Chapitre 40

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Jia

A peine Chifuyu et Hagumi eurent-ils eu le temps de sortir de la petite pièce, que je me retournais immédiatement vers Seiko, le visage déformé par la rage.

-Je vais te crever, bouffon, fulminai-je, j'ai plusieurs bonne raisons d'avoir la haine, et l'une d'entre elles, c'est ta sale gueule de rat !

Seiko se releva tant bien que mal, un sourire plus pervers et carnassier que jamais accroché à ses lèvres. Un mince filet de sang coulait du haut de son front, et traçait une ligne parfaitement droite  jusqu'à son menton. Il lécha ce qu'il pouvait atteindre avec sa langue avant de répliquer :

-Oh, vraiment ?~ Et si je te crève avant, qu'est-ce que tu feras, poupée ?

Il m'énervait, mais à un point !

Dans un grand cri de rage, sûrement le premier d'une longue liste, je me précipitai vers lui, le poing levé. Après ce combat, je pouvais être sûre de devenir aphone. A ma grande stupéfaction, il esquiva sans donner l'impression que cela lui demandait un grand effort, et je dût repousser de mes mains le mur contre lequel je menaçait de m'écraser, comme lui quelques secondes plus tôt.

-Depuis quand tu sais esquiver comme ça, connard ?!

J'avais espéré que ma voix ne dévoile pas l'état de choc dans lequel j'étais, mais j'avais plus l'impression qu'elle en révélait justement trop. 

Seiko était toujours à quelques mètres de moi, et sur sa sale face était toujours peint cet air insolent qu'il aimait tant montrer au monde. Hystérique, il s'exclama :

-Si tu savais le nombre de fois que je me suis castagné quand j'étais en Amérique ! Et quand il n'y avait personne, devine qui me servait de cobaye ?! Damian ! Je lui ai bien arrangé le portrait à ce sale gosse !

Il éclata d'un rire difficilement contrôlable, à mi-chemin entre le rire surexcité et le rire nerveux. Seiko était maintenant littéralement plié en deux, et se tenait le ventre des mains, comme s'il venait de raconter une bonne blague. Il foutait la pétoche, dans cette position. 

Le diable se déchaînait littéralement.

Je sentis tous les os de ma mâchoire se crisper :

-T'en as vraiment rien à foutre de ton frangin en fait ? T'as pas changé. Les autres peuvent crever, tant que toi tu vas bien ! C'EST CA ? HEIN ? REPONDS AU LIEU DE TE MARRER, ABRUTI !

Il le fit.

Son air soudainement sérieux, renforça un peu plus ma méfiance. Il s'avança de sa démarche nonchalante et, alors que j'en profitais pour lui en coller une, il me bloqua de nouveau. Seiko approcha son visage du mien, si près, que je pouvait littéralement sentir son haleine mentholée.

-Eh, petite pute. J'ai passé des années, et des années à essayer de te recontacter, à tenter déspérement de convaincre mes darons de me ramener au Japon, au moins pour les vacances, et toi qu'est-ce que tu faisais ?! Tu m'ignorais, tu me remplaçais !! PAR CES CONNARDS DU TOKYO MANJIKAI EN PLUS ! ET C'EST MOI L'ABRUTI ?! TU T'INQUIETES PLUS POUR CE POURRI GATE DE DAMIAN QUE POUR MOI, CONNASSE !

Je me dégageai de son emprise d'un coup de pied dans son ventre, les sourcils froncés, et la rage à son paroxysme. 

-T'es complètement ouf, mon pauvre... T'as été fini à la pisse pour croire que j'allais te répondre au téléphone après que tu te sois joué de moi comme ça ?! Et puisqu'on parle de ton frangin, il est pas censé être collé à tes basques, comme il le fait si bien ?!

Cette fois, ce fus lui qui fondit sur moi, pareil à un prédateur : j'allongeais alors le bras, et mon poing fermé atterrit en plein dans ses dents dans un grand bruit sourd. Le sang gicla, sur son visage comme sur le mien, et il enchaîna en attrapant mon cou, visiblement prêt à m'étrangler. J'esquivait à la dernière seconde, mais le coup suivant, lui, atteint bel et bien mon plexus, à la limite de me faire recracher mon repas. Essoufflée, je fis quelques pas en arrière avant de revenir à la charge : je l'agrippais par la veste, et enfonça mon genoux une fois, deux fois, dix fois dans son ventre, et lui s'accrochais à ma taille afin de tenter de se dégager. Il parvint finalement, au prix d'un gros effort, à se redresser, et au passage, à m'envoyer bouler par terre. 

Will u be my bad boy ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant