Chapitre 13

85 8 0
                                    

Roméo

Je la retiens quelques secondes encore devant moi. Je ne veux pas mettre fin à son étreinte. J'apprécie tellement son toucher. Mais je finis tout de même par la lâcher, ça allait devenir étrange et j'avais beaucoup trop envie d'approcher mes lèvres des siennes. Je ne peux pas faire ça. Mon cœur et mon cerveau sont encore en train de se battre. C'est épuisant.

Elle dépose les cadeaux que je lui ai offerts un peu plus loin pour ne pas les abîmer. Ensuite, elle ne reprend pas sa place mais se lève et se penche sous son lit. Je la regarde, dubitatif. Elle me dit de fermer les yeux et je suis encore plus perdu. Je l'écoute tout de même et les ferme. Quelques secondes après, je sens qu'elle se rassoit dans le lit et qu'elle pose quelque chose de lourd sur mes jambes.

- Je peux ouvrir les yeux ?

- C'est bon pour moi.

Je rouvre donc les yeux mais ne regarde pas directement ce que j'ai sur les jambes. Je la regarde, elle. Elle est stressée, ça se voit à la façon dont elle se tripote les mains. On dirait qu'elle attend des résultats importants. Pourtant, je suis sûr que je vais adorer ce qu'elle m'a préparé.

Elle me fait un signe de tête pour m'encourager à regarder. Je suis son regard et regarde mes jambes. Pour le moment, il n'y a rien d'intéressant puisque c'est recouvert d'un plaid. Je me dépêche de l'enlever parce que, dans le cas contraire, je crois qu'Emilia ferait un malaise. Je suis surpris quand je découvre un de mes anciens skates. C'est l'un des premiers. Je ne savais même pas que je l'avais encore.

- Comment tu as eu ça, toi ?

- J'ai eu un peu d'aide. Mais tu n'as pas besoin de le savoir. S'il te plaît prends-le, j'en peux plus d'attendre.

Mon père évidemment. Il n'a pas pu résister au charme d'Emilia. Je fais ce qu'elle me dit et saisis le skate. Sur le moment, je ne remarque rien de différent, ce n'est que lorsque je le tourne sur lui même que je découvre les dessins qui n'étaient pas là avant. Je laisse échapper un « waouh » de surprise tandis que j'étudie attentivement le chef-d'œuvre que j'ai devant les yeux. N'importe qui dirait que c'est abusé, mais pour moi, c'en est un.

Elle a représenté plein de références à la musique. Plein de symboles qui caractérisent mes groupes ou chanteurs solos préférés sont dessinés. Il y a également des paroles de chansons. Les premières qui me sautent aux yeux sont celles de What makes you beautiful.

Je suis surpris de constater qu'il y a également des références à des chanteurs qu'elle ne suit pas. Cela prouve qu'elle m'a toujours écouté. Mon cœur réagit par des battements accélérés face à ce constat.

Je remarque aussi, dans un coin en tout petit, une référence à AC/DC. Elle connaît le parcours que j'ai avec le rock et il n'y a que ça qui le caractérise sur la planche. Je ne sais pas si elle l'a interprété comme moi mais, de mon point de vue, j'ai l'impression qu'elle me dit qu'il ne faut pas que j'oublie cette partie de ma vie. J'avais besoin qu'elle me le rappelle. Ça fait du bien.

Elle me regarde attentivement alors que je suis encore en train d'examiner le travail qu'elle a fourni pour me faire ce cadeau.

- C'est toi qui as tout fait ? je la questionne tout de même.

- Oui, ça m'a pris beaucoup de temps mais je suis assez fière du résultat, j'espère que tu aimes, je comprendrais le contraire.

- Non, je n'aime pas. J'adore, c'est magnifique. Mes cadeaux sont minables à côté du tien.

- Non, ne dis pas ça. Tes cadeaux sont tout aussi biens. J'ai hâte de relire mon livre préféré avec les notes que tu y as faites.

- Ok, on est quittes, alors.

Le dernier mot - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant