Chapitre 19

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Dès le lendemain de notre retour, nous avions repris notre vie, surveillant nos arrières, sans croiser le Sheriff, mais il était clair que des agents fédéraux étaient en ville. Il ne restait qu'à savoir de quelle agence et pour quelle raison. Quoi qu'il en soit, ils tournaient autour de la gélule. Mais avec Chloe, nous faisions comme si de rien n'était, allant travailler ensemble, faire nos courses, et profiter de moments en amoureux. Nous vivions notre relation sincèrement, en savourant chaque instant au cas où elle s'arrêterait du jour au lendemain. Déposant Chloe un matin, je lançais la machine à café quand l'un d'eux, que j'avais déjà repéré en ville, vint frapper à ma porte.

« Nous ne sommes pas encore ouverts, mais pour un agent fédéral, je vais faire une exception. »

L'homme me regarde, surpris.

« Vous manquez de discrétion. Alors, vous êtes qui ? F.B.I., I.R.S. ? »

Quand il me montre sa plaque, je suis en total contrôle de mes émotions.

« Le C.I.D. ? Vous savez que j'ai pris ma retraite ?

— En effet », dit-il en s'installant au comptoir.

« Café ? »

Je lui en verse une tasse alors qu'il opine de la tête.

« Vous savez que je suis tenu au secret, je ne peux parler du temps que j'ai servi.

— Je ne suis pas là pour ça.

— Est-ce que ma relation amoureuse avec un autre Marine cause un problème ? »

Il semble surpris par ma question, comme s'il ignorait ma relation avec Chloe.

« Ma conjointe, le commerce juste à côté ? Vos dossiers ne sont pas à jour ? Vous nous avez pourtant suivis hier.

— Non, rassurez-vous, aucun problème avec votre relation avec le First Lieutenant Sullivan, Lieutenant-Colonel.

— Alors, qu'est-ce qu'un enquêteur de la division des crimes du corps des Marines vient faire dans mon humble établissement ?

— Des éléments troublants nous ont été transmis anonymement, une enquête a été ouverte suite à un accès non autorisé à des ressources d'une autre agence. »

Autant jouer franc jeu.

« J'avoue avoir profité d'une faveur que la N.S.A. me devait. Vous avez eu accès au dossier de Chloe, vous savez que son retour à la vie civile a été difficile ?

— En effet. Arrêtée en vue d'une possible tuerie de masse puis relâchée.

— Voilà. Ce n'était qu'une légère dépression, les fantômes de la guerre avaient pris le dessus. Nous nous sommes rencontrés il y a quelques semaines. Cela a bien démarré entre nous, bien qu'il y ait eu des signes, un peu de ma faute je le crains, mon retour à la vie civile est plus récent que le sien, mais bref, elle a disparu du jour au lendemain. J'avais des craintes pour sa sécurité ou pour celles d'autres personnes, je suis donc allé au plus rapide et j'ai demandé un retour de faveur, qui m'a permis d'aller récupérer Chloe en Floride et tout va bien désormais.

— Ouvrir une armurerie, c'est ce que vous avez trouvé de mieux pour le Lieutenant Sullivan ?

— Elle n'est à l'aise nulle part, se sent oppressée, agressée. Mais au milieu des armes, elle est apaisée, c'est là qu'elle se sent bien, à sa place, utile.

— Thérapie intéressante. C'est tout pour moi, Lieutenant-Colonel. Veillez bien sur elle, c'est une légende.

— J'en ai bien l'intention, le mariage est pour le 12, le mois prochain.

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