19 - Cœur Blanc.

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Point de vue d'Aaron.





Les mots sont sortis tout seul, et j'ai vu à sa réaction qu'elle était tout aussi surprise de les entendre sortir de ma bouche.

« S'excuser c'est pour les faibles. Tu agis dans ton intérêt, voilà ton excuse. Ne t'excuse jamais Aaron »

John.

Il avait raison, et je n'ai jamais ressenti le besoin de le faire mais aujourd'hui, à ce moment, dans cette voiture, ils sont sortis tout seul, perdant le contrôle. Pour la première fois depuis une éternité.

Pourquoi ?

Alors, je m'improvise dans mon esprit une leçon de thérapie avec Noah, qui n'était malheureusement pas là pour appuyer sur l'accélérateur de cette putain de voiture. Il me ferait comprendre par ses questions vagues et qui ne veulent rien dire, que, pour la première fois.. J'ai ressenti sa douleur, pour une fois, je comprenais ce qu'avait ressenti Stella, parce que je sais ce que ça fait de perdre ses parents, et je sais ce que cela fait d'être le seul survivant d'un accident de voiture.

John a fait taire ma compassion, il l'a anéanti mais Stella venait de la réveiller.

Avec ma pathologie, je n'ai jamais ressenti aucune douleur, je ne savais pas ce que ça faisait, ce que ça procure à nos corps, de plus mon père, celui-ci chef d'une organisation mafieuse, ma mère aimante, ils m'ont toujours protégé.

Mais à leur mort, à cet instant, pour la première fois de ma vie, j'ai ressenti cette douleur dans ma poitrine. Elle était forte et paralysante au point de cesser de respirer.

J'ai rencontré la douleur ce jour et j'ai juré de ne plus jamais la retrouver.

Quel était la probabilité qu'on ait perdu tous les deux nos parents dans un accident de voiture et qu'on soit les seules survivant ? Merde.. !

Je l'ai comprise. Car lors de cet accident, quand j'ai vu ma mère mourir sous mes yeux, impuissant, j'ai ressenti mon cœur se briser en mille morceaux. J'ai ressenti de la douleur et je comprends la sienne.

J'avais tort.. Sa vie est loin d'être parfaite, elle est même désastreuse.

Et pourtant.. Son cœur demeure blanc.

Maintenant c'est certain, Stella ne joue pas un double jeu, elle n'a pas ce vice,
cette noirceur.

Elle est pure. 

Je déteste ça, ce qu'elle fait. En temps normal, je cerne facilement le monde, je vois dans les pupilles de chacun la vérité. Ce sont des livres ouverts. Mais Stella est une énigme, rendant toutes mes hypothèses nulles. Je suis loin de la vérité, et quand bien même j'essayerais de la déchiffrer, j'ai l'intuition que je serais encore trop loin de la vérité.

Mais à cet instant, dans cette voiture, quand elle m'a révélé pour cet accident, j'ai plongé mes pupilles dans les siennes, et je l'ai vu, ce fragment de vérité, la seule chose dont j'étais certain sur elle. Aucun doute. Il n'avait pas d'hypothèse et je ne saurais comment l'expliquer mais cette révélation m'a étonné, un court moment mais assez pour que je lui avoue ma maladie. Chose que je ne fais jamais, comme la plupart des informations me concernant.

" Ta particularité est une force, mais garde la pour toi, ça te donnera un avantage."

Mon père me disait la même chose, à quelque détail prêt : de ne jamais le dire à John.

C'était probablement dû au fait que cette gamine ne roulait pas assez vite, même pas du tout et que mon sang se déversait dans ma magnifique Mercedes. Je n'avais plus les idées claires, j'étais.. faible.

Blanc Dans Noir.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant