09 - Service.

22.2K 1K 1.4K
                                    




Point de vue de Stella.



Noah est assis sur le lit de la même chambre qui m'avait était imposée il y a à peine deux jours. Il m'explique le plan depuis au moins deux bonnes heures, répétant que chaque détail a son importance mais surtout..

Si ça foire, je t'explique pas la colère de l'autre. Alors s'il te plait ptite fée, ne foire pas. Tu sais ce que tu as à faire hein?

Il est sérieux ?

C'est la centième fois que tu me l'expliques Noah, je pense que je pourrais même le faire endormie. Dis-je avec sarcasme, épuisée par le disque rayé qu'est devenu Noah.

Je te préféré comme ça. Annonce t-il un rictus en coin, s'avançant vers moi.

Debout dans cette chambre, je fais les cent pas depuis une heure, entendant le monologue de Noah. On aurait pu croire que je n'écoutais pas mais au contraire, chaque fois qu'il répétait le plan, j'enregistrais chaque détail. Il est primordial que ce service se passe bien. Le prestige est le bébé de Sam, si ça dérape, il perd tout. En deuzio, si je foire, j'ai le sentiment qu'Aaron me le fera payer et pas seulement qu'à moi, il s'en prendra à tous mes proches.

Comme quoi ?

Noah face à moi, ses mains se posent sur mes épaules, il comprend que ses cents pas ne sont pas faits pour rien, preuve que j'angoisse. Beaucoup trop de choses sont en jeu. Mon anxiété prend le dessus et j'aimerais avoir Ana à mes côtés.

Il plonge ses iris noisette dans les miens, m'incitant à m'y plonger à mon tour.

Avec du répondant mais surtout en vie. Ne t'inquiète pas pour tes amis, tout va bien se passer, si tu fais ce que je t'ai dit, il n'y a pas de raison que ça foire.

Il m'offre un sourire et son regard tente de me réconforter mais ce que je vois c'est ce même sourire quand Aaron a appuyé sur la gâchette, abattant ce pauvre homme. Je ne peux retirer cette image, elle me hante et elle apparait à chaque fois que mon regard rencontre le leur.

Tu sais, tu n'es pas obligé de rester ici à me surveiller, je ne vais pas sauter par la fenêtre.

Mon ton se fait méfiant et je vois dans son regard qu'il est déçu qu'on en soit toujours au même stade, moi qui tente de garder mes distances, n'ayant aucune confiance en eux, même si Noah s'efforce d'unir un lien entre nous, de sympathiser, moi je m'efforcerai de le repousser. Son touché quitte mes épaules, il soupire puis se tourne, quittant la pièce.

À la seconde où la porte se referme, j'expire, les yeux clos. Je tente de garder mon calme même si mon corps me hurle sa détresse. Je relativise en me disant qu'après ce soir, tout sera terminé et derrière moi.

Je regarde ma montre, comptant mon nombre de battements de cœur par minute, 150bpm. J'inspire, expire, mes yeux rivés sur le chiffre qui diminue au fil de mes respirations. C'est mon truc, j'arrive à calmer la plupart de mes crises d'anxiété par ce stratagème. C'est mon père qui me l'a appris, qui lui-même l'a appris par son père, un militaire.

Voir le chiffre diminuer m'aide à me calmer, voir que mon propre corps se calme. Je garde le contrôle.

L'heure s'affiche, 18h30, nous n'allons pas tarder et immédiatement j'attrape mon sac, fouille dans celui-ci jusqu'à retrouver l'emballage stérile de la seringue, le flacon d'insuline à côté. Je tends l'oreille, vérifiant que personne approche, puis sort la seringue, je l'enfonce dans le flacon, une fois la seringue prête, je tends mon bras gauche, la seringue rencontre le dos de mon bras et le produit se mélange à mon organisme.

Blanc Dans Noir.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant