Cover me with love

Chapitre 21

« Le Sheriff est payé par le cartel ? Eh bien, voilà qui met à mal son honnêteté affichée ! Ce moralisateur de donneur de leçons de merde ! » m'exclamai-je à voix haute, la colère bouillonnant en moi. « Le fils de pute n'a pas hésité une seconde à me balancer, sachant que j'avais buté sa nièce. »

Dans un accès de rage, je donnai un coup de pied dans mon canapé, le faisant reculer, avant de soulever la table basse et de la projeter violemment contre un mur. La colère me submerge et elle est très mauvaise conseillère, mais j'écoute tout de même ses arguments. Tout n'est pas à rejeter. Foncer au motel et tirer dans le tas n'était pas une option viable pour le moment. J'optai pour un plan plus réfléchi : attendre la nuit pour me rendre au motel, piéger leur voiture afin qu'elle explose, tout en étant posté pour leur tirer dessus, comme dans un jeu vidéo, c'est pas mal, Cependant, je savais que je ne pourrais pas couvrir toutes les sorties. Peut-être placer une plaque de pression et une mine camouflées sous une fine couche de sable serait une bonne idée. Je commence à monter un plan, à préparer mon embuscade quand mon téléphone sonne.

« Salut, as-tu du nouveau ? » demandai-je précipitamment.

« Je surveille le motel, pas de changement. Quelqu'un lui apporte à manger et à boire, il ne reste que quelques secondes pour s'éclipser », répondit Geek.

« C'est déjà ça », soupirai-je, soulagé d'apprendre qu'elle était prise en charge.

« Quelqu'un est devant sa porte, ils se relaient donc elle n'est jamais sans surveillance. Je me suis procuré les plans du motel, je te les envoie sur ton adresse courriel, tu trouveras peut-être un point d'entrée. Je t'ai indiqué l'emplacement des caméras de surveillance et où ils sont placés, ainsi que les chambres qu'ils occupent », ajouta-t-elle.

« Tu es efficace, merci », la complimentai-je.

« J'ai une bonne nouvelle, j'ai lancé une recherche avec les photos des filles dans tout Saint-Louis, ne me demande pas comment je les ai retrouvées, c'est trop long à expliquer. En tout cas, Anna-Lisa a loué un box dans un mini-entrepôt, enfin Ellen l'a fait. Les sacs sont là-bas. Personne n'a accédé au box depuis », annonça Geek.

« On voit les filles sur les caméras ? » m'enquis-je.

« Oui. »

« Tu peux m'envoyer des captures d'écran ? J'ai peut-être un moyen de résoudre ça sans violence », espérai-je.

« C'est parti », répondit-elle en les envoyant immédiatement.

« Je te remercie », dis-je sincèrement.

« Si je ne trouve rien d'autre, je ne te recontacte pas, toi ou Chloe, appelez-moi », ordonna-t-elle avec sérieux.

« Ça marche. Tu peux jeter un œil aux comptes du Sheriff, apparemment il était payé par le cartel, c'est lui qui nous a vendu. Regarde voir s'il a un coffre, une maison qu'il n'aurait pas pu s'offrir avec son salaire, n'importe quoi », sollicitai-je.

« Ce soir, je vais tenter une approche, sinon je la sors de là cette nuit, avec ou sans casse », annonçai-je résolument.

« Sois prudent, Dan », me rappela-t-elle.

« J'aime bien quand tu t'inquiètes pour moi, on dirait ma petite sœur », plaisantai-je.

« Tu as une sœur ? Je n'ai rien trouvé sur elle », s'étonna Geek.

« Je n'en ai pas, mais si tu veux le job, il est à toi. J'y vais, je te rappellerai plus tard », conclus-je avant de raccrocher.

Je suis confiant.

Je scrutai attentivement les documents que Geek m'avait envoyés, débutant par l'analyse des photographies de l'entrepôt. À moins d'avoir mis son linge sale dans les deux sacs qu'elles n'ont plus avec elles en repartant, c'est forcément la marchandise. J'imprimai ces clichés ainsi que ceux que j'avais pris du Sheriff dans les bras d'Ellen et sortant de la chambre d'Anna-Lisa avec sa commission en main. Cette preuve devrait susciter l'intérêt d'Alejandro Rodriguez, car il était évident que le Sheriff jouait double jeu.