Chapitre 20

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"-Fini !!!
Le cri de joie unanime des deux frères résonna dans tout l'appartement.

Seiko lança dans la poubelle le briquet vide qu'il avait dans la main, puis reporta son attention sur le petit cahier que son frère tenait :

-Maintenant, faut trouver un moyen de le lui filer sans qu'elle sache que ça viens de nous, déclara-t-il.

L'inconnu roula des yeux :

-Y'a un truc qui s'appelle la boîte aux lettres : on met le cahier dans la sienne, et vu qu'on habite le même appart', pas la peine de mettre d'adresse !

Seiko frappa trois du poing sur le crâne de son cadet :

-Tu fais exprès, ou quoi ?! Tu vois bien que ça rentre pas, abruti !

Il lui arracha le cahier des mains et se dirigea vers sa chambre.
Tandis qu'il allumait son ordinateur, la voix de l'inconnu résonna dans son dos, ironique :

-T'as une meilleure idée peut être ?

-Ouaip.

Voyant que son frère n'allait pas développer l'idée en question, l'inconnu n'insista pas.
Seiko s'installa à l'ordinateur : il n'y avait personne dans la chambre. Il en fut ainsi pendant de longues et interminables minutes, jusqu'à ce que Jia débarque dans la pièce, téléphone en main et un léger sourire accroché aux lèvres tandis qu'elle tapotait sur son clavier, ce qui fit immédiatement froncer les sourcils à Seiko.

Serrant un poing rageux sur son bureau, il se pencha vers l'écran de son ordinateur et sussurra à l'intention de la blonde vénitienne, comme si celle-ci  pouvait l'entendre à travers :

-Interdiction de sourire su je n'en suis pas la cause, ma belle ... "

Jia

-Papa ?

Mon père se tourna vers moi, les mains pleines de mousse de liquide vaisselle :

-Oui ?

-J'aurais besoin de ton aide pour un truc ... expliquais-je en me tordant les doigts, un peu gênée.

Il attrapa le torchon à côté de lui et essuya l'assiette qu'il avait en main, tout en me demandant :

-C'est t'es devoirs de vacances ? T'as besoin d'aide pour les maths ?

"Si seulement c'était pour ça... "

Essayant de gagner du temps, je m'asseyais sur le plan de travail, ignorant les gros yeux qu'il me faisait :

-Je me demandais juste... Comment on sait quand on est amoureux ?

Pris par surprise, mon père qui, jusque là, était occupé à ranger les assiettes dans le placard, releva brusquement la tête et se cogna malencontreusement le crâne :

-C'est ton cas ?

Il grimaça et se massa l'arrière de la tête, faisant alors ressortir ses épis noirs. Malgré le fait qu'il se soit redressé trop brusquement pour être naturel, son visage n'exprimait aucun étonnement. Il semblait même plutôt... content.

Je secouais mes jambes dans le vide, de plus en plus mal à l'aise :

-Justement, je ne sais pas. C'est pour ça que je te pose cette question...

Papa sourit et posa ses coudes sur le table. Prenant son air de pédagogue, il remonta ses lunettes rectangulaires sur l'arête de son nez et se lança dans une longue explication, bien détaillée à souhait, comme il avait l'habitude de les faire :

Will u be my bad boy ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant