Par delà l'horizon // Livai x OC

Chapitre 12

Eva sortait du magasin, son précieux tabac dans la poche de sa fidèle blouse, Erwin sur ses talons avec un sourire amusé face à l'air satisfait que la jeune femme affichait.

-Comment ça se passe avec les trois recrues ? Demanda-t-il
-Ça passe.
-Mais encore ?
-Ils sont bons, surtout Livai, ce mec est doué en tout c'est limite frustrant. Mais bon, tu connais autant que moi le taux de survie d'une nouvelle recrue à sa première expédition.
-Des informations ?
-Aucune, aucun comportement louche mis à part le fait qu'ils restent entre eux, mais ça peut aussi s'expliquer par la discrimination qu'ils subissent. M'enfin je t'apprends rien si je te dis qu'ils vont agir pendant l'expédition.

Erwin hocha la tête, tout deux marchaient côte à côte en direction du QG. Erwin avait eu besoin de s'aérer la tête et en avait profité pour faire sortir son amie de son terrier, de plus discuter de ce sujet dehors évitait les oreilles indiscrètes au sein du bataillon.

-Shadis annoncera l'expédition ce soir, observe leur réaction.
-Oui oui ne t'inquiète pas, je sais ce que j'ai à faire.
-Au fait, comment as tu finis dans un tel état tout à l'heure ?
-Hange
-Évidemment, répondit-il comme si cela tombait sous le sens. Et comment va ta jambe ?
-Ça va, je l'ai séché rapidement donc pas de douleur supplémentaire et j'ai de nouveau du tabac. Tu es vraiment tombé au bon moment, lui dit-elle en le regardant.
-Tu sembles étrangement de bonne humeur.
-Faut croire que cette journée est plutôt bonne.

Ils arrivèrent au QG qui semblait en effervescence.
Ou pas

Les brigades spéciales semblaient avoir envahi les lieux. Erwin lui lança un regard en lui posant une main sur l'épaule, puis se dirigea vers Shadis qui semblait l'attendre en compagnie de Nile Dok, un haut gradé des brigades spéciales.
Le regard que Shadis envoya à Eva ne lui dit rien qui vaille et elle se dirigea d'un pas rapide vers l'infirmerie. Elle ne s'était pas trompée, en arrivant elle vit trois soldats fouiller son cabinet.

-Je peux savoir ce que vous foutez dans mon infirmerie ? Dit-elle d'un ton qui sonnait plus comme un avertissement qu'une question.
-Nous avons pour ordre de s'assurer que rien de louche ne s'y trouve, lui répondit le soldat d'un ton arrogant.

Eva fronça encore plus, si cela était possible, les sourcils. Ils faisaient clairement exprès de foutre la pièce en bordel en rendant du matériel et des médicaments inutilisables au passage.
Tu te crois intouchable parce que tu es un bon toutou du roi hein

-Je suis médecin pas baron de la drogue.
-C'est à moi d'en juger.
-Oh ? C'est comme ça ?

Elle se dirigea vers le soldat et, sans prévenir, lui mit un bon coup de canne dans l'entre jambe. Il finit à genoux au sol en lâchant une plainte de douleur.

-Comment oses-t-

Il ne pu finir sa phrase car il se prit une seringue et un flacon en pleine tête.

-C'est pour enlever la douleur. Je peux t'infliger chaque blessure que chacun de mes médicaments peuvent soigner, il faudrait pas faire le travail à moitié après tout, dit-elle en lui souriant.

Le regard d'Eva lui donna des frissons et il finit par partir avec ses deux acolytes en marmonnant que tout était en règle. Eva ferma l'infirmerie à clef, elle rangerait quand les licornes seront partis. Elle se dirigea vers son bureau dans le but d'éliminer toutes vermines suffisamment stupides pour toucher à ses affaires.
Quand elle arriva au bout du couloir elle vit, devant la porte de son bureau, un des soldats qu'ils avaient croisé dans la rue il y a un peu plus d'une semaine. Sa main était en sang et il aboyait sur Isabel, Furlan et Livai. Livai, qui voulait visiblement refaire le portrait de l'homme en face de lui, était retenu tant bien que mal par Furlan. Ils protégeaient tout deux Isabel qui avait Robert dans les bras.

-SI VOUS NE ME DONNEZ PAS CE FOUTU CHAT JE VOUS RENVERRAI DANS LES BAS-FONDS COMME LES MERDES QUE VOUS ÊTES

Avec une telle agitation personne ne la vit arriver. Livai s'apprêtait à mettre son poing dans la face du soldat pour lui faire comprendre le fond de sa pensée quand celui-ci s'écroula de lui même au sol. Le trio remarqua enfin la médecin qui se trouvait derrière le soldat, une seringue à la main.

-Sa blessure avait l'air de tellement le faire souffrir, j'ai préféré l'endormir pour lui éviter cette affreuse de douleur. Dit-elle avec un sourire malicieux.
-Trop forte ! Fit Isabel en levant les bras en signe de victoire après avoir lâcher Robert.
-On me le dit souvent.

Eva ouvrit la porte de son bureau.

-Tout le monde là dedans. Toi aussi grincheux, dit-elle en regardant Livai qui affichait une mine de dégoût sur le pas de la porte.
-Grincheux ?! S'insurgea celui-ci.

Isabel gloussa et Livai finit par rentrer en ronchonnant. Il veilla à se mettre dans un coin de la pièce qu'il jugeait à peu près propre et croisa les bras mécontent.

-Je pars deux heures et c'est déjà le bordel.
-Le soldat voulait rentrer dans ton bureau mais Robert l'a griffé quand il a ouvert la porte. Du coup on est allés l'aider ! Expliqua Isabel.

Eva leva un sourcil interrogateur.

-On voulait éviter les soldats en allant dans votre bureau, se justifia Furlan.

Ils me prennent pour une conne ou je rêve ?

-Ces connards sont partout, renchérit Livai.

Ils me prennent pour une conne

-Et quelles bonnes âmes vous avez été en voulant le défendre, dit Eva contrariée d'être prise pour une imbécile. De toute façon ya rien d'intéressant dans cette pièce.

Eva se pinça l'arête du nez face à tout ce bordel et les trois autres se regardèrent incertains.
Tellement évident que vous vouliez fouiller bordel

-Putain Hange ! Réalisa-t-elle avant de ce précipiter vers le laboratoire. Vous ne bougez pas de ce bureau jusqu'à mon retour !

Elle claqua la porte et arriva au laboratoire en un temps record pour sa condition.

-PAS MES ÉCHANTILLONS

Le voix de la scientifique résonnait dans tout le couloir. Eva rentra et vit son amie au bord des larmes face au bordel que les soldats des brigades étaient en train de mettre.

-Nous avons pour ordre de prendre tout ce qu'il y a de douteux et ceci, dit-il en tenant une chose rose non identifiée, est plus que douteux.
-NAN C'EST JUSTE UN MORCEAU DE LANGUE DE TITAN QUE J'AI RÉUSSI À CONSERVER, AVEZ VOUS SEULEMENT UNE IDÉE DE LA DIFFICULTÉ QUE J'AI EU À LE FAIRE ??? Cria-t-elle désespérée.

À la révélation de la nature de ce qu'il tenait dans sa main, il le lâcha, dégoûté. Au contact du sol l'échantillon se mit à fumer.

-NOOOOON

Hange se précipita dessus mais il s'était déjà désagrégé. Eva se mit face au soldat visiblement responsable de l'agression du laboratoire.

-Foutez le camp, cracha-t-elle.
-Sais-tu à qui tu parles, dit celui-ci en plissant les yeux.
-À un bon toutou obéissant, maintenant retourne torcher le cul du roi.

Alors qu'il allait répliquer, un autre soldat passa le pas de la porte.

-On y va, ordre de Dok.

Le soldat envoya un regard noir à Eva avant de tourner les talons. Celle-ci se dirigea vers Hange, toujours à genoux sur le parquet, les larmes aux yeux.

-Ça va aller, dit-elle en posant une main sur sa tête, les nouveaux te ramèneront des titans en un seul morceau tu verras.
-Vraiment ? Demanda Hange en regardant Eva avec une tête de chien battu.
-Mais oui vraiment, lui sourit Eva.

Hange fit un gros câlin à la jambe gauche d'Eva, n'ayant visiblement pas la volonté de se relever pour faire autrement.

-Ça va aller Hange, ça va aller.

Elle hocha vigoureusement la tête pendant qu'Eva sortit de quoi se faire une cigarette.
Mais quel merdier putain, on peut pas être tranquille une journée dans cette foutue ville.

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Bien qu'elle ne le montre pas, Eva est très protectrice envers Hange