Même pas en rêve !

Chapitre 31

Mike

« As-tu pu parler à Mia ?

— Pas vraiment. Elle s'est fermée d'un coup, puis s'est levée et est simplement partie.

— Ah... Oui, je connais. Il vaut mieux éviter de lui parler, de la croiser, de la regarder. Méfie-toi qu'elle ne t'attende pas au détour d'un couloir, elle risque de te dépecer vivant.

— Ah ! Elle est vraiment en colère.

— Oui, quand elle agit comme ça, comme en ce moment, en train de te fixer... Non ! Ne la regarde pas. Elle est à côté d'Enrick. Elle échafaude des plans sur la meilleure manière de te faire souffrir, physiquement j'entends. Il serait prudent que tu verrouilles ta porte ce soir.

— Sérieusement ? Bon, tu sais quoi, je vais vous laisser. Je vais retourner à Montréal, je prendrais une chambre d'hôtel avant de rentrer. Merci pour tout, Justine, désolé pour la fin de journée chaotique. Quand la pression sera retombée, peux-tu expliquer à Mia que... »

Justine me gratifie d'un sourire compatissant et d'une caresse amicale sur le bras.

« Appelle-là, texte-là... fais quelque chose avant de couper les ponts définitivement, sinon tu vas la perdre. Dis-lui ce que tu ressens avant de partir, ce sera peut-être suffisant pour la retenir.

— Merci Justine. Je vais préparer mes affaires et je descendrais vous voir avant de partir », dis-je en me retournant, montant les escaliers, sentant un regard pesant me suivre. Malgré moi, passant devant la cheminée, je vérifie qu'il ne manque pas un tisonnier. Il me semble entendre la musique de L'Exorciste, je jette un coup d'œil autour de moi et vois quelqu'un répondre au téléphone, coupant la musique. J'ai failli me pisser dessus pendant une seconde.

Je rentre dans ma chambre, mais je ne verrouille pas la porte. Si la furie entre pour me faire la peau, ce sera l'occasion de lui parler. Je ne vais pas me laisser intimider par un nain de jardin !

Je regrette cette pensée alors que je la revois nue dans mes bras. Bon Dieu !

Je range mes affaires, boucle ma valise et sors de la chambre en fermant la porte derrière moi. Je descends et pose ma valise dans l'entrée. Personne ne fait réellement attention à mes allées et venues et c'est tant mieux. Je vais rejoindre mes parents pour les embrasser, et leur expliquer les raisons de mon départ. Enrick me serre la main affectueusement, mais son regard est plein de reproches. Je voulais serrer ma petite sœur dans mes bras, mais, ne la trouvant pas, ni mon frère ni l'elfe, j'en déduis qu'ils sont ensemble.

Je les appellerai ce soir sinon demain.

Ayant mis mes bottes, mon manteau, je prends mes clés avant de refermer la porte derrière moi.

Une fois la valise dans le coffre, je prends la direction du sud, la direction de Montréal.

Je n'ai même pas cherché un hôtel, trop pressé de prendre la fuite pour éviter de la blesser plus que ça, et de me blesser par la même occasion.

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Myka