Chapitre 10

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Le téléphone sonne brusquement, me tirant de mon sommeil entrecoupé par un rêve érotique dans lequel Zohra occupe une place centrale. Je regarde l'heure, grognant en constatant que je n'ai dormi que quatre heures à peine. Cependant, le nom affiché sur l'écran me pousse à répondre sans plus tarder.

Layla.

Elle ne m'appellerait pas si ce n'était pas important.

« Allô ? » dis-je d'une voix légèrement rauque, essayant de me réveiller davantage.

« Hey, Daniel ! Vous êtes réveillé ?

— Maintenant oui. Tu as un problème ?

— Moi ? Non. C'est pour vous dire qu'on va recevoir une livraison ce matin, vous n'avez pas oublié ? » explique-t-elle.

« Quelle livraison ? » questionnai-je, intrigué.

« Eh bien, des œufs principalement. C'est pour les petits déjeuners », répond Layla.

« Quels petits déjeuners ? » interrogeai-je, cherchant à comprendre.

« La formule petit déjeuner dont je vous avais parlé », précise-t-elle.

« Dont tu m'as parlé, oui, pas que je mettais en place », corrigé-je.

« Ah ? J'ai un ami qui va venir ce matin pour commencer à travailler », ajoute Layla.

« Layla ! Tu prends des décisions dans mon dos sans m'en parler », m'indignai-je.

« Ça vous embête, excusez-moi. Je pensais... je n'aurais pas dû », se justifie-t-elle, visiblement gênée.

« Tu ne penses pas à mal, je le sais bien, Layla », lui assurai-je d'une voix apaisante.

« J'ai annoncé sur les médias sociaux que l'on faisait un test de petit déjeuner, formule simple pour l'instant », avoue-t-elle.

« Bon sang ! » m'exclamai-je, réalisant l'ampleur de la situation.

« Je vais tout arranger », dit-elle avec détermination, avant que j'entende son scooter démarrer.

« Où vas-tu ? » lui demandai-je en me levant précipitamment.

« Au diner, je m'occupe de tout, je dirais que c'est une erreur, que l'on fera notre test une autre fois. Je vois que je vous ai déçu. Je vous donnerais ma démission, mais je pourrais rester un peu pour vous aider, le temps que vous trouviez quelqu'un », annonce-t-elle, les mots sortant à toute vitesse.

« On s'en parle tout à l'heure, j'arrive aussi. »

Bordel ! C'est mon resto ou le sien ?

Je me répare rapidement et me mets en route. En arrivant sur le parking, je la trouve assise sur les marches, visiblement bouleversée par la situation. Alors que je m'approche, je sens la gêne qui l'envahit.

« Je suis partie trop vite, j'ai oublié ma clé », dit-elle en reniflant.

« Layla », dis-je en la serrant dans mes bras. « Je suis content de t'avoir avec moi, vraiment. Tu t'impliques, tu apportes des idées, mais tu prends des décisions importantes sans m'en parler, tu vas beaucoup trop vite. Je ne dis pas que c'est mal, juste que tu m'attendes, d'accord ? »

« Oui, Daniel », sourit-elle en essuyant ses larmes.

« Au moins, tu n'as pas commandé une nouvelle terrasse ! » plaisantai-je, essayant de détendre l'atmosphère.

« Ah, oui, à ce propos... » commença-t-elle.

« Layla ! » m'emportai-je en déverrouillant la porte et en coupant l'alarme.

Cover me with loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant