Par delà l'horizon // Livai x OC

Chapitre 7

-Isabel détends toi on dirait que t'es constipée ! dit Eva suffisamment fort pour qu'Isabel puisse l'entendre.

Elle était on ne peut plus crispée sur son cheval. C'était leur deuxième cours d'équitation et elle avait vraiment du mal avec les chevaux, contrairement à Livai et Furlan qui s'étaient rapidement adaptés.

-Si elle arrive pas à monter sur un cheval elle va pas pouvoir venir en expédition, on a déjà du mal à les financer, alors si en plus il faut nourrir une bouche inu-

Flagon fut coupé par une grande claque sur le dos.

-En parlant de bouche Flagon, tu ouvres un peu trop la tienne, fit la médecin en lui tapotant le dos, un sourire effrayant aux lèvres.

Il ne pût que se taire en avalant sa salive. Eva soupira et entra dans la carrière.

-Isabel arrête to... ah bah t'es déjà à l'arrêt. Bouge pas j'arrive !

Isabel était agrippée à l'encolure de son cheval, les jambes tremblantes et le regard suppliant. Eva saisit les rênes et l'aida à descendre.

-Attrape ton cheval et suis moi, dit-elle en les lui tendant. Je te l'emprunte Flagon.

Elle l'emmena dans une carrière inutilisée. Quand elle se tourna vers la jeune fille, elle la vit tête basse, mâchoire serrée et larmes aux yeux.
Je suis médecin, pas nounou, M-E-D-E-C-I-N

-Relève la tête et essuie tes larmes, t'arriveras à rien en reniflant comme ça.
-Mais Aniki et Furlan y arrivent, je suis juste nulle.
-Le nain réussit visiblement absolument tout donc c'est pas un exemple tu sais.

Isabel lui lança un regard larmoyant.

-Tu t'es demandé pourquoi tu n'y arrivais pas ? Soupira Eva.
-Parce que je suis nulle ?
-Faux. Tu penses être nulle, nuance. Avec cet état d'esprit ton cheval ne te fera jamais confiance. Le plus important avec un animal c'est votre confiance mutuelle, c'est pas juste un truc qui va vite et qui nous permet d'échapper aux titans. C'est ton partenaire et il compte sur toi autant que tu comptes sur lui.

Isabel hocha la tête

-Bien maintenant que t'as compris, déjà arrête de renifler c'est dégueulasse, et ensuite présente tes excuses à ce pauvre Nacota. Parle lui doucement et caresse le, il va pas te manger.

Après un quart d'heure de caresses et de mots doux, Isabel accepta de se remettre en selle. Après un bon tour de carrière en étant fébrile. Elle se détendît petit à petit sous les directives d'Eva.

-Bien, n'oublie pas que c'est sur sa bouche que tu tires avec les rênes, évite de lui arracher en paniquant, ce pauvre canasson en a besoin pour manger. Maintenant tu vas aller au trot. Par les murs cesse de te crisper, qu'est-ce que je viens de te dire ?

Isabel souffla un bon coup et desserra sa prise sur les rênes. Elle lança son cheval au trot et voyant qu'elle s'en sortait correctement, Eva lui donna l'autorisation de galoper. Nacota, qui visiblement n'attendait que ça depuis une heure, démarra bien trop vite pour sa pauvre cavalière.

-OUVRE LES YEUX ET REDRESSE TOI, TIENS TES PUTAINS DE RÊNES.

Elle ouvrit les yeux à contre-cœur et se reprit. Inspirant, expirant, elle se redressa tant bien que mal en s'efforçant de ne pas tirer sur la bouche de Nacota.

-VOILÀ, REGARDE LA DIRECTION DANS LAQUELLE TU VEUX ALLER PUIS INDIQUE LA À TON CHEVAL. TIENS TOI DROITE, DEHORS C'EST LA LIBERTÉ QUE TU PORTERAS SUR TA CAPE, SOIS EN FIÈRE. Cria Eva, Isabel se trouvant déjà à l'autre bout de la carrière.

Cette dernière remarque fit sourire Isabel. La liberté. Elle en avait toujours rêvé et, bien que cela ne soit pas leur but premier en intégrant le bataillon, cela lui réchauffa le coeur de combattre pour cela. Alors oui elle sourit, elle se redressa fièrement. La vitesse, le vent dans ses cheveux, le bruit des sabots heurtant le sol, la respiration rapide de Nacota, ses muscles qui se contractaient sous ses cuisses... Toutes ces sensations lui donnèrent un pique d'adrénaline et elle lâcha les rênes pour écarter les bras en rigolant. Elle était heureuse d'être là, dehors, de sentir le soleil sur sa peau et d'être aveuglée par la lumière chaque matin. Fière de s'être battue, fière d'être encore là.