The Lane of the Stars

Chapitre 8

Quatre jours.
Cela fait exactement quatre jours que Varner n'a plus de nouvelles de sa sœur, Alyssa. Après sa dernière visite, il était convaincu qu'elle allait réussir à reprendre le cours de sa vie, mais son absence se révèle être un réel choc pour le Royal. Il avait décidé de la laisser enfermée chez elle quelques jours de plus, mais aujourd'hui, il décide que c'en était assez pour la jeune femme. Il devine facilement son état. Vivre dans un état si déplorable, se remémorer de tous les détails d'une scène de crime est réellement marquant, surtout pour une femme comme Alyssa. Malgré son air assez intimidant, la brune possède une part d'innocence en elle que Varner craint chaque jour. Son instinct fraternel lui crie que sa sœur a besoin d'aide, alors il n'hésite pas.

Même si cela lui a pris quatre jours.

Varner est dans ce milieu depuis ses dix neufs ans, soit sept ans maintenant. Au départ, il voulait seulement se faire de l'argent pour payer les études de sa sœur et réussir à les nourrir tous les deux, en vendant de la drogue. Très tôt, il avait dû endosser la figure paternelle qui leur manquait. Plus tard, son ancien patron l'avait récupéré et formé pour pénétrer le monde cruel qu'est le sien actuellement. Heureusement pour lui, lorsqu'un des sbires de son cartel de l'époque a parlé à la police en échange de sa liberté, ils ne se connaissaient pas encore, et il n'avait laissé aucune trace. Il est donc le seul qui a pu s'en échapper. Mais son cartel est complètement dissout. Sa décision de continuer cette vie s'est avéré être un choix personnel. Une décision qui a créé des murs de pierre entre sa sœur et lui. Elle est contre tout ce monde. Pour une femme de 17 ans, voir son frère courir vers la mort volontairement était très dur et très difficile à endosser.

Mais Varner n'a jamais eu le choix.

Il a l'obligation de s'occuper de sa sœur, et son premier meurtre avait eu lieu quand il avait seulement vingt ans. Uniquement dans le but de se défendre. Lorsqu'il cherchait encore à construire les Heavenly Darkness, il était tombé sur un policier. Il le suspectait et menaçait de tirer si Varner ne s'arrêtait pas, sous la panique et la volonté de survivre, Varner avait tiré en premier. Il se souvient encore du corps, cela lui arrive d'en rêver encore aujourd'hui.

Alors oui, aujourd'hui, il ne veut pas laisser sa sœur dans cet état. Parce que les soirs de ses cauchemars, elle avait été la seule à être présente pour lui.

Lorsqu'il arrive devant chez Alyssa, Varner quitte sa voiture pour prendre la route vers son appartement. Depuis la dernière fois, rien n'a changé. Mais contrairement à quelques jours auparavant, lorsqu'il sonne, personne ne lui répond. Il insiste en appuyant sur la sonnette une deuxième fois, mais toujours rien. Il prend alors son téléphone et appelle une énième fois Alyssa. Comme durant ces derniers jours, elle n'y répond pas. Cela n'avait pas inquiété Varner puisque Alyssa avait l'habitude de le bloquer lorsqu'il faisait des choses comme : oublier de lui souhaiter un joyeux anniversaire, ou emmener des croquettes à son chat.

Mais là, il a un très mauvais pressentiment.

— Alyssa ? Si t'ouvres pas la porte, je la défonce !

Aucune réponse. Il fait quelques pas en arrière puis s'élance à toute vitesse contre la porte qui lui fait face. Une grimace étire son visage quand la porte reste intacte malgré la douleur qui tiraille son épaule. Les portes ne se cassent pas facilement, comme dans les films ou les livres.

Ou les fanfictions Wattpad qu'Alyssa mentionnait trois fois par jours.

Alors qu'il s'apprête à s'élancer encore une fois vers la porte, il se rend compte qu'il possède le double des clés dans sa poche. Le pauvre brun, complètement décontenancé, reste immobile le temps de se remettre en question. Est-ce que la débilité de sa sœur avait fini par l'atteindre ? Avec un soupir, il pousse la porte en bois qu'il déverrouille avec la clé et remarque à nouveau les volets fermés. Il ne prend même pas la peine d'enlever ses chaussures malgré les nombreuses disputes avec Alyssa à ce sujet.