Chapitre 12

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Mia


Je sens la colère monter en moi. Mais, avec mon tact légendaire, je m'applique à ne rien laisser paraître. Je me laisse quelques instants avant de me retourner dignement et de partir.

Je remonte la fermeture éclair de mon manteau et marche avec mes sacs de courses jusqu'à l'endroit où nous sommes entrés. Je vais pour m'engager le long de la route quand sa voiture s'arrête à mon niveau, la fenêtre est baissée.

« Monte Mia », m'ordonne-t-il.

Je l'ignore, continuant à avancer.

Dix minutes en voiture, ça fait combien à pied, dans la neige ? Heureusement qu'à cette heure-là il n'y a pas de trafic.

Il passe devant moi et s'arrête. Je me déporte un peu et passe le long de la voiture.

« Mia ! »

Je ne le regarde pas lorsqu'il m'appelle.

À nouveau, il passe devant moi. Ce coup-ci, il sort de la voiture, se colle contre le coffre, les bras croisés.

« Tu comptes aller jusqu'où comme ça ?

— Au chalet, à ton avis. Es-tu aussi crétin que tu en as l'air ? »

Je bouillonne. Mon énergie est galvanisée par l'abruti qui se tient devant moi.

Est-ce un sourire au coin de ses lèvres ?

Je ne rêve pas. Il se fout de moi !

Je continue d'approcher et vais pour contourner la voiture par la gauche vu qu'il me bloque l'accès à droite, quand il m'attrape le bras et me tire vers lui, au moment où un camion passe.

Je suis collée contre son torse. Malgré le froid, son manteau est ouvert, il est en tee-shirt. Je l'enlace en me plaquant contre lui. J'ai une joue contre son cœur que j'entends battre, fort.

Il m'enveloppe de ses bras et ne bouge pas, avant de déposer un baiser sur ma tête.

D'un seul coup, un rêve de jeunesse se réalise. Je viens de grandir de trente bons centimètres lorsqu'il me soulève en plaçant ses mains sous mes cuisses. Je place mes mains autour de son cou et je me colle à lui, tout en croisant les jambes autour de sa taille.

« Tu es vraiment un enfoiré », dis-je avant de l'embrasser farouchement. Sa langue cherche la mienne, je l'évite tant que je peux, jusqu'à ce qu'il l'attrape. J'ai tellement envie de ce baiser.

Sa bouche mordille ma lèvre inférieure avant que sa langue glisse le long de mon cou. Je me découvre une zone érogène inconnue. Je le serre contre moi, l'embrassant avidement. Nos baisers se font de plus en plus intenses. Une camionnette de livraison ralentie à notre niveau, nous klaxonnant.

« Y'a des hôtels ! » nous lance-t-il avant de repartir.

Mike me dépose au sol, je suis rouge de honte.

« Tu montes ce coup-ci ou l'on recommence dans cinquante mètres ? »

Il glisse son pouce sur mes lèvres avant de se pencher pour m'embrasser tendrement.

Si je ne me retenais pas, je m'accrocherais de nouveau à lui.

Je monte dans la voiture et une fois la vitesse enclenchée, il pose sa main de dos sur l'accoudoir, pour que je puisse insérer mes doigts dans les siens, comme dans l'avion.

« Pourquoi me provoques-tu comme ça ?

— Je te l'ai dit tout à l'heure. En colère, tes yeux sont absolument magnifiques. C'est comme ça que nous nous sommes vus la première fois, lorsque ton sac à dos s'est déchiré. Tu m'as lancé un de tes regards qui tue. J'ai craqué. Et toi, dis-moi. Pourquoi étais-tu dans mon lit à l'hôtel ?

— Je cherchais du réconfort. Comme celui que tu m'avais apporté dans l'avion.

— Ah AH ! Tu étais consciente de ce que tu faisais !

— Et je reconnais que si tu avais profité de la situation... je me serais laissé faire. Je l'ai même espéré. Mais tu t'es conduit en gentleman en changeant de lit, bien que tu as pris une photo.

— Je voulais garder un souvenir de ce moment.

— Quelle heure est-il ?

— Six heures trente-deux.

— Tu peux nous ramener sur le parking ? » dis-je en le regardant.

« Je n'avais pas prévu de... je n'ai pas de préservatif. Toi ?

— Bah non. Ça fait un moment que... Ce n'est pas grave, ce n'est que partie remise », lui promets-je, blottie contre lui.

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Myka

Même pas en rêve !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant