Par delà l'horizon // Livai x OC

Chapitre 11

-Tu me sembles étrangement de bonne humeur, dit Hange sceptique.
-Ah ?
-Tu débarques de bon matin dans mon laboratoire, tes sourcils sont détendus et tu n'as râlé que trois fois en trente minutes. QUI ÊTES VOUS ET QU'AVEZ VOUS FAIT DE MA MEILLEURE AMIE ? Cria-t-elle en l'attrapant par les épaules et en la secouant dans tous les sens.
-J'ai bien dormi.

Hange se stoppa net, éberluée. En effet après avoir discuté avec Livai une partie de la nuit, enfin discuter est un bien grand mot, cela reste Livai dont on parle, elle était retournée se coucher et avait réussi à dormir trois heures de plus.

-Oh ~ Que s'est-il passé avec Livai ?

Eva faillit s'étouffer avec son café.

-Comment ?
-Personne ne te connaît mieux que moi très chère, j'ai bien vu votre petit regard hier.

Hange semblait très fière d'elle, elle prenait toujours un malin plaisir à la taquiner. Elle lisait en Eva comme dans un livre ouvert et touchait toujours au bon endroit.

-On a juste discuté un peu, dit-elle avec une mine boudeuse.
-Et ?
-On se ressemble plus que prévu.

Elle se gratta la tête, mal à l'aise.

-J'ai craqué devant lui hier soir, j'avais pas prévu de le croiser et c'est sorti tout seul. Dit-elle en soupirant. Il a attendu que je me calme et on a un peu échangé sur nos vies. Fin rien d'incroyable non plus quoi, conclut-elle agacée.

Hange la regardait ébahie, la bouche légèrement ouverte. Un sourire qui signifiait tout sauf quelque chose de positif, prit place sur ses lèvres. Eva lui mit un coup de canne sur le crâne.

-Ne t'avise même pas de penser à des trucs étranges !
-Trop tard, rit-elle en s'enfuyant dans le laboratoire.
-Reviens ici immédiatement !

Eva tenta de la poursuivre quand elle vit un erlenmeyer vide à sa droite, elle le brandit un sourire menaçant aux lèvres.

-Tu vas pas oser ?
-Oh ? Vraiment ?

Hange pâlit et esquiva de justesse l'erlenmeyer qui avait volé dans la pièce pour atterrir là où elle se trouvait cinq secondes auparavant.

-Eva on peut en discuter, dit-elle avant d'en esquiver un deuxième.

C'est alors qu'elle vit non loin un récipient contenant de l'eau et en balança le contenu sur Eva qui se retrouvait trempée. Un échange silencieux se fit et des sourires joueurs prirent place sur leurs lèvres. Le laboratoire, qui n'était déjà pas très rangé, se retrouva en véritable bordel face à la bataille sans merci des deux amies. Elles finirent toutes deux trempées de la tête jusqu'aux pieds, hilares.

-PUTAIN MON TABAC

Eva sortit le pauvre sachet de sa blouse, désormais trempé.

-Fais pas cette tête, promis je t'en rachète.
-Et avec quel argent ?
-Celui d'Erwin ?

-Euh.... Je dérange ?

Elles se tournèrent simultanément vers la porte. Furlan venait d'entrer dans le laboratoire, assistant à un drôle de spectacle. Eva était debout en tenant son sachet de tabac du bout de ses doigts, un air dégoûté au visage et Hange juste à côté qui inspectait ce même sachet, les doigts sur le menton. Elles avaient les cheveux dégoulinants en une coiffure étrange et leur vêtements étaient trempés à un point tel qu'une flaque se formait sous leurs pieds.

-Oui-
-Pas du tout ! La coupa Hange en sautillant vers le nouveau venu.

Eva se tapa le front du plat de la main

-J'imagine que tu n'as pas eu beaucoup d'informations sur les titans dans les bas-fonds.
-Pas vraiment n-
-Je le savais ! Dit-elle surexcitée.

Elle s'éloigna en sautillant à la recherche de quelque chose. Habituellement Eva laissait les pauvres âmes égarés sous la merci d'Hange mais, en se rappelant de leur conversation plus tôt et du sourire douteux de celle-ci, elle se dit que laisser un ami de Livai avec elle n'était pas une bonne idée. Elle s'approcha de Furlan.

-Je ne saurais que trop te conseiller de fuir jeune homme, lui glissa-t-elle à l'oreille.

Après un instant de réflexion en regardant Hange s'agiter partout, il décida de suivre son conseil et tout deux disparurent.

-J'AI, dit fièrement Hange en se retournant dans la direction des deux autres personnes, brandissant un objet non identifié.

Mais ses yeux ne rencontrèrent que du vide.

Furlan suivait Eva qui marchait d'un pas tranquille dans les couloirs.

-On devrait pas aller plus vite ?
-T'inquiète pas pour ça.

Il se tut et la suivit jusqu'à son bureau. Il attendait patiemment en compagnie de Robert pendant qu'elle se changeait dans sa chambre. Il examinait les nombreux livres : médecine, plantes, sciences, architecture... Un groupe de feuilles soigneusement reliés par du fil avec un semblant de couverture attira son attention.

-Les rapports des découvertes d'Hange. Dit Eva en sortant de sa chambre, une serviette sur la tête pour sécher ses cheveux.
-Mais on vient pas de la fuir justement ?
-Ses découvertes sont très importantes et vraiment intéressantes, c'est juste plus simple à lire qu'à écouter. Quand elle commence elle ne s'arrête plus, elle peut te retenir des heures sans jamais faire de pauses, crois en mon expérience.

Elle voulut fumer une clope avant de se rappeler l'état de son sachet, elle pesta.

-Vous avez l'air de beaucoup la respecter.
-Je viens de te dire qu'elle était insupportable et c'est ta seule conclusion ? Dit-elle en pouffant et en s'affalant à son bureau. Ouais, on a traversé pas mal de trucs ensemble, c'est mon amie.
Il retourna à son observation de la petite bibliothèque. Eva le regarda, allaient-ils attendre l'expédition pour passer à l'action ? C'était fort probable. Elle les voyait quelques fois dans leur coin à faire des messes basses, mais rien de très croustillant, à sa grande déception.

-Ça vous manque ? Demanda Furlan, la sortant de ses pensées. Les expéditions je veux dire.

Elle haussa les épaules d'un air indifférent. Oui ça lui manquait terriblement et voir ses camarades revenir de moins en moins nombreux à chaque fois sans qu'elle n'ait rien pu faire la bouffait de l'intérieur. Il ne put rajouter quoi que ce soit car quelqu'un toqua à la porte et Erwin fit son apparition.

-Bonjour Eva, Furlan, dit-il en faisant un signe de tête à ce dernier. Eva je vais en ville et j'aurai besoin de toi.
-Avec plaisir, tu me dois du tabac, dit-elle en se levant et en lançant la serviette sur le canapé.

Erwin leva un sourcil interrogateur.

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Erwin rattrape souvent les conneries d'Eva et d'Hange