Chapitre 14

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"Il avait tout vu. 

L'inconnu s'était caché derrière un des arbres et, espérant qu'il y ai quelques meurtres dans un camp comme dans l'autre, avait observé la scène du début à la fin.

Malheureusement, il avait finit par vite s'ennuyer et, au moment où il se décida à quitter le parking, un cri perçant attira son attention :

-Mikey ! Draken... Il s'est fait planter ! s'écria une voix masculine, complètement paniquée.

Sous les ordres de "Mikey", le blond qui venait d'hurler porta sur son dos le vice président du Tokyo Manjikai, l'éloignant ainsi de la bataille.

L'inconnu ne prit même pas la peine de les suivre : vu le trou béant et sanglant que "Draken" avait à l'abdomen, il était clair qu'il allait y passer.

Assis sous la pluie, les cheveux et les vêtements dégoulinants, il finit par attendre la fin des combats, le seul moment un peu intéressant étant celui où les deux chefs de gangs s'affrontaient en un contre un.

Dire qu'il aurait pu rester au chaud chez lui, pourquoi était-il sortit, déjà ? Ah oui, ordre de Seiko...

Comment en était-il arrivé là ? Son frère avait, et a toujours un tel don de persuasion qu'il en était arrivé à le convaincre de retourner au Japon, alors qu'ils refaisaient tous les deux leur vie en  Amérique, après le divorce de leurs parents. Avant même d'avoir atterri en maison de correction, Seiko était venu le voir un matin et lui avait exposé son idée. En fait, plus qu'une proposition, s'était un ordre, maquillé en menace de mort en cas de refus. Et il suffisait de voir le massacre que son aîné avait fait en s'acharnant sur les cadavres de leurs parents pour s'avoir qu'il n'hésiterait pas une seule seconde à s'en prendre au dernier membre de la famille qu'il lui restait, petit frère ou pas.

Lorsqu'il avait appris que Seiko était le meurtrier de leurs parents, l'inconnu n'avait pas voulut y croire dans un premier temps : étant mineur, et grâce à certains témoignages qui plaidaient en sa faveur, Seiko fut condamné à 5 ans de prison ferme, un énormissime coup de bol pour lui. 

Alors, quand l'aîné eu finit de purger sa peine, l'inconnu lui annonça qu'il était prêt à le suivre au pays du Soleil levant, et d'y exécuter ses ordres, quelles qu'en soient les conséquences.

Chose qu'il commençait à regretter de plus en plus."



***

Mitsuya

La main que Jia agitait devant mes yeux me fit relever la tête :

-Taka' ! Debout, c'est pas le moment de glander, j'te signale que Draken est à deux doigts de mourir !

Elle m'attrapa par les poignets et me força tant bien que mal à me lever :

-Ah...Jia...

-Grouille ! On prend ta moto pour aller jusqu'à l'hôpital ?

Elle se mit à marcher de plus en plus vite et je dût allonger le pas pour pouvoir maintenir son allure de forcenée :

-Ouais. Par contre, tu ferais mieux de mettre ta veste avant de choper la crève.

Elle secoua ladite veste, qui ressemblait plus désormais à un tas de tissu informe et dégoulinant de sang et d'eau qu'à un vêtement :

-Tant qu'il y aura le sang d'Hagumi dessus, je préfère éviter, tu comprends ? T'en fait pas, ça se lave !

Hagumi... C'est vrai que dans le malheur de Draken, elle n'a pas été épargnée. Ça doit être de famille...

La blonde vénitienne beugla de nouveau :

-PEYAN ! TU TE RAMÈNES AUSSI, J'TE SIGNALE QUE T'AS DES EXCUSES A PRÉSENTER ! 

Sans perdre plus de temps, elle s'élança vers l'endroit où je m'étais garé quelques heures plus tôt.

-Elle va finir pas nous rendre sourds à force de gueuler comme ça... me glissa Baji

-Oui...

"Irrécupérable..."

Jia

Est-ce que vous avez déjà eu l'impression que le temps se fichait de vous au moment où vous attendiez avec impatience une nouvelle importante ? Eh bien c'est exactement l'effet que cela me fit lorsque nous fûmes tous réunis dans la salle d'attente, croisant les doigts pour la survie de Draken.

Au bout de ce qui me sembla être des heures et des heures, les infirmiers finirent par sortir du bloc opératoire :

-Il est tiré d'affaire. L'opération a réussi, déclara simplement l'un d'entre eux.

L'annonce me fit l'effet d'une charge en moins sur les épaules, mais une ultime chose me trottait dans la cervelle :

-Et Hagumi ?

-Elle aussi s'en sortira avec une simple cicatrice. Elle a eu beau perdre pas mal de sang, ses jours ne sont pas en danger.

Mon meilleur ami m'agrippa l'épaule :

-Faut qu'on aille prévenir les autres, ils attendent dehors !

Je partit devant et fut bientôt rejointe à l'extérieur par le chef de la 2ème brigade et Peyan. Devinant qu'ils avaient eu une bonne conversation sur ce qu'il venait de se passer, je décidais de ne faire aucune remarque à celui-ci.

Du coin de l'oeil, j'aperçus une forme humaine se diriger vers l'arrière de l'hosto,et, les mains dans les poches, lançais à Takashi :

-J'te laisse leur annoncer la nouvelle, ok ? J'ai un truc à régler vite fait.

Il leva le pouce et partit en direction du gang, Peyan, Emma et son amie sur les talons.

Mikey

-En fait, de nous tous, c'est toi le plus sensible, hein ?

Jia-chou se tenait devant moi, les mains dans les poches, sa veste dégoulinante du sang d'Hagu' nouée à la taille. Tandis qu'elle s'asseyait en tailleur face à moi, je passait le dos de ma main sur mon visage :

-Tiens, Jia-chou...

-Pourquoi t'essuies tes larmes ? enchaîna-t-elle

De quoi je me mêle ? C'est vraiment ça qui lui importe ?

-Bah, vu que tu me demandes pas de le faire, je prend les devants.

-Et pourquoi je te demanderais d'essuyer tes larmes ?

Je soupirais :

-Tu te poses beaucoup trop de questions, Jia.

-Et toi, tu donnes pas assez de réponses.

Sans savoir pourquoi, je me justifiais sans qu'elle ait à poser plus de questions :

-Disons, que quand je pense que la dernière chose que j'aie dit à Hagumi c'était...

Je m'interrompis. Elle ne savait sûrement pas de quoi je parlais. 

Pourtant, j'eut la drôle d'ipression qu'une lueur de compréhension s'était allumée dans ce regard gris perle.

-Bref, Kenny et elle m'ont vraiment fait stresser... Je veux plus jamais perdre qui que ce soit.

Cette simple explication sembla convenir à la blonde vénitienne qui, tout en s'éloignant, lâcha :

-T'as pas besoin de te justifier Mikey (elle s'arrêta brusquement et retourna légèrement pour me fixer). On se doit rien à ce que je sache.

Et elle reprit sa marche, comme si de rien n'était.

-T'es vraiment une meuf chelou, Jia.

Pour toute réponse, elle haussa les épaules et disparut. Pour de bon, cette fois.


Will u be my bad boy ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant