Chapitre 8

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     Âmes sensibles s'abstenir, ce chapitre aborde un sujet pouvant heurter la sensibilité de certaines personnes.

Quand je me suis engagée je rêvais de liberté et d'adrénaline, j'étais forte et j'aimais ça. J'ai survécue à la rue, la faim, la soif, et je prouvais mon existence en me battant pour l'humanité.
Enfin la vérité est que j'étais tout simplement devenue accro à cette sensation, à cette adrénaline qui irradiait mes membres face à la mort. Je ne suis pas altruiste, je prenais juste un plaisir probablement malsain à tuer des titans. Je n'ai pas de secret pour être forte, je suis juste anormale, excitée à chaque expédition alors que mes camarades tremblaient de peur.

Mais me voilà maintenant sur ce carrelage froid et dur. Mes forces me quittant.
Ça fait deux mois que c'est arrivé.
Deux mois que je suis devenue inutile.
Deux mois que je confond cauchemar et réalité.
Je suis juste une chose blessée dont il faut s'occuper. Ma jambe me fait mal constamment. Je revois cette nuit là qui a ruinée ma vie, elle me rappelle à quel point j'ai été faible. Ils m'ont tout pris, je suis pathét-

Ah... je crois que ma tête a heurté quelque chose de dur. Le sol est beaucoup plus proche, suis-je tombée ? Le monde devient flou et mon esprit brumeux. Une tâche rouge se répand petit à petit dans... je suis où déjà ? Quand est ce que j'ai mangé pour la dernière fois ? Du carrelage... du carrelage ? Le sol de mon bureau est en bois pourtant...

La douche, les lames, le sang... ah oui, je suis dans ma douche. Tout est tellement flou. J'ai presque plus mal, la douleur s'échappe de mon coeur en même temps que mon sang. Doucement, la souffrance me quitte petit à petit. Ça fait du bien. Je me sens bien. Je vais enfin pouvoir me reposer.

J'entends comme des bruits sourds, quelqu'un tape ? Qui me dérange ? Pourquoi faire autant de bruit à une heure pareille ?
C'est vrai que j'ai rien laissé à Hange et à Erwin... et à lui aussi. Il va être triste quand on va toquer à sa porte pour lui annoncer. J'ai un peu froid. Des ombres s'agitent devant moi... ça bouge, c'est flou. Quelqu'un crie. Pourquoi crier ? Une pression se fait sur mes poignets. La salle de bain bouge... ou c'est moi qui bouge ? Pourquoi je bouge ? Quelque chose de chaud m'enveloppe. C'est chaud. C'est agréable, je suis bien là.

Mes yeux se ferment.

Un cri.

Du noir.

Par delà l'horizon // Livai x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant