Cover me with love

Chapitre 23

À peine ai-je refermé la porte derrière moi que Chloe retire les chaussures d'Alison, ses socquettes et la déshabille. Il est évident qu'elle s'est négligée côté alimentation et hygiène, travaillant sans relâche. Avec un linge d'eau tiède et savonneuse, Chloe lave doucement Alison, qui erre dans un demi-sommeil. La toilette est sommaire, mais nécessaire pour lui redonner un semblant de fraîcheur et de confort. Une fois la tâche accomplie, Chloe recouvre Alison d'une couette douillette et s'allonge à ses côtés. Je les observe depuis le cadre de la porte, cherchant à comprendre le lien qui les unit. Les deux s'étant retrouvées au milieu d'une arnaque douteuse, se liant d'amitié. Chloe ouvre les yeux et, me regardant, me fait signe. Je réponds à son signe avant d'éteindre la lumière du couloir et de sécuriser les issues, pour finalement m'installer dans le sofa, mon arme à portée de main et m'endormir.

Deux choses me réveillent.

L'arme que l'on essaye de retirer de ma main.

Une présence près de moi que je sais ne pas être celle de Chloe.

Ouvrant les yeux, je regarde les yeux qui me fixent.

« Salut Alison. Je t'ai déjà dit que tu as des yeux magnifiques ?

— Oui.

— Je suis content que tu ne les caches plus », ajouté-je sincèrement.

« Merci de m'avoir porté dans la chambre, c'est gentil », dit-elle, sa main se rapproche instinctivement de sa mèche, comme pour dissimuler son œil.

« Tu parles, ce n'est rien. J'ai aussi fait ta toilette. »

Je regarde son visage se décomposer alors qu'elle m'imagine en train de la déshabiller et de la laver avec un linge.

« Ne l'écoute pas, Ali », rigole Chloe, « c'est moi qui t'ai lavée, il n'était pas là et n'a rien vu.

— C'est gênant », rougit Alison.

« Pas du tout. Allez, viens à table, je vais préparer le petit déjeuner. »

Alison n'écoute plus, sortant des ordinateurs de son sac, les branchant sur une multiprise, se connectant à mon réseau sans me demander mon mot de passe, comme s'il n'y en avait pas. Tapant sur son clavier, elle avale d'un trait le verre de jus d'orange que Chloe venait de déposer devant elle, sans quitter son écran des yeux, avant de passer un casque sur ses oreilles. Nous mangeons en silence jusqu'à ce que deux coups frappés à la porte nous surprennent. Chloe étant là, il ne reste que Greg, mon entrepreneur qui sache où j'habite, et le C.I.D. qui a dû mettre mon dossier et celui de Chloe à jour. Regardant par la fenêtre de côté, je reconnais un des hommes d'Alejandro. Je retire mon piège, débarre doucement, sans faire de bruit, avant d'ouvrir la porte brusquement, surprenant l'homme qui ne voit que mon poing arriver, lui cassant le nez. Je parle un peu espagnol, mais je n'ai pas besoin de prononcer une seule parole, l'aura qui m'entoure parle pour moi, l'homme sait qu'il va mourir, mais il me tend un morceau de papier en disant « Alejandro » avant de se lever et de partir en se tenant le nez.

« J'ai oublié de te dire que j'ai bloqué le connard du cartel sur ton téléphone et j'ai fait disparaître tous ses appels sur ton numéro du serveur de ton opérateur. Un ver fait de même côté mexicain.

— Toi, j'ai envie de t'adopter ! » dis-je en déposant une bise sur sa joue. « Tu peux tracer ce numéro ? Je suppose qu'il doit être en ville, ou pas loin. J'ai l'impression que les fédéraux traînent un peu des pieds, si tu le repères, il faudra s'en occuper nous-mêmes », dis-je à Chloe qui hoche la tête, allant chercher le sac contenant son fusil pour commencer à le nettoyer.