Océan [édité chez SLALOM]

Interlude II

Bonsoir les amis ! ^-^

Voici l'Interlude II de Océan, ce sera le dernier Interlude de l'histoire, il n'y en aura pas de troisième. J'y ai mis beaucoup de coeur quand bien même ça m'a été très difficile de l'écrire, vous allez comprendre, je vais en reparler à la fin du chapitre.

Disclaimer : cet Interlude ne vise pas à justifier le comportement de qui que ce soit, mais à apporter davantage de contexte. Tentez de rester lucide entre comprendre et excuser, je voulais juste montrer que toute action, tout comportement, ne naît pas de nulle part (à mon sens). Ça ne veut absolument pas dire que j'excuse ou que je justifie (en plus, j'ai une vision très manichéenne du harcèlement). Mais j'essaie, à travers mes histoires, de comprendre les comportements de chacun. 

TW : mention de su*c*de. De manière générale, ce chapitre est très dur, je préfère vous prévenir.

Bonne lecture ~ ♥

********************************

Jimin a toujours pensé que sa vie ressemblait à un Océan.

Non pas parce qu'il aimait les métaphores poétiques, mais parce qu'il se sentait toujours frappé par des vagues, aussi inattendues qu'elles peuvent l'être. En tout cas, il s'imaginait souvent être un vieux bateau délabré, prêt à voir ses dernières fondations se noyer.

Mais il y a quelque chose de très cruel dans la vie de ceux qui ont du mal à regagner la surface : parfois, la petite chaloupe, ridicule face à l'immensité des vagues, peut être plus tenace que son capitaine.

En d'autres termes, le suicide n'aboutit pas.

Jimin a toujours pensé qu'il était plutôt puissant. Jamais on ne l'avait provoqué. Aussi longtemps qu'il s'en souvienne, c'est-à-dire à partir de la sixième, il avait été respecté des autres aux côtés de Yoongi.

Cette dernière année au collège lui avait prouvé qu'il avait tort. Quand Yoongi a dû s'en aller et le laisser seul, dans la jungle que peut être une classe de troisième.

Il y plusieurs types d'enfants, entre onze et quatorze ans : ceux qui découvrent la popularité, ceux qui se noient dans leur timidité, ceux qui essaient déjà d'exister, ceux qui ne l'ont jamais fait.

Et il y a ceux qui harcèlent, donc il y a ceux qui se font harceler.

Jimin faisait simplement partie des populaires. Populaire pour sa beauté et son humour auprès des filles, populaire pour sa bonne compagnie et son intelligence auprès des garçons. On ne lui refusait jamais une place à la cantine ou en classe, on ne lui refusait jamais une discussion.

Mais quand Yoongi est parti, Jimin a compris. Il a compris que, tout ça, toute cette parade à laquelle il s'adonnait depuis des années, c'était du vent.

Car ce n'était pas lui qu'on aimait et qu'on respectait.

C'était Yoongi.

Trop imbu de lui-même, Jimin ne l'a jamais compris. En troisième, seul face à l'adversité, le tapis rouge a été remballé. Si on lui parlait, c'était pour atteindre Yoongi. Si on lui souriait, c'était pour diriger de la sympathie vers Yoongi. Si on le draguait, c'était pour mieux séduire Yoongi.

Mais Yoongi n'était plus là, alors qu'est-ce qui restait à part ce garçon, qui se découvrait une timidité gigantesque sans son acolyte ? Rien à part un besoin, de la part des autres garçons, de se venger pour ces trois dernières années passées dans l'ombre de Jimin et de son ami.