Blanc Dans Noir.

23- Lucky Luck 2.0

Point de vue de Stella.

— Tu n'as pas oublié le Bal ?

Mr Walker est obstiné, ce n'est pas pour rien qu'il s'entendait bien avec mon père. Je n'ai aucune envie d'aller à ce bal, j'aimerais même être à des kilomètres de celui-ci, toutefois ma présence est... nécessaire.

— J'espérais que vous l'auriez oublié.. Je soupire dans un espoir qui s'envole.

— Si tu n'y vas pas, tu le regrettera plus tard, Stella..

Mes yeux en direction de mes lacet de chaussures, imaginant toutes les façons possibles de les nouer pour éviter à mon cerveau de penser à ce bal et à cette pénible conversation dont j'aimerais m'échapper actuellement.

Comme si MR.Walker avait entendu mes prières, il change de sujet.

— Quand es ce que commence ton stage chez M.Robbins ?

— Dans une semaine.

— Super ! c'est le meilleur avocat du pays !

Je ne lui réponds pas et lui adresse seulement un sourire, un faux certe mais je ne voudrais pas qu'il se rendent compte que je ne suis plus autant enthousiaste à l'idée de ce stage qui, pourtant occupé tant mes pensées depuis que mes parents ont perdu la vie à cause d'un abruti qui avait abusé un peu trop de la bouteille, comme si ce n'était pas suffisant ce connard avait dû oublier ses couilles dans le bar car il n'a pas pris la peine de s'arrêter ou même d'appeler la police, il a simplement pris la fuite, nous laissant là, mes parents et moi sur le bord de la route. Depuis je voue une haine viscérale envers les « méchants ».

Sur ce dernier geste, je pivote sur moi même et quitte l'amphithéâtre à la recherche de calme, un endroit où je ne serais plus envahie par toutes ses pensées. En vain car tout ce à quoi j'arrive à penser c'est.. ce gris. Depuis ma malencontreuse rencontre avec Aaron, j'ai complètement oublié mes études et ma détermination pour enfermer chaque putain d'enfoirée dans ce qui pourrait s'apparenter à une boîte de conserve. Pourtant ça devrait alimenter mon envie de voir tous ses criminels, mafieux pourrir entre quatre murs, voir toutes les saloperies, les meurtres, la facilité qu'ils ont à retirer la vie de quelqu'un comme s'il n'avait pas de famille qui les attendait pour le dîner. À cause d'un mec comme Aaron... Je n'ai pas de famille qui m'attend pour le dîner. Heureusement j'ai réussi à me relever, Dieu seul sait comment d'ailleurs.. Ça paraissait tellement impossible. La mort ne les a pas emporter, elle a multiplié leurs présence, et la douleur dans mon cœur ne me quitte pas.. mais on s'habitue à leur absence, à vivre sans eux. Ce qui finalement en y pensant est horrible. J'aurais pas dû m'habituer. Ils auraient dû être là, ils auraient dû vivre, me voir en robe blanche, jouer avec mes futur enfants, voir ma remise de diplôme, j'aurais dû voir mon père devenir rouge écarlate quand je lui présenterais mon copain. Je n'ai pas vécu ça et je ne le vivrais pas. Car on me l'a arraché. Sans aucun putain de scrupule. C'est bien pour cela que j'ai entrepris des années d'étude et de me coltiner le code civil jour et nuit. Toutefois avec tout ce qu'il s'est passé, je n'ai qu'en tête Aaron, Noah, Red et ce mec qui s'amuse à me regarder dormir chez moi.

— En quoi tu te déguise pour Halloween, p'tit fée ?

Mon regard s'échappe des centaines de lettres sur ses bout de page, mon esprit s'évade du monde dans lequel il s'était réfugié et me voilà de nouveau dans la réalité. Dans mon cauchemar éveillé.

Noah ne me lâche plus d'une semelle, sérieusement, cet abruti ses transformé en mon ombre. J'apprécie qu'il s'inquiète pour ma sécurité mais me suivre même jusqu'aux toilettes pendant les inter-court.. c'était légèrement trop. J'ai fini par le semer à la bibliothèque enfin.. c'est ce que je pensais.