Chapitre 9

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"-Cette fois, c'est moi qui y va. Normalement ils ne sont pas en groupe, donc toi, tu surveilles les deux autres, ok ?"

L'inconnu ne répondit pas : Il savait que l'autre ne lui avait pas posé une question, mais donné un ordre. Il risqua tout de même :

-T'es sûr que c'est nécessaire ?

L'autre le fixa longuement, comme s'Il l'analysait avec un rayon X, et Il se retint de se recroqueviller devant la profondeur de ce regard :

-C'est juste du repérage, c'est pas ça qui va te tuer, si ? Après, tu peux toujours rentrer à la maison, si t'as trop peur.

Le ton qu'Il avait employé était sans appel : "rentre à la maison, et je te bute. Littéralement"

L'inconnu hésita, puis se résigna. Il était mieux placé que n'importe qui pour savoir de quoi l'autre était capable.

Finalement, il hocha la tête :

-Ok, ok, j'y vais.

L'autre le regarda s'éloigner, nonchalamment appuyé contre un lampadaire, le regard vide et, les mains dans les poches, il serra le petit couteau Suisse à la lame soigneusement aiguisée dont il ne se séparait jamais."


Mitsuya

-MYIA DESCEND DE LA !

Jia se leva d'un bond et fila à la vitesse de l'éclair vers les balançoires où apparemment sa petite sœur s'était mise en tête de grimper jusqu'à la barre qui retenait les chaînes. De loin, je vérifiais si Mana et Luna n'avaient pas décidé de la suivre : RAS.

De là où j'étais, je vis Myia écouter attentivement les remontrances de sa grande sœur, qu'elle réussit, par je ne sais qu'elle miracle à faire rire en lui répondant quelque chose que je n'entendit pas.

-On peut savoir à quoi tu penses, Taka' ? demanda Jia s'asseyant à côté de moi, non, attends, laisse moi deviner ! Euh... Ta prochaine création ?

-Bingo, dis-je trop heureux d'avoir une excuse pour la laisser passer.

-Dit moi, est ce qu'elle a toujours eu ce regard de garce mal lunée ?

"Si tu savais Baji..."

J'ai connu Jia il y a trois ans : j'avais 11 ans et elle 10. A cette époque, c'était déjà un iceberg humain. Et c'est vrai qu'à première vue, on aurait dit qu'elle détestait tout et tout le monde.

Pourtant, si ça avait été le cas, elle ne m'aurait certainement pas adressé la parole. Je crois.

-Takashi, si tu te noies dans tes pensées, comptes pas sur moi pour t'empêcher de couler ! fit celle-ci

Je me tournais vers elle :

-Tu me chantes quelque chose ?


Jia

-Espèce de traître, déclarais-je amusée, tu évites le sujet... Chiisana no Koi no Uta * ?

- Une chanson d'amour ? T'as des trucs à m'avouer ? s'amusa Takashi.

Je roulais des yeux:

-T'es pas mon style, Taka', désolée.

Il porta la main à son cœur, faussement blessé, puis reporta son attention sur la mélodie que j'avais entamée.




"-Elle me rappelle toi en 5ème.

Depuis l'arbre derrière lequel il s'était caché, l'inconnu écoutait la conversation entre le brun et le blond.

-Comment ça ?

-Bah, reprit le brun, tu faisais le mec froid,le bonhomme pur et dur, alors qu'en fait t'étais pas du tout comme ça !

L'inconnu se mordit l'intérieur des joues pour retenir un rire : Jia ? Froide ? Alors ça c'était vraiment trop drôle !

Il se souvenait encore de la gamine énergique et joyeuse qui courait dans tous les sens dans la cour de récréation en primaire, dégageant des ondes positives autour d'elle et faisant tout son possible pour aider ses camarades.

En 4 ans, avait-elle eu le temps de changer à ce point ?"





*littéralement, "une petite chanson d'amour"








Will u be my bad boy ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant