Chapitre 15

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Hagumi

-Une crise cardiaque ?! 

La nouvelle résonna comme une bombe dans le silence de la chambre. 

1 semaine venait de passer depuis la bataille contre les Moebius, et Jia s'était enfin décidée à me raconter tout ce que j'avais manqué, au bout d'une série de supplications, soufflements et résignations dont j'étais venue à bout tant bien que mal.

A présent qu'elle arrivait à la fin de son récit, elle scrutait chaque parcelle de mon visage, comme si elle redoutait ma réaction :

-Ouais. Mais il s'en est sortit, t'inquiète ! ajouta-t-elle précipitamment 

-Tu l'as vu ? 

-Juste avant que je passe : il pétait la forme, précisa Jia

J'haussais  un sourcil : "péter les couilles" serait plus approprié pour qualifier Draken, plus que "péter la forme". De mon point de vue en tout cas.

Jia pencha la tête sur le côté :

-C'est quoi cette grimace ?

-Hein ? Heu... Rien, j'étais dans la lune ! Hum... Qu'est ce qui te fait dire qu'il pétait la forme ?

-Oh ! Eh ben, pour faire simple, pas plus tard qu'il y a 5 minutes, il m'a traitée de sale gosse sadique et impulsive. Tout ça parce que je lui ai dit que j'ai enfoncé mon pied dans les burnes de celui qui te tenait par les veuchs !

"Ah, oui quand même..."

J'haussais les épaules :

-Si ça peut t'aider, sache qu'il était de bonne humeur à ce moment là. Moi, mon surnom c'est "l'erreur de la création humaine". Va savoir où il est allé chercher ça.

Jia éclata d'un rire franc, semblable à une musique, et je me joignit à elle quelques secondes après.

La respiration encore un peu saccadée, elle finit par lâcher entre deux hoquetements :

-Je vais te laisser te reposer, ok ? (elle se leva, et le matelas grinça un peu) A demain !

*

Baji

-Hé, Baji, tu me laisse te faire une tresse ?

La bouche pleine de nouilles, je me tournais vers Jia : la façon dont elle me fixait m'indiqua clairement que oui, elle était sérieuse et que non, même en cas de refus elle ne lâcherait pas l'affaire. 

Je l'avais croisée alors qu'elle sortait de l'hosto, sûrement parce qu'elle était allée voir Hagu' et Draken, alors que moi-même était tranquillement assis sur ce banc à manger des nouilles. Un après-midi de rêve pour un collégien qui n'a rien d'autre à faire de sa pauvre vie de redoublant, comme moi. Inutile de préciser que sa question me sembla alors carrément hors-contexte.

-Tu m'as pris pour Draken ou quoi ?

-Tu devrais te sentir flatté, toi qui a un ego si surdimensionné d'habitude, déclara nonchalamment la blonde vénitienne  

"Elle me cherche là ? Si je lui enfonce mes baguettes dans les yeux, on peut considérer ça comme de la légitime défense, non ?"

-Tu veux bouffer mon poing, là, maintenant, tout de suite, ou on attend ?

Elle me tapota le bras :

-Allez, fait un effort Baji, j'suis sûre que tu peux trouver mieux comme menace !

Je regardais autour de moi, puis arrêta mon regard sur une bande de pigeons non loins de là. Depuis que la blonde vénitienne avait fait un bond en arrière à la vue de ceux-ci, elle ne pouvait plus cacher sa peur des volatiles. 

-Tu vois la bande de pigeons, là-bas ? Ose toucher à mes cheveux, et je te jure que je m'arrange pour qu'ils te chient dessus.

Jia écarquilla exagérément les yeux :

-Ca, c'est terrifiant. J'ai compris, Raiponce, je ne touche pas à ta précieuse chevelure.


Jia

Quelques instants plus tard, une chevelure blonde pointa le bout de son nez. 

-C'est pas trop tôt ! s'exclama Baji.

Chifuyu marmonna quelque chose d'incompréhensible avant de porter son attention sur le skate qui était à mes pieds. 

-Tu veux tester ? demandais-je en remarquant son air envieux.

Il releva brusquement la tête, visiblement un peu honteux d'avoir été pris en flagrant délit. Il me fixa longuement, puis secoua la tête :

-Je ne sais pas faire de skate.

-C'est l'occasion d'apprendre ! dis-je en poussant du pied vers lui l'objet, grimpe, je te tiens.

Hésitant au début, il posa un pied sur la planche, et, alors qu'il attrapait mes mains tendues, posa l'autre. Le skate avança sur quelques mètres, puis soudainement, bascula, et Chifuyu se retrouva le cul à terre.

Il y eu un grand moment de silence, puis, d'un seul coup, comme si une force invisible nous en avait donné le signal, nous éclatâmes de rire en cœur. 

- AOUCH ! glapit soudainement le chef de la première brigade, depuis le banc où il était assis.

Nous tournâmes la tête vers lui tandis qu'il dépliait sa main, laissant apparaître quelque chose de brillant au creux de sa paume :

-Si je chope le salopard qui m'envoie des bouts de verre dans la nuque, je le démarre ! 


Will u be my bad boy ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant