Chapitre 20

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Roméo

Ce matin je me suis réveillé stressé comme jamais. Ce n'est pas dans mes habitudes d'être dans un état pareil mais je n'ai pas pu m'en empêcher.

Dans une heure, on prend la direction du lycée avec mon père. Les résultats du bac sont affichés à dix heures.

J'essaye de boire mon chocolat chaud et de manger mes tartines habituelles mais c'est compliqué et je ne finis pas. Je n'aime pas gâcher mais si j'avale une seule miette de plus, je vomis.

Cette année, j'ai moins travaillé que les précédentes. J'ai eu un gros ras le bol de tout ça. Je n'ai jamais été très scolaire mais je me suis toujours forcé. Cette année, j'ai dit stop, j'ai fait ce que j'avais à faire mais pas plus.

Je sais que j'ai tout de même bien réussi les épreuves, mais j'ai toujours une petite voix dans ma tête qui me dit que si ça se trouve, je ne l'ai pas et que je ne pourrais pas intégrer l'école de musique dans laquelle je me suis inscrit.

Je décide de monter dans ma chambre et de jouer de la guitare pour me changer les idées. Ça m'aide toujours pour déstresser.

Au bout de deux musiques, je suis un peu calmé. Je vais pour en faire une troisième mais mon téléphone m'interrompt. C'est Emilia, le meilleur des déstressants.

- Salut !

- Salut.

- Comment ça va ? Tu n'as pas l'air bien.

- Je stresse, c'est pas dans mes habitudes, je n'aime pas ça.

- Je suis sûre que tu as bien réussi.

- Ouais mais...

- Stop. Tu n'as pas tes résultats et tu m'as même dit que tu pensais avoir bien réussi, alors tu arrêtes de faire des suppositions.

- Mais...

- Roméo. Je ne vais pas le répéter.

Je n'arrive jamais à lui résister. J'ai l'impression d'être un gamin qui vient de se faire enguirlander. Ce n'est pas la première fois qu'elle me parle sur ce ton et à chaque fois je me rends compte qu'elle a raison.

- D'accord. Je ne sais pas comment tu fais pour toujours avoir le dernier mot.

- C'est mon talent caché.

Notre relation a beaucoup évolué depuis janvier, en six mois on a encore plus appris à se connaître. J'ai rencontré son frère, je me souviens encore de la première fois où on s'est parlé uniquement tous les deux. Il était tard et j'ai raccompagné Emilia chez elle puisqu'on avait passé la journée tous les deux chez moi.

Quand je suis rentré dans la maison, Timothée était assis sur le canapé. Il s'est levé et Emilia est partie dans sa chambre. Devant lui je me suis senti tout petit. Il est très grand et son statut m'intimidait un peu à ce moment-là.

- Tu l'as raccompagnée ? m'a-t-il demandé.

- Oui, je ne voulais pas qu'elle fasse le trajet toute seule.

Il avait hoché la tête pendant qu'il considérait ma réponse.

- C'est bien t'es un bon gars. En général je me méfie, je veux ce qu'il y a de mieux pour elle, même si je passe pour le « grand frère protecteur ». En tout cas, elle est beaucoup plus heureuse que la dernière fois que je l'ai vue. Mais si tu lui fais le moindre mal, rappelle toi que je sais où te trouver.

- Je comprends.

- Ah oui ?

- J'ai une petite sœur et un petit frère. Je veux ce qu'il y a de mieux pour eux aussi. Je serai prêt à tout pour eux.

Le dernier mot - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant