Océan [édité chez SLALOM]

Chapitre ②⑤

Bonsoir les amis ! ^-^

Voilà un nouveau chapitre d'Océan ! Attention : deux médias dans ce chapitre !

Bonne lecture ~ ♥

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La colère.

Selon internet, c'est un violent mécontentement accompagné d'agressivité.

Ah, un peu réducteur.

J'enfonce mes lunettes, celles que je porte toujours devant les écrans, plus loin sur mon nez. Elles étaient déjà bien en place. C'est un tic.

Assis sur le bord intérieur de ma fenêtre, ordinateur sur mes genoux, je ne sais même pas ce que je recherche depuis une heure.

Des réponses, sûrement. Mais, au pire, des pistes.

Jungkook fait des crises de colère. Jusque-là, le mot "crise" ne m'était pas venu à l'esprit, seulement "violent". Et, aussi étrange que ça puisse paraître, je ne crois pas que Jungkook soit violent. Maintenant que j'ai pensé au concept de "crise", j'ai compris une chose.

Ce sont des épisodes.

Non, moins que ça.

Des impulsivités très brèves.

Quand j'y pense, ça varie entre cinq et dix minutes. Si je me base sur le tournoi inter-classes, c'était dix minutes de colère. Hier, c'était plutôt cinq. En somme, ce sont des courtes crises durant lesquelles Jungkook est hors de lui. Possédé.

Il l'est. Je sais qu'il l'est. Quelque chose prend le contrôle, et après, je peux voir cette sorte de légère culpabilité dans le regard. Une étincelle de regret, et même d'incompréhension. L'incompréhension naît de l'ignorance de ses propres crises. Ou plutôt de leur cause. Ou plutôt de leur exagération.

J'ôte mes lunettes et soupire.

Ça ne m'a pas amené à grand-chose à part une liste de troubles mentaux, de troubles de la personnalité ou de troubles comportementaux. Et il y en a beaucoup qui se ressemblent. Et, surtout, il y en a beaucoup qui me font peur.

Mais pas peur de lui.

Peur pour lui.

S'il est vraiment atteint par une chose aussi grave, car je crois que ça l'est assez, ça expliquerait tout. Et, en même temps, ça compliquerait tout.

Je veux tellement être là pour lui que j'ai peur de mal faire. Déjà, je m'impose une règle : ne pas lui demander ce qu'il peut avoir. Je crois que ça peut le blesser, ou pire, le mettre en colère, ou encore le renfermer davantage. Je ne pense pas que la solution soit de le mettre au pied du mur avec une question de but-en-blanc. Même avec des pincettes, je ne préfère pas entamer la conversation là-dessus.

Il me le dira, ou je le comprendrai de moi-même.

Je ferme l'ordinateur portable d'une main.

Jungkook et moi n'avons pas échangé davantage hier soir. Nous nous sommes embrassés longuement, là, contre le mur de sa chambre, dans la pénombre de la pièce et de son esprit, peut-être tout deux liés. Et si notre chambre représente notre état mental, je dirais que celui de Jungkook est rangé au millimètre près pour servir de façade. Une sorte de mur de pierres très légères et très jolies, qui en cachent des bien plus lourdes, impossibles à remettre en place une fois effondrées.