Chapitre 20 : L'aveu

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Hors de moi, je me précipitai vers le parking et pour accentuer davantage ma rage, il tombait des cordes. Les yeux noirs, mon maquillage ne tarda pas à couler me piquant ainsi les yeux. La goutte au nez, je sentais déjà mon nez se boucher sous mes pleurs inondés par le bruit de la pluie. Le froid commença vite à gagner la sensibilité de ma peau avant de la glacer comme une morsure vorace. Ma dégaine devait être pitoyable, c'est donc elle la fameuse patronne d'une des plus grosses marques allemandes ? Enfin, du siège belge, redescendons d'un étage avant que la chute ne soit trop rude.

A quoi est-ce que je pense ?

La chute l'est.

J'ai choisi de m'enfoncer dans une relation tête baissée avec mon employé et j'en paye le prix, aussi bien professionnellement que personnellement. Eve a fini par pêcher et elle fut chassée du jardin d'Eden pour sa trahison. Malgré la tentation qu'avait provoqué Adam, ce dernier ne fut jamais puni et bénéficia de la paix que lui offrit Dieu.

Comment a-t-elle pu se laisser avoir ?

Comment ai-je pu me laisser avoir ?

Alors que mes pas me guidèrent sans but précis dans ce sombre parking, je ne pu retenir un râle d'énervement qui fit retourner plus d'une personne bourrée qui rentrait probablement chez elle.

Putin ! La conne, bien évidemment je ne suis pas venue avec ma voiture mais avec celle de Leila, super je suis bloquée ici, bonne à appeler un taxi.

Alors que ma robe s'alourdit à cause de l'eau, mon corps tout entier se mettait à greloter.

J'entendis William m'appeler malgré le torrent que l'eau provoquait et je me remis à marcher dans la nuit sombre. Une veste se déposa sur mes épaules et je me retournai brusquement en croisant le regard de celui qui m'avait menti.

Deux pas en arrière, je vis dans ses yeux de la tristesse et à la fois de la colère de me voir dans cet état, quant à moi, je restais braqué sur lui sans flancher, les sourcils froncés.

Il tenta un geste vers moi avant de s'arrêter quand il vit que j'essayais de l'esquiver, il finit par se résigner et pris une grande inspiration avant de se lancer.

- « J'ai reçu une proposition d'embauche de leur part, oui » déclara t'il impassible.

- « Quand ?! » demandais-je sèchement.

- « Il y a plus d'un mois »

La mâchoire serrée, mes dents grinçaient sous la pression que j'exerçais à cause de la haine invoquée. Un juron échappa de ma bouche avant que je ne passe les mains sur mon visage en tentant de garder mon calme.

- « Tu comptais me l'annoncer un jour ou quoi ? »

- « Bien évidemment, j'attendais juste le bon moment »

- « Le bon moment pour quoi ?! Pour accepter ? » m'énervais-je.

- « Putin ! J'en sais rien Ciri ! J'y réfléchis ça oui ! »

- « J'aurais dû te virer » lâchais-je.

Je fis quelques pas pour m'éloigner en prenant le chemin vers chez moi et après dix mètres je me retourna avec un air satirique sur le visage.

- « Tiens d'ailleurs ça ne te dérangera pas que je prenne ta veste, tu pourras t'en repayer une avec ton pot-de-vin ! » Criai-je en rigolant sous la nervosité.

Le silence pour seule réponse, je pris ça pour un tournant décisif dans notre relation extra-professionnelle. Marcher seule dans les rues à peine éclairées, je ne pouvais m'empêcher de me demander comment mes pieds réussissaient à avancer malgré le fait que je ne les sentais plus.

The Boss [REECRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant