Blanc Dans Noir.

25,5 - Watch the stars

Point de vue de Stella.

Ma gorge s'est noué et j'ai bien senti mes jambes faiblir à la vue de cette photo de mon père dont je ne connaissais pas l'existence. Depuis leur mort, j'ai passé un temps incalculable devant chaque photo que j'avais d'eux. J'en connaissait chaque détail. Alors le voir là, c'est comme si je le redécouvre.

Comme si je voyais un fantôme.

Et putain ça fait un mal de chien.

Je m'excuse auprès de M.Robbins et dévale les escaliers. J'ai besoin d'air.

Est- ce que mon père serait fière de moi à cet instant ?

Serait-il fière de me savoir dans un tel pétrin dont je peine à m'en sortir depuis des semaines. Pire encore.. Serait-il heureux de savoir que j'ai totalement lâcher prise. Et que plus rien ne me fasse envie.

La réponse me vient aussi vite et aussi fatal qu'un coup de fouet.

Non.  Probablement pas.

J'aimerais être aussi souriante qu'avant, aussi solaire et joyeuse, j'aimerais redevenir la fille qui rêvait d'avenir, d'être photographe professionnelle. Celle qui croyait en l'impossible, celle qui pensait qu'en chacun se cachait la bonté même si elle était bien dissimulée. Celle qui était positive même devant les pires scénarios.

J'aimerais simplement redevenir celle que j'étais avant leurs morts.

Leurs décès n'a pas seulement laissé un vide dans ma vie, il a aussi creusé un troue béant dans ma poitrine.

Je continue de courir lorsque j'entends la porte s'ouvrir derrière moi, il s'agit probablement du molosse qu'Aaron m'a collé au basket. Sûrement pour s'assurer que je ne m'enfuis pas ou bien pour que je n'oublie jamais qu'il sera toujours dans les parages, qu'il tiendra promesse et m'entraînera dans mon purgatoire. Il veut m'effrayer, il ne comprend pas que j'y suis déjà. Bonne chance, cretin !

Je regarde derrière moi tout en dévalant les escaliers lorsque je rate une marche et me heurte à quelqu'un, je manque de tomber lorsque sa poigne s'entrelace à mes bras, me rattrapant de justesse. Mon torse contre le sien.

— πόρνη ( putain en grec) Apprend à regarder où tu marche, gamine.

Aaron ?

Je n'ai plus la capacité de penser, j'aurais pus me demander qu'est ce qu'il peut bien foutre ici aussi tard ? Est- ce qu'il venait voir M.Robbins ? Mais au lieu de ça, je suis prise d'une crise d'angoisse. Alors je ne pense à rien d'autre qu'à respirer, du moins essayer.

C'est moi ou l'oxygène dans cette cage d'escalier diminue ? Est- ce que les murs se rapprochent ou ce n'est que mon imagination ?

— Stella ?

Je l'entends mais c'est comme un échos , quant à ma vision elle m'a totalement lâché, peinant à le voir. Ce gris dans ses iris, c'est dans cette couleur que je me réfugie. La lumière m'éblouit et je le sens aussi. Ses mains qui viennent de se poser sur mes épaules.

— Stella ? Tout va bien ?

J'imagine qu'il me pousse contre le mur car je ressens tout à coup une paroie contre mon dos. Je me repose dessus à la seconde où mes jambes cèdent tandis que je sens que mes joues se transforment en un ruisseau de larmes.

Je pleure.

Je pleure devant Aaron..

— Putain, quoi ? encore ? Il soupire avant de chuchoter. Il faut vraiment que tu apprennes à t'endurcir.. Ma Luna.