du très bon boulot et s'intègre très rapidement parmi les équipes. Il gère assez bien l'assimilation de notre formation d'entrée, je sens que c'est une personne qui va très vite monter en compétences chez nous. Nous l'avons assimilé au poste de Designer Automobile mais il se pourrait qu'il passe chef de projet d'ici les trois mois de formations. Jusqu'à présent, je l'ai laissé prendre ses marques et se concentrer sur cette partie intégration mais les choses vont finir par s'accélérer d'ici peu et je devrais le prendre en charge afin de lui expliquer la phase de rendu et surtout le festival pour lequel nous allons devoir nous déplacer. Il est vrai que je n'ai pas encore eu beaucoup de temps à lui accorder, par conséquent, nous n'avons fait que nous croiser dans les couloirs, échangeant quelques banalités courtoises.

Au moment où je passe les portes de l'entreprise pour rejoindre ma voiture sur le parking, je laisse échapper un soupir de satisfaction, signature des vendredis soir. Une soirée sans prise de tête, sans boulot, rien que du lâcher-prise. Je ne tarde pas à rentrer chez moi malgré la circulation. Après avoir tourné la clé dans la serrure, j'empoigne mon chat qui se trouvait derrière la porte. Il réclame la tendresse qu'il n'a pas eu la journée mais ses petits cris se transforment vite en grognement comme pour me signifier : « Lâche-moi, gros humain ! »

– Sauve-toi ! Mécréant ! dis-je en le reposant.

Sans perdre une seule seconde, je m'empresse de prendre une douche expresse avant de me préparer. En farfouillant dans ma garde-robe, je savais déjà ce que j'allais mettre avant de quitter le bureau. Une robe rouge satin mat. Légèrement ample au niveau de la poitrine avec un décolleté suggestif et moulante autour de la taille. La fente sur le dessus de mon genou l'agrémente quelque peu. Avec une paire d'escarpins rouge et un maquillage simple, cela fait parfaitement l'affaire. J'ébouriffe simplement ma crinière pour la touche finale et souris en regardant mon reflet. Le rouge est décidément ma couleur fétiche. Qu'est-ce que je l'aime.

Je me dépêche de prendre place dans ma voiture assortie à ma tenue me diriez-vous. Je ne l'ai pas fait exprès. Je ne pouvais pas prendre une mazda mx5 en noir. La couleur par excellence de cette bagnole ne peut être qu'en rouge ! En un rien de temps, j'arrive au lieu de rendez-vous et me gare sur le parking sécurisé du bar en terrasse. Cette soirée privatisée promet d'être un chef-d'œuvre. Leila a réussi à dénicher le contact du patron de la boite par je ne sais quel moyen. Cette fille excelle dans l'art de traquer les bonnes adresses et de flirter avec le monde. L'ironie du sort, je travaille en tant que patronne pour l'une des plus grosses marques de voiture au monde et pourtant je reste dans mon jus sans que personne ne sache qui je suis même après m'avoir vu trois fois. Mais ce n'est pas grave. Finalement ça ne m'intéresse pas. Quand on est simplement entouré des bonnes personnes, le reste n'a point d'égal. Pour Leila c'est un trait que j'admire chez elle, elle a du cran et nous emmènes toujours découvrir des endroits improbables.

The Boss [REECRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant