Même pas en rêve !

Chapitre 15

Mike

Je tourne en rond comme un con.

Mia m'a retourné comme une merde. Je n'ai pas été en mesure de lui expliquer ma situation. Il faut que je lui parle avant que la situation se rende au point de non-retour entre nous.

J'ai passé du temps avec Justine et Julian, mais mes pensées sont ailleurs, avec quelqu'un d'autre.

Julian me montre des photos de quelques projets à venir et de celui en cours. La construction du kiosque dans le parc municipal, dont il est plutôt fier. La réfection du théâtre municipal.

Justine me parle de ses idées pour ses prochains romans. Bien que lui ayant avoué que je ne suis pas très porté sur la lecture, je la félicite pour le succès de ses romans. Elle cache l'origine de ses idées derrière un doigt qu'elle place devant sa bouche, ajoutant néanmoins des mots lourds de sens « il y a un peu de moi, de ma vie, de mon entourage ».

Je me promets de me procurer ses livres afin de chercher la présence de Mia dans ses écrits.

Je me redresse dans le canapé lorsque l'elfe rentre. Elle monopolise toute l'attention, tant elle rayonne, les yeux brillants. Elle illumine la pièce par sa présence.

« Mia, mon cœur », crie Justine ! «Alors, que penses-tu du business familial ? Elle assure JC, non ?

— Elle est hot ma chum ! » s'exclame Mia en prenant JC par l'épaule, faisant rougir ma sœur, dont ce n'est pas vraiment le genre.

Elles se connaissent depuis moins de 24 heures et sont déjà les meilleures amies du monde. Peut-être que JC pourra plaider ma cause ?

L'elfe me fusille du regard. Je recule d'un pas, comprenant que je dois céder la place, pour qu'elle puisse profiter de son amie.

« C'est dément comme affaire. Tu te rends compte qu'elle a mon âge et gère un truc comme ça ? Elle est... wow ! Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme JiCi.

— Mais non... c'est... enfin... Je... » bafouille ma sœur, devant l'enthousiasme de l'elfe.

De mieux en mieux.

Julian rigole dans son coin, prenant des notes mentalement pour se moquer de sa jumelle dès qu'il en aura l'occasion.

« Tu es trop modeste JiCi », continue Mia. « Regarde-toi, tu es toute quioute, tu as mon âge et tu mènes ta barque comme si de rien n'était. Moi j'ai un coup de foudre. J'ai une nouvelle meilleure amie.

— Hey », s'offusque faussement Justine. « La place est prise et jusqu'à la mort.

— Et au-delà », se disent-elles en se prenant la main.

« JiCi. Toi et moi, on va devenir des copines pour la vie », professe Mia en regardant ma sœur.

Est-ce une larme que je vois couler ?

Je me touche le haut de la joue tout en regardant mon frère, lui montrant JC.

Lui comme moi sommes prêts à parier des billets de saison, que nous n'avons jamais vu pleurer JC sur un compliment. Jamais.

« Merci Mia », dit-elle d'une petite voix.

« Awwwwww », s'exclame Justine. « JC, bienvenue dans ta nouvelle famille. Le cercle familial vient de s'agrandir. Tu vas voir que nous deux, on n'est pas sortable quand on s'y met », dit-elle en lui faisant un clin d'œil.

Je bouge de façon à ce que JC me voie. JC me regarde, je lui fais un petit signe qu'elle comprend

« Allez, j'y vais », dit-elle à tout le monde. « On se revoit ce soir ! » salue-t-elle en levant la main.

« Merci, JC », lui dit Mia. « J'ai passé un super moment, et tu m'as fait découvrir tout un monde, ton monde. J'ai adoré ! »

Rajoutes-en une couche, l'elfe, ma sœur va finir par se mettre en petite boule pour pleurer de joie.

Ma sœur devient cramoisie. Nous nous regardons avec Julian, les yeux ronds. Il faut dire que nous ne l'avons quasiment jamais vu rougir, c'est un vrai garçon manqué. La première à entrer dans une bagarre, la dernière à rouler sous la table les soirs de match de hockey à la télé. Celle qui nous file des raclées sur la patinoire.

L'elfe et JC s'entendent vraiment bien ensemble.

Je fais le tour pour rejoindre l'entrée. Personne ne me voit, j'enfile mes bottes et mon manteau avant de sortir.

Je rejoins ma sœur qui m'attend, adossée contre sa voiture, les bras croisés.

« Hey JC !

— Tu voulais me parler ?

— Je me demandais si tu pouvais me rendre un service.

— Bien sûr.

— Voilà. Ce matin en rentrant des courses au Outlet avec Mia, Kristina a téléphoné et...

— Je t'arrête tout de suite. D'abord... Kristina ? Merde, Mike ! Ensuite, quoi, Mia ? En quoi ça te dérange si... »

Le regard de ma sœur s'assombrit, ses traits se durcissent.

« Ne me dis pas que tu en pinces pour elle.

— JC... Je veux juste éclaircir la situation, mais elle refuse de me parler.

— Si tu veux éclaircir la situation comme tu dis, et qu'elle refuse de te parler, c'est que tu l'as blessé ! Je te préviens, Mike. Ne fais pas pleurer ma chum, ne lui fais pas de mal, sinon tu auras affaire à moi.

— Merde, JC. Je veux juste dissiper un malentendu.

— Le malentendu, c'est Kristina !

— Vas-tu m'aider, oui ou non ?

— Non ! » dit-elle du ton sans appel que je lui connais.

Ma sœur monte dans sa voiture et met le contact. Avant de partir, elle ouvre sa fenêtre et me lance un avertissement.

« Ne fais pas le con avec Mia, je te préviens ! »

Merde ! D'abord l'elfe, maintenant ma sœur. La journée est encore jeune, qui vais-je me mettre à dos ? Mon frère ? Ma future belle-sœur ? Les parents ?

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Myka