Chapitre 20

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Seul les bruits réguliers des sabots claquant sur le sol se faisaient entendre. Le calme était présent en ce début d'après midi ensoleillé tandis que le petit groupe de militaires s'approchait de sa destination. Erwin, Livai, Hange, Eva et Robert étaient à bord d'une calèche dans un calme précaire mais reposant, tenant uniquement sur le fait qu'Hange s'était assoupie, joue contre la vitre et la bouche entrouverte. Le miracle de la vie fit qu'aucun filet de bave ne s'échappa de sa bouche. Le voyage durait depuis la veille, les cinq compagnons étaient partis du QG en fin d'après midi pour passer la nuit à une auberge à mi-chemin, avant de reprendre la route au matin.

-Mesdames et messieurs, nous voilà arrivés, dit le conducteur en arrêtant les chevaux.

Erwin s'occupa de payer le cocher pendant que Livai réveillait Hange en ouvrant la porte, la faisant tomber tête la première sur le sol.

-EH MAIS, cria-t-elle perdue face à ce violent réveil.
-On est arrivés, l'informa Eva.

Hange se releva en se frottant le crâne (sans doute aurait-elle une belle bosse le lendemain) et en bâillant, l'esprit encore embrumé tandis que Robert atterrit gracieusement à ses côtés, les moustaches frémissantes et les yeux moqueurs.

-Bien, Livai et Hange aidez moi à porter les bagages. Eva on te suit. Ordonna Erwin, sa discussion terminée.
-Ouais ouais, c'est par là, répondit Eva d'une voix dénuée de toute motivation, passablement de mauvaise humeur, et réprimant un bâillement suite à celui d'Hange.

Eva et Livai avaient dû se supporter tout le trajet. Erwin avait sérieusement songé à prendre deux calèches pour le voyage, mais dans un soucis d'économie d'argent, il avait préféré prendre le risque d'un voyage parsemé de noms d'oiseaux. Il avait veillé à les installer en diagonale afin de minimiser leurs contacts visuels avant de se plonger dans des documents pour le reste du voyage, comptant sur Hange pour les occuper. Heureusement pour le major, ces deux là avaient décidé de s'ignorer mutuellement, n'ayant probablement pas la foi de se disputer dans cet espace restreint.

-Ouiiiiiii allons voir Léo !! Sautilla la scientifique, le poids des bagages n'ayant visiblement aucun impact sur son corps.

Ils s'étaient habillés en civiles afin de ne pas attirer l'attention. Voir des hauts gradés du bataillon d'exploration si près du mur Maria avait tendance à inquiéter la population, d'autant plus que la réputation du bataillon n'était pas au top en ce moment. Eva avait cependant gardée sa blouse blanche dans laquelle quelques premiers soins ainsi que quelques scalpels étaient soigneusement rangés. "On est jamais trop prudent" avait-elle affirmée face au regard sceptique d'Erwin la veille.
Le groupe empruntait un sentier qui s'enfonçait petit à petit dans la forêt, Eva en tête, Robert trottinant à ses côtés ravi d'avoir l'occasion de se promener en pleine nature, et les trois porteurs de bagages qui suivaient, plus ou moins énergiquement. Eva s'arrêta un instant pour s'étirer.

-On peut savoir ce que tu fous ? Demanda Livai agacé par cet arrêt soudain.
-J'ai mal au dos, tu permets ? Lui répondit-elle de manière rhétorique.
-Parce que tu crois que nous non ? Dit-il en désignant les bagages qu'ils portaient, les sourcils froncés face à un début de mal de tête.
-Si tu veux on échange, fit-elle en désignant sa jambe.
-Bon on y va ??? Les coupa Hange surexcitée.
-Tch

La jeune femme soupira et se remit en route en quittant le sentier.

En tête de troupe, Eva écoutait Hange d'une oreille désintéressée. Elle expliquait dans un flot de parole continue son projet de la mise en place d'un mécanisme pour assurer la capture de titans sans danger. Livai qui allait participer à l'opération hochait la tête de temps en temps, lui demandant parfois de ralentir, et fronçant les sourcils aux termes techniques dont il ne comprenait pas un mot. Erwin fermait la marche, les sourcils légèrement froncés témoignant de sa concentration sur la conversation devant lui mais également de sa tentative de retenir le chemin. Mais il abandonna bien vite l'idée de se repérer, préférant se focaliser sur la raison de leur venue. Robert marchait tranquillement à côté de sa maîtresse, s'arrêtant de temps en temps afin de sentir de nouvelles odeurs.


Par delà l'horizon // Livai x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant