Blanc Dans Noir.

06 - Free For How Long

Point de vue de Stella.

Mes paupière s'ouvrent difficilement, la première chose que j'effectue est de poser ma main sur mes tempes, les massant frénétiquement  face à la douleur qui m'assomme. Ma vue floue, il me faut quelques secondes avant de réussir à apercevoir des meubles, ma vue devient petit à petit de plus en plus nette jusqu'à apercevoir ma bibliothèque, les livres de Jane Austen qui me font face.

Ces livres qui me donnent tant de réconfort. Ils sont là. Devant moi.

Je suis à la maison ?

Je cligne des yeux plusieurs fois, voulant m'assurer que ceci est bien réel. Ma vue est elle, redevenu complètement nette. C'est bien ma bibliothèque, ce sont bien mes livres et l'odeur de ma lessive qui me parvient aux narines, je suis dans mon lit.

Qu'est-ce que je fais ici ?

Je suis totalement déboussolée. Ça n'a aucun sens.

Rien n'a putain d'aucun sens Stella..

Ma tête va exploser, des fourmis parcourent mon bras jusqu'à mes extrémités. Tout mon corps tremble, mes cheveux sont humides à cause de la sueur qui s'accumule sur mon visage, sûrement d'une pâleur macabre. Je suis mal en point, je déglutis difficilement et ce goût ne m'a toujours pas quitté.

Je dois prendre mon insuline.

Si ce n'est pas déjà trop tard..

J'essaye de me redresser mais cela est trop dur, ma tête se met rapidement à tourner et mes membre tremblent sans relâche. Mon état est grave, bien trop grave. Ça ne m'étonne pas, je n'ai pas pris mon insuline depuis deux jours. C'est presque surréaliste que je sois encore capable de penser.

Je tourne la tête difficilement vers ma table de chevet, priant d'y retrouver mon smartphone. Quand je l'aperçois, un soulagement se propage dans tout mon corps. Mon bras se soulève difficilement, j'ai l'impression qu'il pèse une tonne, au point d'avoir besoin de toute ma force pour y parvenir.

Je déteste être dans cet état.

Ma main retrouve enfin l'objet que je saisis et ramène à moi. Quand l'écran me fait face, je dois fermer les yeux, sous l'effort considérable que je viens de faire, un effort qui parait tellement facile en temps normal.

Je déteste être faible et à la merci de cette maladie.

J'ai la nausée, mes paupières sont trop lourdes, alors, je m'empresse de taper un message à Ana, lui demandant de venir le plus vite possible. L'écran n'arrête pas de trembler à cause de mes mains qui s'agitent, ne me facilitant pas la tache.

Moi : Ana.. J'ai besoin de..t-

C'est tout ce que je suis capable de faire, je suis épuisée. J'ai l'impression d'avoir vidé mes batteries, même celles de secours. Je suis incapable de finir mon message, un dernier petit effort.. Mon doigt se dirige vers le bouton envoyer, je ne peux pas faire ma fière, je ne suis pas autant stupide. J'ai besoin d'aide.

Quand j'entends le son de mon message qui vient d'être envoyé, immédiatement, je me relâche complétement, laissant tomber mon téléphone sur mon matelas, fermant les yeux. Je me  laisse aller, économisant le peu de force qu'il me reste.

Elle ne va pas tarder. Je le sais.

...

— Sté !.. Stella ! J'entends un son lointain, comme si elle se trouvait à des kilomètres, comme si je me trouvais sous l'eau.

— Putain Stella ! Non.. non..non..